Chaque année, quelques membres de l'équipe de la revue Les libraires et de la coopérative des Librairies indépendantes du Québec se prêtent au jeu de souligner les œuvres qui les ont, personnellement et hautement subjectivement, marqués. Ci-dessous, vous trouverez ainsi les cinq œuvres majeures de 2021 de quatre membres de notre équipe et, en prime, une sélection de cinq essais et de cinq albums jeunesse qui méritent de rayonner, au-delà de l’année qui se termine. Notez que la production littéraire annuelle est immense, que tous les livres parus n’ont pas été lus par notre équipe et qu’il se cache toujours – nous en convenons – des petites perles qui échappent à ces listes annuelles.

Les choix de Josée-Anne Paradis
Rédactrice en chef et directrice de contenu

Tout est ori
Paul Serge Forest (VLB éditeur)

Tout est ori - Paul Serge ForestParce qu’il emprunte des chemins réellement surprenants, Tout est ori est un roman à nul autre pareil. C’est le premier de Paul Serge Forest, médecin de profession qui écrit sous pseudonyme et il se déroule sur la Côte-Nord dans un village fictif où l’auteur arrive sans mal à nous faire sentir la mer, le sel, le vent et l’odeur des mollusques. Il met en scène un ingénieur japonais débarqué sur la grève et nous parle de l’ori, dont on ne dira ici rien pour ne pas divulgâcher votre plaisir de lecture, lequel augmentera à mesure que les indices sur ce qu’est l’ori viendront se greffer au récit. C’est écrit avec soin et minutie, mais aussi avec audace, talent, sensualité et aspérités bienvenues. C’est grandiose, ça déborde le cadre du roman conventionnel, c’est aussi intelligent que farfelu et ça offre un réel voyage à travers les sens. Autre roman québécois marquant que j’ai adoré et qui fait appel aux sens et au grand air, mais dans un tout autre angle : le magnifique Femme forêt, d’Anaïs Barbeau-Lavalette dont ma collègue vous parle plus bas.
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Le petit astronaute
Jean-Paul Eid (La Pastèque)

Le petit astronaute - Jean-Paul EidSans contredit l’une des plus grandes BD publiées cette année, Le petit astronaute s’inspire de la vie familiale de Jean-Paul Eid et raconte avec une douceur d’une rare luminosité l’arrivée de Tom, atteint de paralysie cérébrale, au sein d’une famille. Avec une poésie certaine dans les mots comme dans les illustrations, Eid raconte les défis, mais surtout tout l’amour que cet enfant a apporté. Si la lecture de ce livre m’a fait pleurer à chaudes larmes (voire hoqueter, je dois avouer!), ce n’est surtout pas parce que l’histoire est accablante : au contraire, c’est parce que tant de beauté, c’est impossible à digérer sans quelques sanglots.
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L’ami
Tiffany Tavernier (Sabine Wespieser éditeur)

L'ami - Tiffany Tavernier

Du côté de la littérature étrangère, j’ai longuement hésité entre ce titre et Komodo, de David Vann. Mais c’est L’ami qui l’a finalement emporté, pour toute cette tension instiguée à une histoire qui, pour plusieurs, n’en serait pas une. C’est que Tiffany Tavernier nous dresse ici le portrait d’un homme totalement confus devant ses émotions. Entre colère, dégoût, culpabilité et détresse, le narrateur, Thierry, exprime son désarroi devant la terrible scène qui se déroule non pas sous son toit, mais sous celui de son voisin qui vient de se faire arrêter pour de multiples meurtres commis sur de jeunes filles… Comment Thierry a-t-il pu partager du bon temps avec ce monstre? Comment n’a-t-il rien vu, rien perçu? Était-il aveuglé à ce point par ce besoin de contacts humains avec cet unique voisin à des milles à la ronde? Tout le génie de ce livre est de nous entraîner au tréfonds du malaise que vit le protagoniste, le plaçant devant une solitude extrême qu’il n’osait s’avouer à lui-même.

Lapin
Mona Awad (Québec Amérique)

Lapin - Mona AwadMona Awad dépeint ici un monde qui tangue entre le féerique et le sinistre, explorant les ténèbres mystiques de la créativité et du contrôle. Samantha, étudiante en création littéraire à l’élitiste Université Warren, est marginale, solitaire et n’a qu’une amie : Ava. Du moins, c’est le cas jusqu’à ce qu’elle reçoive une invitation des « Lapins », ce groupe de filles qui portent des robes en cupcake et des coiffures tressées à la Game of Thrones. Mona Awad semble jubiler à jouer des contrastes entre le récit d’horreur et celui de conte de fées : elle dépose ses filles qui semblent sortir d’une confiserie, rayonnantes de paillettes, superficielles et toujours collées les unes sur les autres, sur le campus de Warren, où, apprend-on au détour d’une phrase ici et là, des meurtres ont lieu, des décapitations arbitraires, des viols. On passe d’un univers rose bonbon à celui, toujours inquiétant et en filigrane, de ce campus où les étudiants doivent sonder l’Œuvre, percer la Blessure. Au-delà de l’étrangeté jubilatoire des personnages – car les Lapins ont tout de même quelque chose de ténébreux au fond de la pupille – et des actions, ce roman traite de sujets universels : quel prix sommes-nous prêts à payer pour conserver notre identité, nos valeurs, tout en ne subissant plus cette solitude blessante? Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour ne plus être seuls? Et l’écriture y est somptueuse : bravo à la traductrice Marie Frankland.

L’œuvre d’une vie
Rachel Cusk (Boréal)

L'oeuvre d'une vie - Rachel CuskCe livre est paru il y a vingt ans en anglais, mais vient tout juste d’être superbement traduit, par Lori Saint-Martin et Paul Gagné chez Boréal. Dans cet essai littéraire personnel, Rachel Cusk y raconte son expérience : celle, bouleversante, d’une femme qui, du jour au lendemain, endosse un nouveau rôle avec l’étrange impression que toutes les femmes qui l’ont précédée dans la maternité ont signé une alliance pour ne pas exprimer combien il y a une part de noirceur, combien la solitude peut être présente et pesante. Elle adore son enfant, ne vous méprenez pas : mais elle exprime les difficultés qu’il y a, pour certaines, de délaisser la vie d’avant pour venir au monde cette fois comme maman. Et elle le fait en s’alliant à la littérature, en partageant ces extraits de classiques qui apaisent la douleur; elle rappelle que les naissances font partie de l’humanité et que l’art est salvateur pour quiconque sent sa liberté lui échapper. C’est un ouvrage essentiel, car ce dont elle parle, sans apitoiement ni bouffonnerie comme d’autres l’ont fait, demeure encore tabou, même vingt ans plus tard.
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Les choix d’Isabelle Beaulieu
Rédactrice et créatrice de contenu

Villes où je n’irai jamais
Hélène Robitaille (Boréal)

Villes où je n'irai jamais - Hélène Robitaille

Dans une écriture ample qui révèle ses secrets avec pudeur et magnificence, Hélène Robitaille publie un recueil de nouvelles d’une grande beauté. L’autrice élabore des histoires impressionnistes qui prennent le temps de faire des détours, de s’attarder aux détails, de se perdre dans les eaux douces des souvenirs en évitant toute mièvrerie. Elle sait trouver de la grandeur dans les plus petites choses, donner du sens à ce qui peut paraître banal; elle fait de la magie. Chacune de ses nouvelles se déplie comme le fil des pensées, s’arrêtant pour interroger l’étrange engrenage de la conscience. Il y a une douceur en même temps qu’une vive lucidité qui éclaire ces pages où l’on retrouve des personnages en proie aux doutes, mais résolus à faire corps avec la vie. Si notre condition de mortel a tendance à nous croire perdu d’avance, Robitaille nous en montre un visage différent : « […] les quêtes les plus émouvantes sont quasi toujours celles que nous n’arrivons justement pas à mener à leur terme. » À travers ces mots, il me semble qu’on me dit : existe, aime, donne et prends tout, vis dans la plus parfaite inutilité du moment.
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Ce que c’est qu’une existence
Christine Montalbetti (P.O.L)

Ce que c'est qu'une existence - Christine MontalbettiCelui ou celle qui entre dans ce livre est aussi plongé dans la tête de l’autrice qui, en même temps qu’elle échafaude et huile les rouages de son roman, nous fait part de ce qui nourrit son processus créatif. Ainsi, en lui présentant ses personnages, elle soumet au lecteur ses interrogations quant à leur élaboration et à leur vraisemblance. Ce va-et-vient entre la réalité et la fiction, qui démontre parfaitement les parois perméables de ces deux mondes qui s’influencent mutuellement, et ce dialogue complice entre l’écrivaine et le lecteur, construisent une œuvre où tous les acteurs sont liés par un même fil. Plusieurs histoires, que ce soit celle du père ne voyant plus guère personne sinon qu’en observant les gens de sa fenêtre, qu’il s’agisse de celle de Dorris qui aime un homme toujours parti ou qu’il soit question de celle de Magda qui, malade, en est aux derniers jours de sa vie, toutes ces histoires engendrent un seul et même récit qui fluidement s’enchaîne et nous entraîne dans sa boucle, tous humains, tous inéluctablement emportés par le tourbillon de l’existence, vibrionnant dans son faisceau.

Dans la maison rêvée
Carmen Maria Machado (Christian Bourgois)

Dans la maison rêvée - Carmen Maria MachadoImaginer, fantasmer longtemps, très longtemps la Maison rêvée. Puis tout à coup l’apercevoir réellement, elle est là au détour d’une rue, elle s’offre à vous, elle est tout à vous. Introduire la Maison rêvée, déambuler dans ses couloirs, médusée chaque jour de la chance qui vous est tombée dessus. Vous vous pincez. Et subrepticement, un matin, se rendre compte que poser le pied sur ses lattes vernies, c’est comme marcher sur un terrain miné. À y regarder de plus près, la peinture s’écaille, plusieurs murs menacent de s’effondrer. La Maison dont Carmen Maria Machado a rêvé est la métaphore de l’amour, du vrai, du grand. Un foyer que l’on partage et où l’on se sent chez soi, bien au chaud et en sécurité avec l’être aimé. Un jour, l’autrice fait la rencontre d’une femme qui deviendra sa demeure, éblouie par elle, reconnaissante qu’elle veuille bien lui ouvrir ses portes, qu’elle la laisse habiter ses quartiers. Au fil des semaines, une menace s’installe pourtant au cœur de la maison. La jalousie, les insinuations, la peur et finalement la terreur envahissent les moindres interstices. Machado possède une façon unique de raconter, de faire de ce qui aurait pu rester un tabou une œuvre littéraire substantielle qui donne une voix à tout ce qui n’ose pas se dire.

Les grands espaces
Annie Perreault (Alto)

Les grands espaces - Annie PerreaultHybride entre roman et récit, Les grands espaces évoque la vaste dimension du lac Baïkal, monumentalité qui se projette dans l’infini et qui par le fait même fait vivre une expérience vertigineuse à toute personne qui s’aventure sur son sol gelé. C’est ce qu’a réellement fait Annie Perreault, elle s’est rendue en Sibérie courir un marathon sur la surface mythique du grand lac pour incarner le personnage d’Anna au maximum, pour ne pas seulement la créer sur papier, mais lui donner chair, sang et os. Une écrivaine de terrain, on peut dire. De retour à sa table de travail, elle décidera d’intercaler sa voix à la narration d’Anna, cette femme qui, éperdue, traverse le chemin glacé qui sous la surface dispose d’une profondeur abyssale. Le titre Les grands espaces exprime aussi ce territoire vacant à l’intérieur de nous, ce lieu de l’avidité ininterrompue qui nous fait désirer, nous porte toujours plus loin, nous plonge en apnée, quelques fois jusqu’à la déraison, nous faisant basculer dans un vide tout juste remué par un grand froid. L’autrice a justement recueilli autour d’elle des témoignages de grands froids, tour à tour morsure de bise contrariée et sentiment d’abandon, de trahison. Les grands espaces comme la folle épopée de nos existences.
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Tableau final de l’amour
Larry Tremblay (La Peuplade)

Tableau final de l'amour - Larry TremblaySoufflée à l’oreille de Larry Tremblay, l’idée de prendre la matière de son roman dans le parcours inusité du peintre britannique Francis Bacon (1909-1992) donne un livre marqué par le tumulte de la passion, à l’image des œuvres de l’artiste qui même sous le regard d’un néophyte partagent leur monstrueux et magnifique chaos. L’auteur avait donc tout le matériel pour façonner un écrit d’envergure, encore faut-il qu’il ait de la maîtrise, un peu de patience et beaucoup de talent. Heureusement, l’écrivain détient toutes ces cartes et arrive à puiser l’essence de la relation fiévreuse qui secouera Bacon et son amant. Celui-ci, entré clandestinement dans l’atelier du peintre pendant qu’il dormait, sera autant source de vitalité et d’aspiration que d’écueil et de destruction. Les phrases de Tremblay n’épargnent rien, elles se tordent au rythme des violences de deux êtres qui se dévorent l’un l’autre, elles réussissent à traduire la complexité des liens tortueux brouillés par les rapports de force et qui dissimulent sous leur patine rugueuse la symbiotique alchimie d’une histoire d’amour.


Les choix d’Ariane Lehoux
Coordonnatrice générale

La fille d’elle-même
Gabrielle Boulianne-Tremblay (Marchand de feuilles)

La fille d'elle-même - Gabrielle Boulianne-TremblayDès sa parution, ce livre s’est rapidement imposé comme une lecture incontournable cette année! Ce premier roman de Gabrielle Boulianne-Tremblay — que je m’étais plu déjà à connaître comme poète avec Les secrets de l’origami (Del Busso Éditeur) — est une autofiction racontant le parcours d’une personne trans, écrite avec tant de poésie, de sincérité et d’ardeur dans le choix des mots et des situations. Ce récit au « je » de (re)naissance, d’une fille prise dans le corps d’un garçon à celle qui trouvera finalement la clé de sa vraie maison, se lit d’un trait, happés que nous sommes par cette quête pour laquelle nous espérons le dénouement le plus lumineux qui soit. Récemment, les droits audiovisuels de La fille d’elle-même ont été acquis par Zone3, qui en produira une série télé. Si vous n’aviez pas encore lu ce titre, je vous somme de le faire. Tellement ce livre m’a émue, difficile de faire autrement que de le classer parmi mes plus grands coups de cœur à ce jour!
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Mukbang
Fanie Demeule (Tête première)

Mukbang - Fanie DemeuleDans ce roman très imaginatif, Fanie Demeule nous entraîne littéralement dans un tourbillon technologique avec une histoire qui prend racine sur le Web. C’est assez novateur, merci, de pouvoir lire des codes QR à même un roman et qu’ils enrichissent la lecture de références diverses des plus inusitées, notamment issues de la culture pop! Ce livre peut quasiment se lire tel un suspense tellement la (sur)vie de sa narratrice y est en jeu, avec des scènes aux limites de la science-fiction et même de l’horreur. Kim, grande adepte de réseaux sociaux, n’arrive pas à décrocher de sa chaîne YouTube. Sa vie tourne autour de ses followers et de sa popularité qu’elle souhaite voir croître plus rapidement encore que celle de sa première rivale se vouant au même créneau : le mukbang. Fanie Demeule a toujours le tour de transformer des expériences pouvant paraître banales ou plus nichées de prime abord en de grandes intrigues extrêmement bien ficelées aux multiples rebondissements.

Prendre pays
Catherine Perreault, Gabrielle Izaguirré-Falardeau, Vanessa Bell, Marie-Andrée Gill, Lorrie Jean-Louis, Fednel Alexandre, Mélodie Rheault, Hélène Frédérick, Virginie Blanchette-Doucet, Gabrielle Demers, Rosalie Roy-Boucher
(Éditions du Quartz)

Prendre pays, Gabrielle DemersMaison basée à Rouyn-Noranda, les Éditions du Quartz publient des œuvres enracinées dans la boréalité francophone. Dans Prendre pays, des textes nous transportent notamment sur la route 117. La forêt boréale est là pour nous apaiser et parfois c’est une maison ou un cours d’eau que nous gagnons qui nous permet de nous recueillir, de nous retrouver. À travers onze lettres prenantes, il est question d’amour, de bonheur aussi facile que factice, d’exil, d’urbanité et de son contraire, de maternité, de deuil, de ce qui reste et ne s’oublie pas, de la longueur des journées, de la déchirure d’une rupture, de la distance qui nous sépare, puis du premier lieu où nous prenons pays, c’est-à-dire soi. « J’habite / Je déshabite / Je recommence » – Lorrie Jean-Louis.

Nin Auass, Moi l’enfant
Joséphine Bacon, Laure Morali et Lydia Mestokosho-Paradis
(Mémoire d’encrier)

Nin Auass, Moi l'enfant, Lydia Mestokosho-ParadisCe recueil de poèmes de la jeunesse innue bilingue, publié en innu–aimun et français, réunit dix communautés innues du Québec. Un millier d’enfants et de jeunes ont écrit sous l’œil avisé des écrivaines Joséphine Bacon et Laure Morali. C’est le cœur attendri que l’on feuillette les 350 pages de poèmes de ce recueil magnifiquement illustré à l’aquarelle par Lydia Mestokosho-Paradis, en rouge, ainsi qu’en noir et blanc. Dans la culture innue, la couleur rouge est celle de la protection. En innu-aimun, « poésie » se dit Kashekau-aimun, ce qui veut dire « parole de fierté ». Beaucoup de fierté se lit dans cette œuvre symbolique où les enfants livrent autant de leurs rêves, joies, aspirations, peines, craintes et expériences de vie. Ils s’y décrivent eux-mêmes, par la nature qui les entoure, puis par leur quotidien et celui des leurs.

Tout sur les gins du Québec
Patrice Plante (Éditions La Presse)

Tout sur les gins du Québec - Patrice PlanteLe Québec en a fait du chemin depuis dix ans du côté des microdistilleries! Auriez-vous cru qu’en 2016 c’est sur les doigts de nos mains que se comptaient les gins québécois? D’ici 2022, on prédit pouvoir dénombrer dans la province plus de 200 gins, liqueurs de gin et gins vieillis locaux! Ce livre de référence, que signe Patrice Plante (alias Monsieur Cocktail), est le plus complet sur les gins du Québec. Il révèle notamment plus de 210 recettes, ainsi que 145 fiches détaillées de gins d’ici, allant au-delà des conventionnelles fiches de dégustation. On y découvre entre autres des gins disponibles en SAQ, mais aussi plus de quinze gins vendus uniquement en distillerie. Ceux-là, il nous tarde de mettre la main dessus pour épater la galerie pendant les fêtes! Le gin, c’est quand même une institution au Québec. Dans le mot de l’auteur, nous sont rappelés « ces gros partys du bon vieux temps dans le sous-sol de nos grands-parents à l’époque où les adultes célébraient sans téléphone en écoutant du Gerry Boulet, un verre à la main ».


Les choix d’Alexandra Mignault

Adjointe à la rédaction


Femme forêt

Anaïs Barbeau-Lavalette (Marchand de feuilles)

Après La femme qui fuit, Anaïs Barbeau-Lavalette revient avec un roman autobiographique empreint de beauté et de poésie qui résonne fort en nous. Pendant la pandémie, quatre adultes et cinq enfants se réfugient dans une maison bleue au cœur de la forêt. C’est l’occasion de renouer avec la puissance de la nature, de s’ancrer dans le territoire, de se confronter à la mort et de prendre conscience de la fragilité de la vie. C’est une ode à l’existence, à la transmission, aux liens affectifs et familiaux. C’est beau, vibrant, lumineux et ça donne le goût de tout embrasser, de célébrer le fait d’être vivant, d’être ensemble. De s’enraciner.
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La désidérata
Marie Hélène Poitras (Alto)

Avec La désidérata, Marie Hélène Poitras nous éblouit en mettant en scène un conte cruel intemporel, campé dans une contrée imaginaire, un pays des merveilles, pas si merveilleux, parsemé de chansons, de secrets et de femmes aux destins tragiques. À Noirax, le domaine de la Malmaison semble figé dans le temps comme un décor de théâtre. La mère Pampelune est morte; le père Berthoumieux se réjouit du retour de son fils Jeanty, qui dévoilera sa véritable nature, et la nouvelle venue Aliénor compte bien bousculer l’ordre établi et remuer les souvenirs du passé. Une fable envoûtante qui appelle les sens.
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Mille secrets mille dangers
Alain Farah (Le Quartanier)

Ce roman foisonnant se déroule le temps d’une journée un brin rocambolesque, le jour du mariage d’Alain et Virginie à l’oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal. Mais à travers les aléas de ce moment important, le narrateur se révèle, raconte des souvenirs, un amour de jeunesse, ses angoisses, les fantômes du passé, sa relation avec son cousin avec qui il a grandi, leurs frasques, etc. Tissée avec brio, cette œuvre autobiographique dépeint la vie avec ses joies, ses peines, ses peurs, ses désillusions, ses secrets, tout en parlant d’immigration, de famille, d’identité, de souffrance, de maladie et de deuil. Un grand roman.
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Une vie fretless ou comment j’ai accouché d’une méduse
Anouk Lanouette Turgeon (XYZ)

Une vie fretless ou comment j’ai accouché d’une méduse, c’est un roman bouleversant à la voix singulière, écrit dans de longs fragments, qui nous happe et nous émeut et dans lequel la lumière prend le dessus sur la noirceur. La narratrice doit faire le deuil de la normalité, ayant donné naissance à deux enfants handicapés. Elle raconte son rôle de mère et d’amoureuse ainsi que la réalité de leur vie de famille. C’est une femme entière qui essaie de donner un sens à l’insensé et de respirer sous l’eau…
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Le murmure des hakapiks
Roxanne Bouchard (Libre Expression)

Dans cette troisième aventure de Joaquin Moralès (Nous étions le sel de la mer, La mariée de corail), on renoue avec plaisir avec les personnages, le grand air, le large, les effluves de la mer et les enquêtes mystérieuses. Au cœur de l’hiver et du froid, sur un chalutier des Îles-de-la-Madeleine en route pour la chasse au phoque même si une tempête se prépare, l’agente Simone n’est pas la bienvenue et les membres de l’équipage ne semblent pas tous recommandables. Pendant ce temps, Moralès est sur un autre bateau en direction de la Gaspésie, sans savoir que Simone est peut-être en danger… Dans ce polar sombre et fascinant, empreint de poésie, d’histoires de pêcheurs, de la puissance du vent et des marées, on ressent la houle et le froid…
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5 essais qui ont marqué notre équipe

Filles corsaires de Camille Toffoli (Remue-ménage)
Ville contre automobiles
 d’Olivier Ducharme (Écosociété)
Annulé(e) 
de Judith Lussier (Cardinal)
Pourquoi pas le vélo?
de Stein Van Oosteren (Écosociété)
Les racistes n’ont jamais vu la mer
de Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban (Mémoire d’encrier)

Filles corsaires - Camille ToffoliLes racistes n'ont jamais vu la mer, Yara El-GhadbanAnnulé(e) : Réflexions sur la cancel culture - Judith LussierPourquoi pas le vélo? - Stein Van OosterenVille contre automobiles : redonner l'espace urbain aux piétons - Olivier Ducharme

 

5 livres jeunesse qui ont marqué notre équipe

Lananouille de Marie-Josée Gauvin et Agathe Bourret-Bray (Les Malins)
La légende de Paul Thibault d’Annie Bacon et Sans Cravate (Les 400 coups)
Les baleines et nous
d’India Desjardins et Nathalie Dion (La Bagnole)
Le petit robot de bois et la princesse-bûchette
de Tom Gauld (Comme des géants)
Ma maman est bizarre
de Camille Victorine et Anna Wanda Gogusey (La ville brûle)

Lananouille, Agathe Bourret-BrayCouverture du livre Légende de Paul ThibaultLe petit robot de bois et la princesse-bûchette - Tom GauldLes baleines et nous, Nathalie DionMa maman est bizarre, Anna Wanda Gogusey

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