La science-fiction, à l’instar d’autres littératures, se décline en différents sous-genres qui réunissent un certain nombre de particularités. Si la plupart ne se rangent pas que dans une seule case, d’autres ont participé à la fondation d’un style qui traverse le temps. Voici l’anatomie des sous-genres principaux.

L’ANTICIPATION

L’anticipation est un sous-genre où le futur est la clé. Que l’action se déroule dans quelques années ou quelques siècles, l’auteur imagine le monde possible qui découle de son présent. L’anticipation est souvent liée à la dystopie, où la société du futur est organisée de façon à ce que les gens ne puissent atteindre le bonheur.

Un classique du genre
La servante écarlate
Margaret Atwood (Robert Laffont)
Dans une société dominée par la religion et l’infertilité, les femmes sont soit mises au ban, soit entretiennent les maisons des riches, soit sont des épouses de commandants. Les rares encore fertiles sont, quant à elles, assignées à ces derniers et forcées d’enfanter pour eux, dans l’espoir de perpétuer la race humaine.

 

Une nouveauté du genre
Le 33e mariage de Donia Nour 
Hazem Ilmi (Denoël)
L’Égypte de 2048 est à la merci du Nizam, une organisation corrompue, entre religion et consumérisme. Donia Nour est une femme avide de liberté qui refuse cette tyrannie; elle escroque alors des hommes fortunés pour fuir.

 


L’UCHRONIE

L’uchronie se base sur une réécriture de l’Histoire en partant de la modification d’un fait majeur altérant le futur et est fondée sur « l’effet papillon » – une simple action qui a des répercussions et des conséquences terribles sur le futur. Le moment de bascule entre Histoire et Fiction se nomme le « point de divergence ».

 

Un classique du genre
Le maître du haut château 
Philip K. Dick (J’ai lu)
Dans ce roman, l’assassinat de Roosevelt en 1933 (le point de divergence) empêche les États-Unis de s’extraire de la Grande Dépression. Plongés dans la crise économique, ils ne peuvent que se soumettre à l’Allemagne nazie et à l’Empire japonais.

 

Une nouveauté du genre
Le Reich de la Lune 
Johanna Sinisalo (Actes Sud)
En 1945, Hitler, condamné à perdre la guerre, se suicide. Des dignitaires nazis se réfugient sur la Lune, dans un complexe souterrain construit pour l’occasion. De là, ils mettent au point leur reconquête de la Terre, mais n’imaginent pas la révolution numérique à l’œuvre à 384 400 kilomètres de là.

 


LE POSTAPOCALYPTIQUE

Ce genre, comme son nom l’indique, imagine une action se déroulant après un fait majeur ayant détruit toute la civilisation, telle une guerre nucléaire, une invasion extraterrestre ou, plus pragmatique, une épidémie ou une crise économique. Sa particularité est de dérouler la narration dans un entre-deux : entre la fin du monde et sa renaissance.

 

Un classique du genre
Le monde englouti 
James G. Ballard (Folio)
Ce roman fait partie d’un cycle de quatre romans catastrophes, publiés dans les années 60, où la civilisation humaine s’effondre. Ici, les éruptions solaires ont fait augmenter la température terrestre et forcent les hommes à se réfugier sur les pôles. Une expédition scientifique va placer le protagoniste face à la réalité d’une lutte perdue d’avance.

 

Une nouveauté du genre
Dévorés
Charles-Étienne Ferland (L’Interligne)
Cet entomologiste québécois imagine la fin du monde en raison d’une infestation d’insectes, qui dévorent toutes les réserves alimentaires sur leur passage. Dans un Montréal vide, où se côtoient les rares survivants, le projet de se réfugier sur une île du lac Ontario susceptible d’avoir été épargnée s’échafaude.

 


LE SPACE OPERA ET LE PLANET OPERA

Le space opera est un genre où les actions dramatiques se perpétuent dans l’espace, dans des systèmes sociaux organisés et sur plusieurs générations. La dimension épique est souvent associée à la construction complexe de différents mondes en jeu. Le planet opera, lui, a pour décor une seule planète qu’il convient aux héros d’explorer.

 

Un classique du genre
Hypérion, le cycle
Dan Simmons (Pocket)
Publié en 1989, ce space opera est truffé de références littéraires. Sept pèlerins sont envoyés sur une planète hostile pour affronter le Gritche, une créature terrifiante aux pouvoirs surnaturels. La légende dit qu’un seul des sept survivra à la rencontre et que son vœu sera exaucé.

 

Une nouveauté du genre
Dans la toile du temps 
Adrian Tchaikovsky (Denoël)
Ce planet opera met en scène la fuite de l’humanité vers le monde de Kern, une planète lointaine terraformée afin d’accueillir les représentants de l’espèce. Malheureusement, une autre race s’est développée dans l’intervalle…

 


LE CYBERPUNK

Ce sous-genre de la science-fiction est souvent à la jonction de la hard SF et de la dystopie. Dans une société terrestre avancée, temporellement proche de la nôtre, la technologie domine et est si poussée qu’elle en devient dangereuse. 

 

Un classique du genre
Flashforward  
Robert J. Sawyer (Milady)
Le Canadien imagine l’humanité projetée vingt ans dans le futur. Focalisée sur un scientifique du CERN, cherchant à percer le mystère du boson de Higgs, la narration pose la question de savoir s’il est possible de modifier l’avenir.

 

Une nouveauté du genre
Station : La chute 
Al Robertson (Denoël)
La rébellion des intelligences artificielles a conduit à une guerre sans merci entre ces dernières et l’humanité. La Terre est détruite et les rares rescapés dérivent dans un complexe spatial. Le protagoniste cohabite avec un logiciel de combat installé en lui, mais qui expire dans peu de temps…

 


LA HARD SF

La hard SF se définit par sa volonté d’être en adéquation avec les connaissances scientifiques, sociologiques et technologiques établies lors de la rédaction de l’ouvrage. Le souci du réalisme et de la plausibilité technique y sont prégnants.

 

Un classique du genre
Rendez-vous avec Rama 
Arthur C. Clarke (J’ai lu)
Considéré comme une référence en matière de hard SF, ce roman de l’auteur britannique décrit l’observation d’un immense vaisseau extraterrestre en forme de cylindre, à proximité de Vénus, au XXIIe siècle. Lorsque des humains parviennent à y pénétrer, ils ne s’attendent pas à vivre une exploration aussi étonnante. 

 

Une nouveauté du genre
10 000 jours pour l’humanité 
Jean-Michel Riou (Plon)
Dans trente et un ans, un astéroïde va s’écraser sur la planète, condamnant l’humanité à s’éteindre. Les scientifiques décident de taire cette nouvelle pour éviter la panique, mais le journaliste Pierre Lefranc publie l’information. Les peuples sauront-ils s’unir face à la catastrophe imminente?

 
Publicité