Les bonnes manières

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Je l'avoue. Enfant, j'aimais partir à l'aventure dans mon nez. J'adorais y dénicher des crottes que je roulais entre mes doigts avant de les coller sous mon lit ou sous mon bureau. Il m'est même arrivé – coeurs sensibles, ne lisez pas la suite – d'en manger quelques-unes! Quand j'y repense, j'ai un haut-le-coeur. Tellement dégueu! Mais si j'éprouve un sentiment de honte et de culpabilité en repensant à ce comportement, ce souvenir me fait tout de même sourire. Quel enfant n'a jamais mis un doigt dans son nez? Quel enfant ne s'est jamais fait dire «Qu'est-ce qu'on dit?», parce qu'il a oublié de prononcer les mots magiques s'il vous plaît et merci? Les bonnes manières s'enseignent tôt dans la vie. Afin de faire de vos enfants des adultes «bien élevés», voici deux livres rigolos à lire avec eux.

On ne fouille pas dans son nez!
Les crottes de nez sont très populaires auprès des enfants. Ils les sortent de leur pif comme un véritable trésor, les triturent, les analysent et les collent partout.

C’est le cas de Zoé, l’adorable vedette frisée de Zoé et les doigts entêtés. Curieuse, la fillette possède des mains habiles qui aiment explorer et des doigts qui, même s’ils savent qu’ils ne doivent pas fouiller dans le nez de Zoé, ne cessent de se retrouver dans ses petites narines rosées. Résultat: les murs de la garderie, la table de la salle à manger, la chambre de Zoé et toute la maisonnée sont envahis de petites crottes de nez! Pour tenir les doigts de leur fille occupés, les parents de Zoé l’inscrivent à un cours de piano, un cours de peinture, un cours de natation, un cours de ballet et un cours de cuisine. Rien à faire, les doigts de Zoé n’arrivent pas à se discipliner.

Le personnage principal de cette histoire a une bouille tout à fait charmante et innocente. Les grands yeux interrogateurs de Zoé la rendent extrêmement sympathique et le lecteur a presque envie de lui pardonner les écarts de conduite de ses petits doigts. Quant au texte, il offre beaucoup de rimes en «é», ce qui est approprié compte tenu du sujet abordé: fouiller, doigts entêtés, narines rosées, petites boules au teint vert foncé, crottes de nez, nez retroussé… pour ceux qui aiment se jouer dans le nez, la rime est enjouée!

Je ne peux passer sous silence le signet qui accompagne le livre. Au bout de la forme longiligne du papier cartonné se trouve une petite main. Que trouve-t-on sur l’index de la main? Eh oui, une belle crotte de nez!

On ne rote pas à table!
«Parce qu’un monstre ou deux sommeillent en chacun de nous», les éditions Boomerang ont créé la collection «Mon monstre et moi». On y retrouve cinq titres, dont Beurk! Les caprices, Zoup! La tricherie,Atchoum! Les mensonges, Boum! La colère et Prout! L’impolitesse.

Si le célèbre Tom Sawyer affichait à l’époque de la parution du roman le mettant en vedette (Les aventures de Tom Sawyer, Mark Twain, 1876) une personnalité un tantinet subversive, on retrouve deux personnages aussi insolents dans Prout! L’impolitesse. Mémé Renée, la grand-maman la plus rigolote du monde entier, adore faire des grimaces, raconter des bonnes farces et apporter à ses petits-fils Laurent et Victor des sacs qui imitent les pets. Or, Laurent prend beaucoup trop exemple sur sa grand-mère et adopte toutes sortes de comportements irrévérencieux pour faire rire les autres, comme montrer la bouchée de nouilles bien mastiquées qu’il a sur la langue et lancer un gros «Buuuuuuurp!» en sortant de table. Découragée, la maman de Victor lui explique qu’elle ne veut pas que ses garçons soient impolis. «Impolis? Nous? Pas du tout! On aime seulement faire les fous…»

Comme ce livre sert en quelque sorte à éduquer les enfants, on y trouve un enseignement et c’est grand-maman Renée qui fait la leçon à ses petits-enfants sur les bonnes manières: «Les grimaces et les rots, c’est bien rigolo, mais il faut y aller mollo! Parfois, on peut faire de la peine aux gens sans vouloir être méchants.» Tout comme Zoé et les doigts entêtés, Prout! L’impolitesse use joyeusement de la rime. Le texte est présenté de manière extrêmement dynamique, avec de gros encadrés, des mots en couleur et des phrases qui volent et virevoltent. Tout aussi colorée que la typographie, la facture visuelle regorge de couleurs, de rondeurs et de mouvements, comme les autres livres de la collection d’ailleurs.

Pour compléter votre bibliothèque de livres sur les bonnes manières, je vous suggère ces autres titres: Les bonnes manières au jeu, à la maison et à l’école (Carrie Finn et Chris Lensch, Broquet, 14,95$), Désolé, Excuse-moi!, Merci! et S’il te plaît (Karen Carter, Mandarine, 9,95$ chacun) et Les bonnes manières à l’école, Les bonnes manières en vacances, Les bonnes manières à la fête et Les bonnes manières au parc (Arianna Candell et Rosa Maria Curto, Héritage, 9,99$ chacun).

Bibliographie :
ZOÉ ET LES DOIGTS ENTÊTÉS, Dominique de Loppinot (texte) et Émilie Ruiz (ill.), De la Smala, 24 p. | 11,95$
PROUT! L’IMPOLITESSE, Émilie Rivard (texte) et Mika (ill.), Boomerang, 24 p. | 12,95$

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