Cette fameuse pile de livres à lire…

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Déjà en plein cœur du mois de juillet. L’année s’est écoulée, une fois de plus, rapidement et on se tourne déjà vers les nouveautés de la rentrée, que les éditeurs annoncent avec flamboyance et excitation. Cependant, plusieurs livres se trouvent encore sur cette fameuse pile à lire, qui s’étend dorénavant non seulement de la table de chevet à la commode, mais également du bureau à la table basse du salon, jusque dans la cuisine (oui oui, la cuisine!). Pour me déculpabiliser de ne pas encore avoir tout lu avant que ne déferlent en librairie les centaines de nouveautés, je vous partage quelques titres qui trônent au sommet de ma pyramide de papier.

Quoi? Sam, de François Blais (L’instant même)
Pourquoi vouloir le lire? Premièrement, parce que c’est François Blais, tout simplement. On aime son ton, ses personnages atypiques, ses idées d’histoire qui, de prime abord, semblent toujours un peu farfelues, mais qui, au final, tiennent toujours la route. Sur la quatrième de couverture de Sam, on nous parle d’une histoire de journal intime signé S***, retrouvé dans un carton de livres soldés. Lisant les pages trouvées, le narrateur croit avoir découvert la femme de sa vie et part à sa recherche. Comment résister!? 

Quoi? Anabiose, de Claudine Dumont (XYZ)
Pourquoi vouloir le lire? Parce que les livres sous la direction de Marie-Pierre Barathon, chez XYZ, sont toujours de petites perles, originales, déstabilisantes et bien écrites. Et aussi parce que ma collègue l’avait lu et adoré, me le conseillant fortement, spécifiant que c’est un livre « étrange », « comme on en voit peu ». Ce serait l’histoire d’Emma, qui se fait kidnapper puis enfermer entre quatre murs de béton, avec comme seuls partenaires de cellule un matelas et une lampe. Cette fille qui avait jusqu’alors une existence fade en profitera pour se questionner, dans un style que l’éditeur qualifie de « nerveux », « presque sec ». 

Quoi? Le marais, de Richard Dallaire (Sémaphore)
Pourquoi vouloir le lire? Le marais est paru en 2009. Cependant, ce n’est qu’en 2013 que j’ai découvert Richard Dallaire, avec Les peaux cassées, son second roman paru aux éditions Alto. Une amie me l’avait mis entre les mains me disant que c’était un heureux mélange entre la fantaisie de Boris Vian et l’écriture de Réjean Ducharme. Difficile de ne pas oser ouvrir le livre avec une telle introduction…! Et je ne fus pas déçue : Les peaux cassées trône maintenant parmi mes livres favoris, pour son histoire sombre, traversée par des éclairs de luminosité qui rendent hommage à la part d’humanité en chacun de nous. « Un roman où la beauté l’emporte sur la misère, le goût de vivre, sur la torpeur et la colère et la tendresse, sur la résignation. » : voilà ce que l’éditrice dit du Marais, que je lirai assurément avant 2015!

Quoi? Tout sur les fruits, les noix et les graines (Québec Amérique)
Pourquoi vouloir le lire? Oui, pourquoi vouloir lire une encyclopédie? Pourquoi vouloir en lire une, de surcroît, sur les fruits alors que Zviane a fait paraître le superbe et ludique ouvrage Le bestiaire des fruits récemment, qui nous présente ces petits aliments sucrés et exotiques avec un ton des plus comiques? Eh bien, parce qu’en apprendre sur ces aliments qu’on nous recommande de manger en quantité de cinq unités par jour me fascine. On y donne des recettes, des astuces pour mieux utiliser les aliments, on démystifie les variétés, on explique leur origine, leur mode de conservation. Dans la précédente encyclopédie de la même collection, sur les légumes, nous apprenions notamment que les carottes avaient servi d’alibi durant la guerre, alors que l’armée britannique laissait circuler la rumeur comme quoi elle aurait mis ses soldats à un régime élevé de bêtacarotènes afin d’améliorer leur vision durant les vols de nuit. Le tout n’était que de la désinformation destinée aux Allemands : le radar avait été introduit dans les avions britanniques, tout simplement…! 

Quoi? Paul au parc, de Michel Rabagliati (La Pastèque)
Pourquoi vouloir le lire? Rabagliati est un classique du neuvième art, on s’entend. La vraie question est plutôt : pourquoi ne pas encore avoir lu Paul au parc? Faute d’avoir une réponse valable, il faudra se rabattre sur un « Je m’y mets dès ce soir, promis! »

Quoi? Garçon manqué, de Samuel Champagne (De Mortagne)
Pourquoi vouloir le lire? Le premier roman de Samuel Champagne, Recrue, était totalement bouleversant d’authenticité. Il était question d’une histoire d’amour entre deux jeunes garçons, dont l’un découvrait tout juste son homosexualité. C’était touchant et assurément l’une des plus belles histoires d’amour écrite pour la jeunesse en 2013! Ainsi, parce que l’écriture de Samuel Champagne avait ce petit je-ne-sais-quoi qui accroche et captive, Garçon manqué, qui traite de transsexualité dans la collection « Tabou » des éditions de Mortagne,mérite sa place sur cette pile à lire.

Quoi? Le vol de l’ange, Daniel Poliquin (Boréal)
Pourquoi vouloir le lire? Parce que Jean-Philip Guy de la Librairie du soleil d’Ottawa m’a convaincu, avec son texte publié dans la dernière édition de la revue Les libraires : « Huitième roman de Daniel Poliquin, Le vol de l’ange a comme point de départ ces mises aux enchères d’enfants et de personnes âgées, pratiquées au Nouveau-Brunswick entre 1875 et 1925. Cet événement, en tant que déclencheur et dénouement, sert surtout de toile de fond à ce roman plus philosophique qu’historique. Son personnage principal, sans nom et sans paroles, nous livre ses réflexions sur l’amour, la mort et la vie. Conscient même avant sa naissance, ce monsieur, ce « gentleman », tire tout ce qu’il peut de cette vie douce-amère qui est la sienne. Avec adresse, Poliquin livre ainsi un roman un peu mélancolique, drôle, mais surtout profondément humain. Ce roman, c’est un peu de chaleur qui se glisse au creux de l’âme… »

 

Et encore d’autres, en rafale :

Trois Américaines à Paris, d’Alice Kaplan (Gallimard)
Big Easy, de Ruta Sepetys (Scripto)
Les cobayes, de Ludvik Vaculik (Attila)
Swamplandia, de Karen Russell (Albin Michel)
Chronique d’hiver, de Paul Auster (Actes Sud/Leméac)
Roman dormant, d’Antoine Brea (Le Quartanier) 

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