Orbie

18
Publicité

Lauréate Prix Jeunesse des libraires 2015, catégorie 0-5 ans.

Entrevue réalisée par Les libraires en octobre 2015, pour son catalogue de Noël.

Dans quelle mesure le texte de l’auteure vous a-t-il inspirée dans la création de Rosie?
Son texte m’a tout de suite inspirée. Dès la première lecture, j’ai eu tout plein d’images qui me sont venues en tête, à chaque page, sans avoir à me forcer. Le texte était très humoristique et très imagé, alors Rosie a pris forme tranquillement, au fil de la lecture. Mais j’ai dû travailler le personnage à quelques reprises pour arriver à une Rosie qui ressemble à ce que je m’étais imaginé en lisant le texte. Une Rosie comique, déterminée et inspirante.

Travaillez-vous le dessin de la même manière pour rendre les expressions et les émotions d’une petite truie (et des autres animaux) que pour rendre celles d’un personnage humain?
Je crois que oui, mais avec peut-être plus de contraintes. C’est difficile à dire, car lorsque j’illustre les expressions, je ne réfléchis pas trop. C’est plutôt par essais et erreurs. D’ailleurs, je dois être assez comique à observer pendant que je dessine les expressions : je les mime en même temps et je fais tout plein de grimaces. Mon miroir est souvent très utile pour les expressions plus complexes.

Mais c’est certain que c’est différent à traiter, comparativement à un humain, car un animal n’a pas de bouche et de nez, mais plutôt un groin, un bec ou un museau. Il n’y a pas toujours de place dans le visage pour les sourcils, qui sont très importants dans les nuances entre une expression ou un autre. C’est un défi supplémentaire, mais c’est toujours très amusant à travailler, surtout quand j’arrive à rendre l’émotion que je voulais, malgré les défis techniques. Je n’ai aucun scrupule à rajouter des dents à des poissons ou à des poules pour servir les expressions comiques dont j’ai besoin. Je vous avouerais que ce que j’ai trouvé le plus difficile à illustrer, c’est un cochon sur un vélo!

Vous avez illustré ce livre à l’acrylique. Vous arrive-t-il de créer à l’ordinateur?
Oh oui! Tous les contrats d’illustrations que je réalise, principalement pour des organismes ou des entreprises, le sont à l’ordinateur. Photoshop et Google images pour m’aider à comprendre comment une motoneige est faite, par exemple, font partie de mes outils de travail. Je fais les traits au stylo fin ou au crayon de bois noir à la main, et ensuite je mets les couleurs à l’ordinateur. C’est une méthode que j’aime bien, plus rapide, et dont j’aime beaucoup le résultat. Mais ça donne plus mal à la tête à la fin de la journée : à force de travailler toujours à l’ordinateur, je suis un peu plus sensible à la luminosité de l’écran.

Le livre que j’ai illustré aux 400 coups était mon premier livre publié chez un éditeur et j’avais envie de faire quelque chose de différent et d’en profiter pour expérimenter une nouvelle technique. J’ai vraiment aimé l’expérience, même si ça m’a pris beaucoup plus de temps que si j’avais utilisé ma méthode habituelle.

Ça fait du bien de sortir un peu de ma zone de confort et de retourner aux médias qui salissent les mains. Ça fait des images plus texturées. Je ne sais pas si j’aurai le courage de refaire un livre 100 % à la main par contre. Le prochain livre que je vais illustrer avec cet éditeur sera probablement un mélange des deux techniques. 

Aimeriez-vous être à la fois l’auteure et l’illustratrice d’un album jeunesse?
Oui, un jour peut-être. J’aimerais beaucoup écrire l’histoire et l’illustrer, mais je ne suis pas encore rendue là. Je n’écris pas beaucoup et je n’arrive pas encore à bien structurer mes idées et arriver à les faire avancer. Ma force, c’est vraiment le langage visuel et pour le moment, je préfère laisser le travail d’auteur… aux auteurs.

Un jour, j’aurai peut-être un peu plus confiance et j’arriverai à foncer et à essayer de développer ce côté-là de moi, mais pour le moment, j’adore illustrer les textes des auteurs que j’aime et que je trouve rigolos. Il faudrait que je m’inspire de Rosie pour cet aspect d’ailleurs!

Quels livres aimeriez-vous que le Père Noël vous apporte sous le sapin?
Oh il y en a beaucoup! Je suis un peu impulsive dans l’achat de livre, il reste rarement des suggestions dans ma liste, rendu à Noël. Je me suis un peu calmée, il y a 2 ans, quand je suis tombée en congé de maternité par exemple et que j’ai su qu’un autre congé de maternité allait suivre rapidement le premier.

Voici quelques-uns des livres que j’ai notés dans ma liste de souhait :

Rébellion chez les crayons d’Oliver Jeffers, Plus léger que l’air de Simon Boulerice et Agathe B-B, Paul dans le Nord de Michel Rabagliati et Journal d’un fantôme de Nicolas de Crécy.

(J’espère que mes parents liront cet article!)

Publicité