Hurtubise: La belle aventure

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En 1960, un vent de révolution souffle sur la province. La même année, le visionnaire Claude Hurtubise pose les jalons d'une maison d'édition ouverte aux idées avant-gardistes. Les Éditions HMH commencent alors leur riche parcours… qui se poursuit avec succès cinquante ans plus tard. Hervé Foulon, président actuel, revient sur ses pas.

Quand il joint HMH en 1973, Hervé Foulon, fraîchement diplômé en commerce, s’occupe des secteurs commercial et administratif. Six ans plus tard, il prend les rênes de la maison d’édition montréalaise. Il faut dire qu’il y était prédestiné. Son père, son grand-père et son arrière-grand-père ont tous œuvré dans le milieu de l’édition. «Même si j’ai quitté la France, je suis revenu vers le monde du livre par passion», se remémore le Québécois d’adoption.

Au fil des ans, le métier change énormément. «Je me souviens de mes premiers passages à la Foire du livre de Francfort: personne ne connaissait les éditeurs québécois, s’amuse M. Foulon. La qualité de nos ouvrages n’était pas à la hauteur. Aujourd’hui, lorsque nous allons à Francfort, non seulement nous n’avons plus honte de nous promener avec nos livres, mais les gens veulent absolument voir nos nouvelles publications.»

En parallèle à la littérature et aux essais, l’éditeur diversifie ses activités, se lançant tantôt dans l’édition scolaire – le Bescherelle, vous connaissez? –, tantôt dans le secteur jeunesse. Beaux livres, romans historiques et ouvrages pratiques apparaissent aussi dans le catalogue. Le groupe HMH connaît une croissance notable. En plus des Éditions Hurtubise, l’entreprise possède les éditions Marcel Didier et XYZ, et détient sa propre maison de diffusion et de distribution.

Les prochaines années, marquées par l’essor du livre numérique, présagent de grands défis. Et, selon M. Foulon, le libraire devra continuer de faire partie de l’équation. «Le libraire est l’intermédiaire indispensable pour atteindre le lecteur. Il développe une expertise, il connaît sa clientèle. Même avec le numérique, je veux avoir, en tant que lecteur, un libraire, un lieu pour feuilleter, choisir, me faire conseiller».

L’amour du métier, il a su le partager. À preuve, deux de ses enfants travaillent à ses côtés: Arnaud, en tant que directeur général, et Alexandrine, comme responsable des communications, des droits étrangers et de la publicité. «Réaliser que tes enfants sont intéressés par quelque chose que tu as bâti est un sentiment extraordinaire», s’émeut le père. Un demi-siècle de passion se conclut. Un autre s’amorce…

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