Mylène Gilbert-Dumas : Les dames de Beauchesne II

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Enseignante dans école secondaire de la Rive-Sud de Québec, Mylène Gilbert-Dumas nous revient avec le second tome des Dames de Beauchêne (VLB Éditeur), dont le volet initial mêmement intitulé, lui avait permis de remporter le Prix Robert-Cliche du premier roman en 2002. Le premier livre se terminait à la fin de la guerre de Sept Ans, en 1758, et racontait comment une veuve, Marie, accompagnée de sa fille Odélie et de sa belle-sœur Marie-Antoinette, avaient survécu à ce dramatique épisode de notre histoire.

Dans ce second volet de leurs aventures, l’auteure commence son récit un an plus tard, et s’attaque cette fois à la célèbre bataille des Plaines d’Abraham : « C’est l’agonie de la Nouvelle-France que je relate à travers les yeux des gens ordinaires. On retrouve mes héroïnes quelques semaines après leur retour à Québec. L’hiver s’en vient et tout le monde ne parle que de la menace anglaise qui pèse sur la ville. Ce n’est pas un secret : à l’été 1759, la ville sera assiégée par Wolfe et Montcalm fera ce qu’il pourra pour repousser les assaillants. Mais ce ne sont pas les détails militaires qui m’intéressent. Marie, Odélie et Antoinette ne font évidemment pas partie de l’armée et c’est à travers elles que je fais voir la vie des gens à l’intérieur des murs », explique la romancière.

Dosant avec justesse récits de conquête et de passion amoureuse, Mylène Gilbert-Dumas est passionnée par l’histoire et les voyages : « Le premier roman historique que j’ai lu s’appelait Zemindar, de Valerie Fitzgerald. J’avais 19 ans, c’était l’été et l’histoire se déroulait en Inde. J’ai eu chaud comme si j’y étais. C’est là que j’ai compris l’intérêt d’un roman de ce genre. Quand c’est bien raconté, c’est un vrai voyage dans le temps. J’ai voulu faire un roman dont le cadre historique nous accroche. Je voulais qu’il soit véridique, mais il fallait aussi que l’intrigue soit captivante. Je n’ai pas eu besoin d’aller bien loin pour savoir ce qui touche les gens. C’est ce qui me touche moi aussi ! J’aime reconnaître le lieu, les personnages ou les événements. Et notre histoire regorge d’épisodes extraordinaires qui valent la peine d’être racontés dans un roman. Il suffit de trouver le bon angle. » Face au fait historique, Mylène Gilbert-Dumas privilégie donc l’humain : « Quand on pense à notre histoire, et surtout quand on l’étudie au secondaire, on oublie souvent que ce sont des gens comme vous et moi dont on parle. Marie, Odélie et Antoinette ne sont ni meilleures ni pires que les femmes que l’on côtoie tous les jours. On les suit avec leurs forces et leurs faiblesses à travers ces événements extraordinaires qui ont sculpté notre pays. » Portraits de femmes et d’hommes de tête, dont certains ont d’ailleurs véritablement existé, histoires de cœur et d’honneur, peinture du quotidien des colons au XVIIIe siècle : Les Dames de Beauchêne tome II rassemble tous les éléments d’un excellent roman historique. Il faut croire que l’auteure a bien fait ses devoirs !

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