C’est aujourd’hui le grand jour. Les Prix littéraires du Gouverneur général, qui se trouvent parmi les plus grandes récompenses dans le domaine au pays, ont annoncé leurs lauréats ce 30 octobre 2018. Chacun des gagnants, en plus de l’honneur intrinsèque à la distinction, reçoit une bourse de 25 000$, tandis que leur éditeur obtient un montant de 3000$. Chaque finaliste bénéficie d’une somme de 1000$. Le jury est composé de trois pairs pour chacune des catégories.

Si vous cherchez de bonnes lectures, lorgnez du côté des GG.

 

ROMANS ET NOUVELLES
Jury : Martine Batanian, Carole David, André Girard

 

Résumé de l’éditeur : Récit d’une lumineuse lucidité propre à ouvrir les consciences et à faire vibrer les âmes, De synthèse met en lumière l’aboutissement d’une relation filiale du point de vue d’une femme-image renouant avec sa famille au moment où sa mère entre en phase terminale, au terme d’une longue période de dégénérescence.

« Je ne regarde jamais dehors, mais la présence de ma mère m’oblige à lever les yeux de manière automatique, et répétitive, comme si mes sens percevaient un insecte menaçant à proximité. »

 

POÉSIE
Jury : Jean-Marc Desgent, Lise Gaboury-Diallo, Marie-Andrée Gill

 

Résumé de l’éditeur : C’est une fiction de la disparition, une enquête sur le silence de quelques images que je traîne depuis trop longtemps. C’est un requiem : un chant qui ouvre le calme pour les morts et les vivants.
C’est la logique de l’encre poussée à sa vraie limite de chose vraie.

« C’est chaque nuit la même lumière,
les mêmes fantômes, les mêmes fleurs.
Histoire, énigme, cercle. Lettres.
La répétition m’incombe exactement.
Je vois le grand ciel, la catin noire,
la vraie de vraie peur qui mord au ventre.
La chambre, la fenêtre, le lit qui est grand
et qui est vide. Le drap plié, déplié.
Je ne dors plus je veille les pierres
qui tombent et le vent qui rend fou.
»

 

THÉÂTRE
Jury : Nathalie Boisvert, Herménégilde Chiasson, Dave Jenniss

 

Résumé de l’éditeur : Revivre une, puis plusieurs naissances. Raconter ce qui demeure un choc brutal, un moment imprévisible. Explorer comment cette arrivée spectaculaire, animale, violente, gluante peut se révéler comme une catharsis. Venir au monde se présente comme une rafale d’accouchements, tous issus de la cueillette de centaines d’histoires vraies.

« Alertez tout ce qu’y faut alerter : les pompiers, les policiers, la sirène d’attaque nucléaire, pognez un hélicoptère, whatever. Heille, c’est important d’avoir une mère dans la vie, ok? On peut faire sans, mais quand on peut faire avec, c’est mieux. J’ai pas la mèche courte, madame, y’a pus de mèche, y’a le feu. »

 

ESSAIS
Jury : Ralph Elawani, Lucie Hotte, Jean-Jacques Pelletier

 

Résumé de l’éditeur : En février 2016, une maison d’édition étatique lance une nouvelle traduction de 1984 de George Orwell. Curieux de découvrir qui a autorisé la publication, Frédérick Lavoie enquête. Une année s’écoule au cours de laquelle il effectue trois séjours à Cuba, cherchant non pas à prédire l’avenir de l’île, mais à encapsuler son présent pour un usage futur. Orwell, par le fait même, devient le compagnon de voyage idéal pour guider l’écrivain à travers les méandres du régime.

« Cuba, avant que ça change. Cuba, avant l’après. C’était cette période de flottement entre deux ères que je voulais saisir en m’y rendant; cette période coincée entre un passé à bout de souffle qui refusait obstinément de céder sa place et un futur aux contours toujours indéfinis. Bien sûr, l’avenir avait encore tout le loisir de donner tort aux spéculations à son sujet, comme il l’avait si souvent fait par le passé. Or, mon but n’était pas de prédire l’avenir de l’île, mais d’encapsuler son présent pour usage futur. »

 

LITTÉRATURE JEUNESSE – TEXTE
Jury : Simon Boulerice, Michèle Laframboise, Hada López

Résumé de l’éditeur : Ferdinand F., éternel adolescent dans l’âme, est d’une lenteur qui frôle la paralysie. Entre rires et larmes, il n’arrive pas à donner corps à ses rêves, nombreux. Ou lorsqu’il parvient à le faire, c’est un corps qui est vite amputé. Pour les maladroits du cœur comme lui, le bonheur est toujours un peu douloureux.

« Sans diplôme, sans emploi, sans but défini dans la vie, Ferdinand F. écumait la ville à la recherche de son destin. Il rêvait encore, à temps de plus en plus partiel, de devenir quelqu’un à qui il arriverait des aventures plus spectaculaires que les vertigineux édifices que l’on construisait alors à New York, Londres, Paris, y poussant le ciel dans ses derniers retranchements. »

 

LITTÉRATURE JEUNESSE – LIVRES ILLUSTRÉS
Jury : Oussama Mezher, Paul Roux, Danielle Simard

Résumé de l’éditeur :  Tous les dimanches ensoleillés, Madame Blaireau emprunte le sentier qui mène au sommet de la montagne. Au cours du trajet, elle salue ses amis, contemple la nature environnante et récolte champignons et autres trouvailles. Un matin, elle rencontre Lulu qui aimerait bien, lui aussi, voir le sommet du monde.

« Elle est comme ça, Madame Blaireau.
Elle partage tout, même son goûter.
»

 

TRADUCTION
Jury : Christophe Bernard, Rose Després, Geneviève Letarte

 

Traduction de Lori Saint-Martin et Paul Gagné
Résumé de l’éditeur : Le bouillant Barney Panofsky s’est toujours laissé guider par deux croyances : la vie est absurde et les humains sont incapables de se comprendre véritablement. Alors, pourquoi se priver? Beuveries, parties de hockey et de jambes en l’air, amours impossibles… Du Paris de l’après-guerre à son Montréal natal, où il a fait fortune dans le cinéma et la télévision, Barney aura vécu intensément et sans jamais regarder derrière lui. 

« Je me souviens des bancs de neige hauts de cinq pieds, des escaliers en colimaçon qu’il fallait déneiger dans le froid sibé- rien et (c’était bien avant l’époque des pneus d’hiver) du bruit de ferraille que faisaient les voitures et les camions chaînés. Des draps gelés dur sur les cordes à linge. Dans ma chambre, où le radiateur sifflait et cognait toute la nuit, j’ai fini par découvrir Hemingway, Fitzgerald, Joyce, Gertrude et Alice ainsi que Morley Callaghan, un type de chez nous.»

 

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