Les gagnants des prix Femina 2020 ont été dévoilés, dans un contexte de confinement et de fermeture des librairies en Europe. 

Bien que des comités de quelques grands prix littéraires français, comme le Goncourt, aient décidé de retarder le dévoilement de leurs gagnants, les membres du prix Femina ont dit maintenir l’annonce en espérant que le secteur de la librairie indépendante trouvera dans ce geste « un engagement à ses côtés dans sa défense de la littérature et dans sa lutte contre les géants de la vente en ligne ». 

C’est ainsi que les membres du prix Femina ont annoncé les gagnants de l’édition 2020, soit Serge Joncour, Deborah Levy, Christophe Granger et Charif Majdalani.

Serge Joncour remporte le prix Femina 2020 pour Nature humaine (Flammarion). Ce dernier opus est un grand roman rural qui se déroule lors d’une tempête survenue en 1999. À travers les pensées d’Alexandre, reclus dans une ferme du Lot, l’auteur, âgé de 58 ans, s’interroge sur les rapports de notre société à la nature en revenant sur trente ans de grandes mutations en France.

Le prix Femina étranger récompense quant à lui Ce que je ne veux pas savoir et Le coût de la vie, un diptyque de Deborah Levy (Éditions du sous-sol). Dans ces deux livres, l’écrivaine britannique ausculte sa vie de femme dans la cinquantaine, en revenant sur plusieurs moments clés : son enfance passée en Afrique du Sud, la douleur de voir son père emprisonné pour des raisons politiques, ce qui l’a rendue muette, son divorce et le décès de sa mère.  

Christophe Granger remporte le prix de l’essai pour Joseph Kabris ou les possibilités d’une vie (Anamosa) : une histoire étonnante, celle d’un homme qui s’est engagé sur un baleinier à l’âge de 15 ans. 

Enfin, un prix spécial a été attribué au Libanais Charif Majdalani pour Beyrouth 2020 : Journal d’un effondrement (Actes Sud), le journal de bord d’un pays en déroute, rattrapé par l’explosion, « comme si tout cet effondrement qu[‘il] racontai[t] n’avait pas été assez rapide ».

Des dix-huit romans français et quinze romans étrangers ainsi que des six essais que constituait la première sélection du prix Femina 2020, notons que la Québécoise Dominique Fortier a été finaliste dans cette dernière catégorie pour Les villes de papier publié aux éditions Alto au Québec et aux éditions Grasset en France.

Le jury du prix Femina est composé d’Evelyne Bloch-Dano, Claire Gallois, Anne-Marie Garat, Paula Jacques, Christine Jordis, Mona Ozouf, Josyane Savigneau et Chantal Thomas.

L’an passé, le Femina avait récompensé Sylvain Prudhomme pour Par les routes (Gallimard), Manuel Vilas pour Ordesa (Du sous-sol) et Emmanuelle Lambert pour Giono, furioso (Stock).

Photo de Serge Joncour : © Jean-Philippe Baltel / Flammarion

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