Les Éditions du CHU Sainte-Justine: Histoire d’une petite maison qui fait beaucoup de bien

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Ils sont plus de 79 000 à avoir tenu dans leur main un exemplaire du livre L’estime de soi, un passeport pour la vie de Germain Duclos, depuis sa parution en 2000. En fait, difficile de déterminer combien de parents ont trouvé un mélange de réconfort et d’expertise inespéré dans l’un ou l’autre des ouvrages des Éditions du CHU Sainte-Justine, tant ils sont nombreux. Pourtant, la petite maison qui a pignon sur rue au sixième étage de l’hôpital Sainte-Justine, à Montréal, poursuit sa mission avec une étonnante discrétion depuis maintenant vingt ans.

« Les Éditions du CHU Sainte-Justine sont “nées” aux alentours de 1995, par les bons soins de Luc Bégin. En fait, les premiers projets étaient considérés comme des productions séparées qui ont fini par être regroupées sous la bannière des Éditions de l’hôpital Sainte-Justine, puis, en 2004, des Éditions du CHU Sainte-Justine », dévoile Marie-Ève Lefebvre, l’éditrice. Dès les débuts, il est question de s’adresser aux familles et les premiers ouvrages publiés concernent l’estime de soi des enfants et des adolescents. « Nous remettons d’ailleurs cette série de titres à jour cette année dans une nouvelle collection : “Pour la vie” », annonce Mme Lefebvre. C’est seulement dans un deuxième temps que la maison décide de publier également des documents à l’usage des professionnels, d’abord en petites brochures, puis en livres plus volumineux.

Des spécialistes accessibles
Comme la maison d’édition fait partie intégrante du centre hospitalier universitaire, plusieurs de ses auteurs travaillent ou ont travaillé à Sainte-Justine, ou sont professeurs ou chercheurs à l’Université de Montréal. Beaucoup d’entre eux, il est vrai, sont médecins (spécialisés dans des domaines différents), mais des infirmières, des psychologues, des médiateurs familiaux, des nutritionnistes et bien d’autres professionnels viennent enrichir le catalogue. Il arrive aussi que les auteurs proviennent de l’extérieur, comme c’est le cas de Marie-Ève Bergeron-Gaudin derrière le livre J’apprends à parler. Le développement du langage de 0 à 5 ans, paru l’année dernière, qui venait répondre à point nommé à un besoin de la maison d’édition : « Nous profitons de notre présence dans les salons du livre, les colloques et les congrès pour noter tous les besoins de nos lecteurs. Si nous ne pouvons pas leur proposer un livre dans nos collections, nous tentons de trouver des professionnels à Sainte-Justine ou parmi nos auteurs pour en rédiger un. » Qu’ils viennent de l’interne ou non, les manuscrits sont toujours soumis à une rigoureuse vérification et la ligne éditoriale demeure la même : « Les livres doivent à la fois être basés sur des données probantes et des expériences de pratique concrètes », en plus d’être accessibles, ici comme ailleurs (près d’un quart du chiffre d’affaires se fait en Europe francophone, sans compter une quarantaine de titres traduits).

« Des enfants naissent tous les jours, des familles se forment, se reforment ou ont besoin d’aide ou de renseignements, ce qui fait en sorte que l’ensemble de notre fonds doit toujours être disponible et le plus à jour possible. » En 2011, la maison d’édition a d’ailleurs réitéré son désir de rejoindre les parents en faisant le saut vers le numérique. Cela paraît anodin, mais il faut avoir vécu des nuits de désespoir et d’insomnie à tenter d’endormir en vain un enfant pour comprendre combien il peut être salvateur d’acheter le livre Enfin je dors… et mes parents aussi à toute heure du jour… ou de la nuit! En effet, l’éditrice ne cache pas que ce titre – dont plus de 30 000 exemplaires ont été vendus depuis sa sortie en 2007 – connaît d’étonnantes ventes nocturnes. Allez savoir pourquoi!

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