1) Les Parpadouffes au pays des beaux pruneaux
Cyril Doisneau, Francis Rossignol et Séraphine Menu, La Pastèque, 48 p., 16,95$
Les Parpadouffes sont de drôles de petites bestioles qui s’empiffrent d’une bonne centaine de crêpes tous les matins. Il y a parmi eux un intellectuel, un casse-cou et un glouton. « J’ai fait un rêve incroyable! Nous trouvions des beaux pruneaux, et c’était la meilleure chose que nous avions mangée de nos vies! », dit le premier. Et voilà l’aventure mise sur pied, les créatures sortent dans la neige, affrontent un carcajou, trouvent un terrier et continuent leur chemin jusqu’à dénicher leur butin. Originel, drôle, décalé : on craque vraiment pour ces « Barbapapa » modernes et poilus! Dès 4 ans

 

2) La femme de Valence
Annie Perreault, Alto, 232 p., 23,95$
Lors d’un voyage avec sa famille, Claire assiste, impuissante, à la mort d’une femme qui saute du toit-terrasse d’un hôtel à Valence. Elle n’arrive pas à oublier ce terrible événement, ayant l’impression d’avoir laissé mourir une femme et étant assaillie par sa souffrance. Six ans plus tard, elle retourne à Valence pour tenter de reprendre pied. Des années après, dans la même ville, sa fille Laure court un marathon suivant ses traces. Un émouvant roman, finement ficelé, sur la mort, la douleur, l’empathie et les liens qui s’établissent parfois difficilement entre les êtres.

 

3) Le lion blanc
Jim Helmore et Richard Jones, Comme des géants, 48 p., 20,95$
Une petite fille emménage dans une maison toute blanche – les murs, les plafonds et même les portes –, au sommet d’une colline. Bien qu’il y ait plusieurs endroits à explorer, c’est auprès du grand lion blanc qu’elle préfère trouver refuge, qu’elle préfère jouer. Si cet ami en est un imaginaire, il a la qualité de la pousser à aller à la rencontre des autres, tout en la rassurant. Les illustrations sont magnifiques avec leur petit côté in suranné et le lion, lui, est tout simplement magistral! Pas étonnant que les droits aient été vendus dans plus de vingt pays! Dès 5 ans

 

4) Lettres biologiques : Recherches sur la sexualité humaine
Frère Marie-Victorin, Boréal, 280 p., 29,95$
Tirées d’une correspondance ayant eu lieu entre 1933 et 1944 avec Marcelle Gauvreau, fidèle confidente de Marie-Victorin, ces lettres parlent d’amitié, de spiritualité, de relation platonique, mais principalement et de plein fouet de la sexualité d’un point de vue biologique et divin. L’intérêt de Marie-Victorin est constant, marqué et hautement documenté : toujours en usant de respect et d’un vocabulaire de botaniste, qu’il tente de garder au plus précis de ses connaissances, il œuvre à l’avancement des connaissances sur la sexualité et son éducation dans un Québec où la morale ambiante ne le permet pas encore. Une correspondance d’un grand intérêt public.

 

5) Les joies d’en bas : Tout sur le sexe féminin
Nina Brochmann et Ellen Stokken Dahl (trad. Céline Romand-Monnier), Actes Sud, 446 p., 42,95$
Les ouï-dire sur le sexe féminin sont nombreux et il était temps qu’un livre sépare le bon grain de l’ivraie! Ce qui fait de cet essai un ouvrage aussi pertinent, c’est qu’il est écrit par deux étudiantes norvégiennes en médecine ayant le don de la vulgarisation scientifique. Chromosomes, menstruations, sexe anal, orgasmes, fréquences, contraception : le tout est expliqué du point de vue biologique, anatomique. Un véritable cours d’éducation sexuelle, accessible, complet et, surtout, sans tabou.

 

6) Treize à table 
Collectif, Druide, 200 p., 19,95$
Dans ce collectif dirigé par Chrystine Brouillet et Geneviève Lefebvre, treize auteurs aux univers divers, dont Rafaële Germain, Michèle Plomer, Ian Manook, Geneviève Brouillette et Michel Marc Bouchard, signent une nouvelle qui met en valeur les saveurs, les sens, la gourmandise et les souvenirs associés aux plaisirs de la table. Après tout, les repas sont souvent des prétextes pour se réunir, partager et célébrer.  

 

7) Une longue impatience
Gaëlle Josse, Noir sur blanc, 192 p., 22,95$
Josse a toujours la plume tournée vers les océans, vers tout ce que les eaux ouvrent comme liberté mais ferment comme frontières également. Toujours en maîtrise, l’auteure nous transporte cette fois en Bretagne, au lendemain de la Seconde Guerre, alors qu’on découvrira tout ce que l’amour maternel a de puissant. Louis n’est pas rentré; Anne attend que la mer lui ramène son fils de 16 ans. Si vous ne connaissez pas encore Gaëlle Josse, il faut plonger dans son œuvre, tranquille et constante comme le mouvement des marées.

 

8) Avant l’après : Voyages à Cuba avec George Orwell
Frédérick Lavoie, La Peuplade, 460 p., 27,95$
Ses récits (Allers simples : Aventures journalistiques en Post-Soviétie et Ukraine à fragmentation) marquent les esprits, se dévorent comme des romans. Dans ce nouveau récit-reportage dont l’étincelle est une nouvelle traduction de 1984 d’Orwell, s’interrogeant sur la liberté d’expression, Frédérick Lavoie nous entraîne cette fois à Cuba, là où se trame la fin de l’un des derniers régimes communistes, afin d’observer ce pays en transition, englué dans son passé et réticent à se tourner vers son avenir incertain.

 

9) Nos silences
Wahiba Khiari, XYZ, 98 p., 18,95 $
Dans Nos silences, un récit puissant, poignant et essentiel, deux voix s’alternent, se faisant écho : celle de la narratrice qui a quitté l’Algérie et qui se sent coupable et celle d’une jeune femme enlevée et violée, comme ce fut le cas pour des milliers de femmes en Algérie dans les années 90, ces « filles de la décennie noire », qui ont souffert en silence pendant la guerre. Un cri résonne enfin, témoignant de l’horreur.

 

10) Moi, figuier sous la neige
Elkahna Talbi, Mémoire d’encrier, 84 p., 17$
La slameuse Queen Ka signe ici de son vrai nom une poésie de l’ailleurs et de l’ici, des vers colorés par sa nationalité trouble et qui mettent de l’avant le regard qu’elle porte sur la Tunisie natale de ses parents et le Montréal qu’est sa ville d’origine. Oxymore d’odeurs, parallèles de couleurs, confrontation d’accents : un voyage vers l’autre, qui, au final, nous mène toujours uniquement vers soi.

 

11) Imagine une ville
Elise Hurst (trad. Christiane Duchesne), D’eux, 32 p., 22,95$
Véritable ode à l’imagination empreinte d’une poésie de l’image et du texte qui fait frétiller le cœur, cet ouvrage monochrome nous invite à visiter un monde étonnant, sans frontières, où les poissons sont devenus autobus, où les toiles des musées sont de véritables fenêtres sur un autre monde et où le passé prend vie alors que, doucement, sur un nénuphar, on s’endort… Des illustrations sur lesquelles on peut s’attarder des heures durant, au gré de son imagination! Dès 5 ans

 

12) Fanny Cloutier ou L’année où j’ai failli rater mon adolescence
Stéphanie Lapointe, Les Malins, 376 p., 26,95$ 
Marianne Ferrer s’est décidément attelée à la tâche pour rendre ce livre attrayant! C’est comme si on plongeait réellement dans un journal intime et coloré, avec ses recettes accrochées, ses dessins pour mieux s’exprimer lorsque les mots bloquent, ses phrases soulignées à grand trait. On y suit Fanny, catapultée, seule, dans le village natif de sa défunte mère, à 265 kilomètres de Montréal. Tout un drame pour une ado de 14 ans, qui doit alors changer d’école, d’amis, bref… de vie! La bonne nouvelle? D’autres tomes sont à suivre! Dès 13 ans

 

13) Bagages : Mon histoire
Rogé, La Bagnole, 36 p., 24,95$
Né grâce aux ateliers d’écriture que Simon Boulerice donnait à des nouveaux arrivants d’une école secondaire, ce splendide livre illustré est le fruit de la rencontre entre Rogé, Kim Thúy et Boulerice. Dans Bagages, quinze adolescents immigrants ont écrit de touchants poèmes sur leur histoire, qui sont accompagnés de leur portrait, illustré magnifiquement par Rogé. À travers leurs mots, la beauté et la richesse des êtres humains se révèlent.

 

14) Quelques lieux de Constance
Catherine Lavarenne, Héliotrope, 168 p., 21,95$
Après vingt ans à l’étranger, Constance, une musicienne, doit rentrer à Montréal pour voir sa mère, sur le point de mourir. Elle prévoit signer des papiers pour qu’on cesse de la maintenir en vie artificiellement puis repartir après. Mais rien n’est aussi simple, elle tarde à le faire et reste, se mettant à se remémorer des souvenirs, à observer ce qui l’entoure. Et voilà que ce retour prend un tout autre sens… Et si sa soif de liberté et de voyages était plutôt une manière de fuir?

 
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