Luc Gélinas : Passe moi la puck pis j’vas en compter des buts!

69
Publicité

Au début, c’était la faute à Ovechkin, puis à Mario Lemieux. Maintenant, celle de Carey Price. Au fil des tomes de sa série jeunesse « C’est à faute à… », le journaliste de RDS Luc Gélinas raconte les tribulations d’un adolescent qui rêve de jouer dans la LNH et, par la même occasion, il offre à ses lecteurs un aperçu des coulisses du hockey professionnel. 

Dans la série entamée avec C’est la faute à Ovechkin, les lecteurs assistent à l’ascension du héros, Félix Riopel, vers la LNH, étape par étape : le repêchage qui l’amènera du midget AAA vers la Ligue de hockey junior majeur du Québec, sa première année loin de la maison à jouer pour les Huskies de Rouyn-Noranda, ses rencontres avec les dépisteurs de la ligue nationale, etc. Un parcours à faire baver d’envie bien des jeunes adolescents québécois!

C’est en se penchant sur la réalité des grandes étoiles du hockey et en retraçant un partie de leur enfance dans son ouvrage documentaire LNH, un rêve possible, publié en 2008, que Luc Gélinas a eu l’idée de plonger dans la fiction : « Je voulais montrer d’où viennent ces gars-là, que leur succès n’est pas lié à la chance : ils sont là parce qu’ils ont travaillé fort! », explique-t-il. L’idée d’un livre où il inventerait, justement, l’un de ces chemins pavés de courage et de persévérance, a donc germé en lui. L’éditeur n’a eu qu’à souffler sur les braises pour transformer le tout en série de cinq tomes.

Les histoires se construisent donc autour de ce Félix Riopel, bourré de talent, mais également de préoccupations d’adolescent. Alors que certaines décisions lui reviennent quant à son avenir, plusieurs sont prises bien loin de lui, dans les hautes sphères de la LNH. Ainsi, tour à tour, ce sera la « faute » à Ovechkin, à Mario Lemieux, à Carey Price… « Mais, même si des circonstances viennent changer sa vie, reste qu’à la toute fin, quand la partie commence, c’est le jeune qui est maître de son destin », précise l’auteur. D’ailleurs, bien que rien ne soit coulé dans le béton, il a déjà trouvé le titre qu’il aimerait donner au dernier tome de la série : C’est la faute à Félix Riopel.

Entre réalisme et adolescence
L’univers de l’adolescence en est un riche de matière première à exploiter. En juxtaposant le hockey à la trame narrative de son roman, Luc Gélinas prouve qu’« il n’y a pas de limite à ce qui peut arriver ». En fait, la seule contrainte qu’il s’est donnée est celle d’écrire une fiction vraisemblable. « Dans le troisième tome, Félix Riopel se fait repêcher par la Ligue nationale de hockey à la fin de la saison. Il fallait que je sache comment ça se passe, qu’est-ce qu’un joueur doit dire, de quelle façon il doit plaire, quels sont les préjugés à éviter… » Résultat : pour préparer son roman, l’écrivain a rencontré pas moins de deux directeurs généraux, quatre dépisteurs, ainsi que des joueurs repêchés en première ronde. Leurs anecdotes et confidences lui ont permis de bien définir les balises de sa fiction. « Tous les petits détails, je prends la peine de les valider », assure-t-il. En effet, pour le journaliste sportif, ce réalisme est essentiel et doit transparaître tant dans l’ensemble que dans le détail, ce qui le pousse même jusqu’à vérifier les modes de communication utilisés par la Ligue de hockey junior majeur du Québec : « Envoient-ils leurs contrats par fax ou par courriel? »!

M. Gélinas se tourne également vers les principaux intéressés – les ados – pour faire approuver plusieurs aspects techniques : « Mes personnages communiquent entre eux comme le font les adolescents aujourd’hui, ils écoutent ce que les adolescents écoutent… » Les textos, tweets et autres statuts Facebook qu’il compose pour ses personnages au fil de ses récits, il les fait entériner par ses enfants, question de ne pas écrire « Je t’aime » alors qu’il aurait fallu rédiger « Jtm ». « C’est important, pour moi, qu’au fil des pages, les lecteurs puissent se reconnaître à travers mes personnages. »

Savoir où l’on va
À en juger aux échos positifs au sujet de ses deux premiers tomes, l’auteur semble avoir fait mouche. Alors que les chiffres de ventes sont fort appréciables, les commentaires, eux, se font élogieux! Les témoignages de parents, d’enseignants et d’adolescents sont légion : « Chaque jour, je reçois au moins un ou deux messages via les réseaux sociaux. Grâce à cela, je sais pour qui j’écris », observe-t-il. Au fil des rencontres, il constate également que ses récits amènent les garçons vers la lecture : « Personnellement, quand j’ai commencé, je n’ai jamais arrêté de lire… Et, qui sait, si un jeune ou ses parents lisent mes livres, peut-être que ça leur donnera le goût de la lecture? »

Crédit photo : © Martine Doyon

 

Publicité