Ces autres réalités: littératures de l’imaginaire

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Beaucoup de gens se demandent pourquoi les jeunes apprécient autant les récits de l’imaginaire : c’est pourtant simple, on nourrit les petits depuis leur plus tendre enfance avec… les contes! Ne me dites pas que la marraine transformant la citrouille de Cendrillon en carrosse provient du domaine réaliste! C’est sans doute la raison pour laquelle les jeunes ont une telle facilité à se fondre dans des univers où la réalité et l’imagination font bon ménage. Mais attention, à mesure que les jeunes avancent en âge, cette littérature s’adapte à eux. Des contes imprégnés de morale, la littérature de l’imaginaire destinée à la jeunesse permet bientôt aux lecteurs d’aborder la vaste thématique des dilemmes moraux, par le biais de la fiction. Car, l’adolescence étant l’âge des grands questionnements, les personnages de fiction du même âge n’y échappent pas. Et pour susciter ces questionnements, tous les univers et toutes les histoires sont de bons prétextes.

Premièrement, quand on parle des littératures de l’imaginaire, il faut spécifier que celle-ci se divise en trois grands « genres » : le fantastique, la fantasy et la science-fiction. Celui qui a sans doute fait le plus d’émules au cours des dernières années reste sans contredit le fantastique. Ce genre propose un récit qui se déroule dans le monde réel, ici et maintenant, dans notre vie quotidienne, mais où intervient un élément surnaturel (magie, vampire, loup-garou, créatures mythiques).

Les séries « Harry Potter » et « Fascination » sont de parfaits exemples du genre fantastique, de même que – ma série fétiche des dernières années – « Fablehaven », de Brandon Mull. Dans cet univers, des réserves abritent des créatures magiques qui vivent cachées du regard des humains, à l’exception évidemment des gardiens de ces réserves, des êtres tout ce qu’il y a de plus humain. Seth et Kendra Sorenson sont les petits-enfants des gardiens de la réserve de Fablehaven. L’histoire se corse au moment où les enfants se voient entraînés dans une série d’aventures qui les obligera à affronter leurs faiblesses : l’impulsivité et la témérité dans le cas de Seth; la timidité et la difficulté à foncer en ce qui concerne sa sœur. Alors qu’une mystérieuse société cherche à ouvrir Zzyxx, la prison des démons, Seth et Kendra devront faire des choix et traverser moult épreuves. Et ce sont ces choix, loin d’être toujours faciles, et amenant leur lot de questionnements moraux ou éthiques, qui leur permettront de cheminer vers l’âge adulte et la maturité.

Alors que le fantastique est une intrusion du surnaturel dans notre monde, la fantasy est quant à elle plutôt construite de récits se déroulant entièrement ailleurs, où la magie et ses corollaires font partie intégrante du quotidien. En fait, dans ce genre d’univers, c’est le nôtre qui détonnerait, par son absence de magie! La trilogie du « Seigneur des anneaux » et, plus près de nous, « Amos Daragon » sont de parfaits exemples de fantasy. L’une des séries les plus accomplies des dernières années est « L’Héritage », de Christopher Paolini, plus connue sous le nom d’Eragon. Dans cet univers, le pays-continent de l’Alagaësia est dominé par le cruel empereur Galbatorix, dernier des dragonniers. Eragon est le premier dragonnier d’une nouvelle génération. Au cours de sa formation, il apprend ni plus ni moins que la vie, au côté de sa dragonne Saphira. Afin de survivre, ils devront affronter Galbatorix et son dragon, ce qui ne manquera pas de soulever plusieurs questions dans l’esprit d’Eragon. L’autorité qu’ils affrontent est injuste, certes, mais jusqu’où sont-ils prêts à aller pour défendre ce en quoi ils croient? Où s’arrête la défense de la justice et quand devient-on ce qu’on combat? Défi délicat à relever et dont les plus grandes décisions sont prises au quotidien.

À l’opposé, un autre genre des littératures de l’imaginaire fait appel non pas au surnaturel, mais à la projection dans les avenirs possibles : la science-fiction. Ici, e limite à l’imagination de l’auteur : il n’est pas obligatoire que tout soit réaliste pour qu’un récit corresponde aux règles du genre, mais une chose est sûre, tous les récits font appel à des technologies futuristes. On a pu voir récemment que ce genre un peu tombé dans l’oubli pouvait revenir sous les feux des projecteurs avec le succès retentissant des « Hunger Games ». Quelques années auparavant, les aventures de Tally Youngblood dans « Uglies » avaient marqué un retour des récits de science-fiction. Cette série dévoile un monde où la perfection physique est devenue une norme et où, sous prétexte de beauté, on modèle bien plus que le corps. La série pose encore une fois des questions éthiques : la beauté ou la liberté? Suivre les règles ou tracer sa voie en prenant le risque d’être rejeté? Des questions éternelles.

Alors, envie de plonger dans l’imaginaire? Sachez cependant qu’il y a un risque grave avec ces genres littéraires : une fois qu’on y a goûté, on a toujours envie d’y revenir! Quitte à y retourner pour trouver, encore et toujours, des réponses aux grandes questions de la vie…

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