Même s’ils ne sont plus des adolescents, ils aiment la littérature adolescente. Trois libraires nous révèlent pourquoi ils apprécient cette littérature. 

 

Parce qu’il y a une grande liberté thématique et qu’écrire pour les ados est quelque chose de très difficile à bien réussir. Quand l’auteur y parvient, on a une écriture qui nous transporte, même adulte. En fait, on peut dire que j’aime qu’on parle à mon cœur d’ado, que je cherche peut-être à retrouver celui que j’ai déjà été. L’adolescence est une période de remises en question et de bouleversements. La littérature pour ados évoque souvent ces problématiques, et les romans les mieux réussis les transcendent pour proposer quelque chose d’universel. J’aime la fougue, voire la violence des ados et leurs sentiments, dans le cadre de la fiction. Je comble un manque que je découvre une fois adulte, dans une sorte de nostalgie en retard.
Réponse de Pierre-Alexandre Bonin, de la librairie Monet (Montréal)

Pour une raison assez générale, j’aime la littérature adolescente pour son aspect réconfortant et légèrement naïf. Que la fin soit belle ou malheureuse, il y a toujours un petit baume présent, soit dans les adieux des personnages ou dans l’ouverture d’un quelconque futur pour eux, qui vient conclure l’histoire et qui ne nous laisse point amers. D’un autre côté, ce genre de littérature est un hymne à l’adolescence. Ce monde où tout semble réaliste et réalisable; tout est plus vif; tout est plus ressenti; tout est plus intense. Les personnages sont divertissants, colorés et ont ce je-ne-sais-quoi qui les démarque de l’ordinaire. Cette quête de personnalité amène une nostalgie de l’époque qui, je dois avouer, me plaît bien.
Réponse de Justine Saint-Pierre, de la librairie Du Portage (Rivière-du-Loup)

« Jadis perçue comme une sous-catégorie de la littérature avec un grand L, la littérature pour adolescents a connu au cours des deux dernières décennies un foisonnement à tel point que son influence et sa qualité ne font plus de doute. Embrassant des styles et des thèmes aussi variés qu’originaux, les ouvrages dédiés aux adolescents exigent souvent une plume habilement précise et fluide. Que l’on se plonge dans les aventures d’un garçon miniature dans Tobie Lolness de Timothée de Fombelle, les amours contrariées des deux héros de The Curse de Marie Rutkoski, l’univers post-apocalyptique de Le chaos en marche de Patrick Ness ou une intense épopée située dans le Japon médiéval dans Le clan des Otori de Lian Hearn, l’expérience est souvent aussi saisissante que mémorable. »
Réponse de Ghada Belhadj, de la librairie Le Fureteur (Saint-Lambert)

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