Né en 1967 à New York, Jonathan Littell est le fils du journaliste et écrivain américain Robert Littell, spécialiste du roman d’espionnage. Il a travaillé dans les zones de conflit pendant 15 ans pour le compte d’organisations humanitaires avant de se lancer dans la rédaction de son livre: la confession sur plus de 900 pages d’un ancien officier SS, sur le thème du bourreau et de la responsabilité personnelle.
Max Aue, intellectuel raffiné devenu un technicien de l’horreur, décrit sans aucun remords les atrocités qu’il a commises sur le front de l’est. Littell combine dans son livre les dimensions psychologique et administrative du nazisme, avec ses rouages et ses exécutants. Le titre est emprunté à Eschyle : les Grecs anciens appelaient « Bienveillantes » les déesses vengeresses de leur mythologie pour ne pas les offenser.
La démarche de Jonathan Littell — faire d’un officier SS un personnage de roman — a notamment été critiquée par Claude Lanzmann, réalisateur de Shoah. Dans le Journal du Dimanche , Lanzmann a mis en garde contre cette «vénéneuse fleur du mal» et s’inquiète de la façon dont le livre peut être reçu. «On est en droit de s’interroger sur cet improbable projet. L’auteur des Bienveillantes dédie son livre «aux morts», mais le héros qu’il crée est un tueur de juifs», écrit-il.
Jonathan Littell, qui habite Barcelone, n’a jusqu’à présent donné que de rares interviews et s’est déclaré indifférent aux prix littéraires. Son roman était en compétition pour les six grands prix littéraire de l’automne. Le roman a été récompensé dès l’ouverture de la saison des prix, le 26 octobre dernier, par le Grand prix du roman de l’Académie française.