Les insomniaques du mois de mai

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LES INSOMNIAQUES DU MOIS DE MAI

Ô toi, l’insomniaque, j’ai envie de te tutoyer : cette heure se prête bien à l’intimité, même entre deux inconnus. Oui, cette thématique du dernier mardi du mois est juste pour toi : je veux que ces heures à ne pas dormir te soient agréables et profitables.

L’été approche, paraît-il. Tu as sûrement déjà changé tes draps en finette par ceux en coton. La couette en plume est rangée, ou tu t’en sers encore pour les nuits fraîches de mai. Tu préfères peut-être t’étendre sur le canapé, avec pitou ou minou, pour ne pas réveiller l’être aimé, qui dort sans souci. Je t’offre ces quelques suggestions de lecture. Prends-les avec un peu d’humour, mais en sachant qu’elles sont juste pour toi.

 

1. Parce qu’il y a « insomnie » dans le titre

Insomnies en noir de Harlan Coben, Belfond

Détectives privés, tueurs à gage, meurtres, kidnappings, disparitions… Harlan Coben présente vingt nouvelles inédites sélectionnées par ses soins, dans une anthologie qui recense les grands noms, confirmés et en devenir, de la littérature à suspense nord-américaine contemporaine. Un régal pour les amateurs de noir, à déguster jusqu’à la dernière ligne.

 

 

 

 2. Parce que tu as décidé de prendre soin de toi

Notre corps aime la vérité de David Servan-Schreiber, Robert Laffont

Peut-on soigner des traumatismes violents? Soulager sans médicament la douleur physique ou les dépressions? Peut-on se libérer du stress? Aider son corps à mieux prévenir les maladies chroniques? Dans une cinquantaine d’articles, en s’appuyant sur l’expérience bouleversante de ses patients, confrontés à toutes sortes de maux physiques ou de douleurs morales, David Servan-Schreiber revient sur l’importance des relations humaines, de la communication émotionnelle, de la méditation, de la nutrition et du sport pour prévenir et guérir les cancers, les maladies cardio-vasculaires, le mal-être ou les dépressions.

 

 3. Parce que tu as enfin le temps

À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, Gallimard

Que celui qui pourrait écrire un tel livre serait heureux, pensais-je, quel labeur devant lui! Pour en donner une idée, c’est aux arts les plus élevés et les plus différents qu’il faudrait emprunter des comparaisons; car cet écrivain, qui d’ailleurs pour chaque caractère en ferait apparaître les faces opposées, pour montrer son volume, devrait préparer son livre minutieusement, avec de perpétuels regroupements de forces, comme une offensive, le supporter comme une fatigue, l’accepter comme une règle, le construire comme une église, le suivre comme un régime, le vaincre comme un obstacle, le conquérir comme une amitié, le suralimenter comme un enfant, le créer comme un monde sans laisser de côté ces mystères qui n’ont probablement leur explication que dans d’autres mondes et dont le pressentiment est ce qui nous émeut le plus dans la vie et dans l’art.
Et dans ces grands livres-là, il y a des parties qui n’ont eu le temps que d’être esquissées et qui ne seront sans doute jamais finies, à cause de l’ampleur même du plan de l’architecte. Combien de grandes cathédrales restent inachevées!

 

4. Parce que, avoue-le, tu ne veux pas vraiment dormir

Les villages assoupis (t.1) : Transtaïga d’Ariane Gélinas, Marchand de feuilles

Premier tome de la trilogie « Les villages assoupis » qui met en lumière des villages fantômes québécois, Transtaïga tisse le fil rouge entre les barrages hydro-électriques, les lacs anonymes et les hameaux à la limite de la ligne forestière. Pourvoiries, embarcations en écorce et haltes routières sont clouées dans le récit comme autant d’avertissements mystérieux.

Anissa travaille dans une pouponnière de huskies à la lisière de la route Transtaïga quand Anuun, son chien de tête, s’attaque à Léonie, l’orgueilleuse vétérinaire. Ce geste d’Anuun semble ouvrir une brèche dans la vie d’Anissa; elle monte alors dans sa vieille Lincoln, en direction de la route de la Baie-James. Elle souhaite ainsi rejoindre le village fantôme de Combourg, fondé par sa grand-mère.

 

5. Parce que tu es plutôt phylactères

Le couperet de Philippe Girard, Mécanique générale

Le couperet de Philippe Girard raconte l’histoire d’un homme complexé par la perte de cheveux et le vieillissement de son corps. Alors qu’il se prépare à demander la main de Violaine, son amoureuse, l’homme doute et craint sa réaction. Peu à peu, ses complexes et ses angoisses s’expriment par la perte de quelques-uns de ses membres. Un œil sort de son orbite et roule sur le plancher du bijoutier, il perd ses bras, ses jambes… Nous avons droit ici à un Philippe Girard surréaliste qui s’amuse avec les expressions de la langue française mettant en scène des parties du corps.

 

6. Parce que tu aimerais bien être ailleurs

Lumières d’Afrique de Sophie Langlois et Normand Blouin, Cardinal

L’Afrique. Le mot à lui seul effraie et captive : un continent immense, 54 pays, un milliard d’habitants qui chantent dans des milliers de langues.

Avec des photographies puissantes et des histoires touchantes, Lumières d’Afrique dessine un continent fier, qui se tient debout. L’ouvrage permet au lecteur de se laisser guider vers ce continent méconnu, berceau de l’humanité.

Journaliste et correspondante pour Radio-Canada basée à Dakar, Sophie Langlois a été transformée par ses nombreux séjours africains. Elle nous offre dans ce livre son regard sur une « autre Afrique », des portraits de bâtisseurs et de battantes motivés par l’espoir de changer leur monde.

Photographe entre autres pour Reuters, la Croix-Rouge et l’UNICEF, Normand Blouin nous présente une Afrique des couleurs et des contrastes avec une photographie toujours frappante de vérité.

Préface de Boucar Diouf.

 

7. Parce qu’un peu de pop ne te fera pas de mal

Fuck le développement personnel de Michael Bennett et Sarah Bennett, Thierry Souccar

F*ck, c’est l’anti-guide de développement personnel. Pas d’introspection, pas de chimères. Des solutions éprouvées, ancrées dans la vraie vie. Déculpabilisant et jubilatoire!

 

 

 

 

8. Parce que tu as aussi des oreilles pour lire

Réparer les vivants de Maylis de Kerangal, Gallimard (audio)

Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de geste, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.

 

9. Parce que tout le monde t’en a dit du bien

Station Eleven d’Emily St. John Mandel, Alto

Parce que survivre ne suffit pas. Le premier jour Éclosion de la grippe géorgienne. On estime qu’elle pourrait contaminer 99% de la population. Deux semaines plus tard La civilisation s’est effondrée. Vingt ans après Une troupe présente des concerts et des pièces de théâtre aux communautés regroupées dans des campements de fortune. La vie semble de nouveau possible. Mais l’obscurantisme guette, menaçant les rêves et les espérances des survivants. Roman phénomène publié dans une vingtaine de pays, Station Eleven illustre brillamment que l’art, l’amitié, la résilience et ce qui nous unit permettent de tout traverser, même une fin du monde.

 

10. Parce qu’il n’y a pas de mal à se faire plaisir

Travaux manuels : recueil de nouvelles érotiques, collectif, Québec Amérique

Seize auteurs aux styles variés osent une incursion dans la littérature érotique. Mélikah Abdelmoumen, Caroline Allard, Ryad Assani-Razaki, Sarah-Maude Beauchesne, Stéphanie Boulay, Simon Boulerice, Stéphane Dompierre, Mylène Fortin, Michel-Olivier Gasse, Dany Leclair, Mathieu Handfield, Geneviève Jannelle, Isabelle Laflèche, Sara Lazzaroni, Maxime Olivier Moutier et Alexandre Soublière.

 

 

Lis bien! On se revoit le 27 juin, à 1h du matin!

(Les résumés des livres sont ceux des éditeurs.)

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