Séries – deuxième duel : Audrey Martel contre Pascale Brisson-Lessard

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Le deuxième rendez-vous des séries des libraires est maintenant lancé. Cette fois, la Redoutable de Jonquière, Pascale Brisson-Lessard de la librairie Marie-Laura, se mesure à la Superbe de Trois-Rivières, Audrey Martel de la librairie l’Exèdre. Laquelle de ces deux attachantes (et toujours convaincantes) libraires rejoindra Shannon Desbiens de la librairie Les Bouquinistes (Chicoutimi) pour la première demi-finale? La décision vous revient!

 

Le choix de Pascale Brisson-Lessard – librairie Marie-Laura (Jonquière)
L’orangeraie de Larry Tremblay (Alto)

Auteur prolifique, Larry Tremblay a obtenu la consécration avec la publication, en 2013, de L’orangeraie, roman coup-de-poing qui ne laisse personne indifférent. Avec ce texte, l’écrivain se détourne du particularisme qu’on avait pu observer dans The dragonfly of Chicoutimi et atteint l’universel. Parce qu’universel, L’orangeraie l’est. Les sentiments que le roman provoque, les déchirures qu’il impose : chacun se sentira happé, qu’il ait vécu ou non ce à quoi les personnages sont confrontés.

Dans un pays inconnu qui nous rappelle trop bien la réalité de plusieurs états du Proche-Orient, la guerre fait rage. Un père doit alors faire le choix le plus déchirant qui soit : choisir lequel de ses jumeaux, Aziz ou Amed, devra être sacrifié au nom de la vengeance. Mais le sacrifice de la vie, qui sera imposé à l’un d’eux, est-il fait pour les bonnes raisons? N’ont-ils pas plutôt été manipulés par leur chef? On dit que l’Histoire est écrite du point de vue des vainqueurs. Et si, cette fois, on nous présentait plutôt le côté qui est le plus souvent occulté? Et si c’était l’humanité qui importait plutôt que le camp choisi? Tremblay nous force à revoir nos positions, à nous questionner sur la dichotomie du bien et du mal, à prendre conscience des conséquences des conflits armés. En un tour de force, il nous impose l’absurdité et l’amoralité de la guerre jusqu’à ce qu’elle nous étouffe.

 

L’orangeraie
Larry Tremblay
Alto, 2013

 
 

Le choix d’Audrey Martel – librairie l’Exèdre (Trois-Rivières)
Un ange cornu avec des ailes de tôle de Michel Tremblay (Leméac)

Un ange cornu avec des ailes de tôle est sans conteste mon livre québécois préféré. Tout comme Tremblay le fait si bien dans ce récit très personnel, je me souviens encore de ma première lecture de ce livre. J’avais treize ans et je lisais – peut-être pour la première fois – un livre emprunté dans le rayon adulte de ma bibliothèque municipale. Ce livre allait changer ma vie. Grâce à lui, j’ai réalisé que ce n’était pas anormal d’avoir toujours le nez plongé dans un livre et que lire est peut-être la plus belle des aventures, celle qui m’accompagnerait sans me trahir tout au long de ma vie.

Un ange cornu avec des ailes de tôle est un ouvrage essentiel. Un de ces rares livres qui nous font aimer tous les livres tout en nous replongeant dans nos premiers émois de lecteurs. Tremblay y fait une longue et belle déclaration d’amour à la littérature dépourvue de jugement. C’est en voyageant de la comtesse de Ségur à Eschyle en passant par Jules Verne et Saint-Exupéry que l’on trouve entre les pages d’Un ange cornu avec des ailes de tôle la preuve infaillible de l’ouverture sur le monde qu’offre la littérature. Bref, ce livre, c’est l’histoire de Michel Tremblay, mais c’est aussi mon histoire et l’histoire de tous les lecteurs.

 

Un ange cornu avec des ailes de tôle
Michel Tremblay
Leméac, 1994

 

 

 

 

Pour rappel, voici le concept : trois rondes (quart de finale, demi-finale, finale); huit libraires de partout au Québec ayant chacun sélectionné un incontournable de la littérature québécoise qu’ils sont prêts à défendre coûte que coûte; un public – déchaîné – appelé à voter sur notre page Facebook pour choisir le gagnant de chaque duel. Les séries culmineront avec la grande finale le 24 mai prochain. Sera alors couronné l’incontournable québécois 2017. 

 

 

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En complément :
Le premier duel

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