C’est sous la plume de Laila Maalouf au journal La Presse que nous apprenons une nouvelle des plus réjouissantes : le roman Tout est ori de Paul Serge Forest sera porté à l’écran par Couronne Nord (avec Québecor Contenu et TVA Films), dans un scénario de Patrice Laliberté (qui assurera également la réalisation) et Guillaume Laurin. L’auteur, qui en était à son premier roman, participera également à l’écriture. La production sera assurée par Julie Groleau.

Rappelons que cette histoire, qui avait remporté le Prix d’excellence des Écrivains francophones d’Amérique ainsi que le prix Robert-Cliche, en plus de se retrouver parmi les finalistes des Prix littéraires du Gouverneur général, en est une totalement étonnante dans le paysage littéraire québécois. Le roman se déroule dans un village de la Côte-Nord, et l’auteur arrive sans mal à nous faire sentir la mer, le sel, le vent et l’odeur des mollusques. Il met en scène un ingénieur japonais, appartenant à un mystérieux conglomérat, débarqué sur la grève et cherchant des mollusques… Mais pour quelles raisons? Et pourquoi est-il prêt à payer si cher un produit local auquel plus personne ne prêtait attention?

Ce roman curieux, signé sous pseudonyme par l’auteur originaire de Baie-Comeau et qui est également médecin de profession, est écrit avec soin et minutie, mais aussi avec audace, talent et sensualité. C’est grandiose, ça déborde le cadre du roman conventionnel, c’est aussi intelligent que farfelu et ça offre un réel voyage à travers les sens.

Pour vous donner un avant-goût de cet ouvrage, qu’on espère réellement voir porté à l’écran, voici un extrait de l’entrevue qu’avait réalisée entre nos pages Annabelle Moreau avec Paul Serge Forest, lors de la parution du livre : « Les lectrices et lecteurs de Tout est ori seront ravis […] de déguster les dix intermèdes informatifs glissés dans l’ouvrage et consacrés auxdits fruits de mer : les classiques crevette, crabe, moule, homard, pétoncle, et les moins connus, bourgot et bigorneau, mye, oursin, couteau, et mactre de Stimpson. Ces intermèdes renseignent à la fois sur les propriétés des crustacés et mollusques, mais permettent surtout de propulser l’intrigue, tout comme les références littéraires; de Michel Houellebecq au frère Marie-Victorin, en passant par Simone de Beauvoir ou Milan Kundera (“La connaissance est la seule morale du roman”, avance l’auteur durant l’entrevue à propos de son travail), l’érudition ne sert jamais à épater la galerie, mais plutôt à donner du relief aux personnages et à faire rire les lecteurs et lectrices qui y verront un réseau délicat de clins d’œil. D’ailleurs, l’ours, animal fétiche de John Irving, fait aussi quelques tours de piste chez Forest. »

On peut déjà imaginer les paysages qui seront à l’écran, lesquels ont d’ailleurs déjà été inspirés par ceux de Baie-Trinité, là où l’équipe de Couronne Nord était depuis octobre (toujours selon La Presse) pour entamer l’écriture du scénario.

Photo : © Melany Bernier
Source : La Presse

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