Démarche singulière, l’écriture de Révolutions (Alto) est déjà pittoresque parce que réalisée à quatre mains. Initiée par l’auteure Dominique Fortier, à laquelle Nicolas Dickner fut convié, l’aventure consiste à écrire à partir d’un mot issu du calendrier révolutionnaire français, dont l’existence est peu connue de nos jours, mais qui eut pourtant cours de 1793 à 1806. Ce mot, fourni quotidiennement aux deux acolytes par une application Web, est l’occasion d’explorer son sens d’hier à aujourd’hui en empruntant le sillon historique, en usant de confessions personnelles, ou encore en privilégiant la veine affabulatrice. Ainsi, les deux écrivains réfléchiront durant un an sur le bouleau, la pintade, la véronique, le salpêtre, le fléau, le tabac, l’échelle ou le chou-fleur. Sorte de correspondance parallèle au lieu d’être croisée, cet ouvrage fait aussi office d’encyclopédie exquisément érudite mais sans prétention, de recueil méditatif ou de livre de chevet aux propriétés insomniaques. Quoi qu’il en soit, Révolutions ne ressemble à rien d’autre qu’à lui-même.

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