Musique classique : la juste note

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De Bach à Ravel, de Mozart à Beethoven, en passant par Chopin, Schubert et les autres, les icônes de la musique classique ont décliné un art en constante évolution et ont exposé ses infinies variations.

Prenons l’exemple de Johann SebastianBach, affectueusement surnommé « le vieux Bach », qui, s’il fut compris par tous les compositeurs qui l’ont suivi, fut également redécouvert et surtout révélé au grand public grâce au chef d’orchestre Felix Mendelssohn.

Afin de vous familiariser avec cette icône, il vous faut lire Les suites pour violoncelle seul (Fides), écrit par Eric Siblin, chroniqueur musical montréalais. À la manière d’une enquête palpitante, on nous mène sur les traces du jeune Pablo Casals découvrant par hasard dans une librairie de Barcelone une partition manuscrite de cette œuvre alors oubliée. Il en fera découvrir la beauté au monde entier et y travaillera toute sa vie. On y suit en parallèle le travail de l’auteur et la vie de Bach lui-même. Une triple histoire hors du commun!

 

Toujours chez Fides, il faut découvrir Les compositeurs, de Claudio Ricignuolo : une initiation à la musique classique pour les jeunes. Le tout est présenté dans un très beau livre illustré, accompagné d’un CD d’extraits musicaux à écouter sans modération avec vos enfants.

Je ne saurais trop vous recommander Le roman du piano. Vous y trouverez le panorama des grands compositeurs classiques du XIXe et du XXe siècle, notamment Beethoven, qui ont tous tâté de cet instrument fétiche de la musique classique, contribuant chacun à sa façon à l’apprivoiser et le faire évoluer. On s’y familiarise avec les pratiques des musiciens, les duels pianistiques, les études, l’évolution du doigté, les nouvelles possibilités sonores. On y relate aussi des références au piano dans le roman du XIXe siècle; par exemple, ce passage de La sonate à Kreutzer de Tolstoï, dans lequel le protagoniste assassine sa femme par jalousie, parce qu’elle jouait du piano!

Du côté des biographies, il faut lire La vie de Liszt est un roman, qui fait autorité. De lecture facile, ce livre enseigne tout de Liszt. Après avoir été un enfant frêle et souffreteux, et grâce aux encouragements de ses parents, Liszt deviendra un géant : un interprète fabuleux doublé d’un compositeur inspiré, fréquentant les plus prestigieux cercles d’Europe.

Lisez sans faute, d’Alessandro Baricco, musicologue et écrivain, Cette histoire-là où une princesse russe, Elizaveta, ruinée après la Révolution, trouve refuge aux USA. À l’emploi de la firme de pianos Steinway & Sons, elle parcourt le pays afin d’y vendre des pianos. Pour convaincre les acheteurs, la firme avait eu l’idée de leur donner des leçons gratuites. Mais Elizaveta ne donne pas que des leçons, elle s’immisce malicieusement dans la vie de ces familles afin d’y instiller un venin qu’elle-même ne s’explique pas; elle appelle ça « corrompre les gens ». Baricco est un auteur unique qui, par son superbe style, suscite en nous des images et des émotions intenses!

Et on termine par quelques titres en rafale avec Ma vie avec Mozart (avec CD) (Albin Michel), une correspondance entre Mozart et l’auteur, le philosophe Éric-Emmanuel Schmitt, qui demande conseil au compositeur lors de moments charnières de sa vie ou encore Quand je pense que Beethoven est mort, toujours de Schmitt, qui s’interroge sur la place de ce génie dans la culture universelle. Passons à Jean Echenoz, aux éditions de Minuit, qui nous propose, avec Au piano, une incursion dans la vie d’un concertiste aux prises avec le trac et, avec Ravel,une plongée dans les dix dernières années de sa vie; triomphes et excentricités. Un délice! Et pour les amateurs d’albums illustrés, il faudra visiter le très beau Mes amours classiques, d’Olivier Bellamy, aux éditions de la Martinière, qui comprend des dossiers sur pas moins de soixante-deuxcompositeurs.

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