Quatre bons auteurs états-uniens de 2017

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En ce 4 juillet, jour de l’Indépendance des États-Unis (1776), nous avons choisi quatre auteurs américains dont le livre a été publié en français cette année et qui nécessite un arrêt obligé.

 

Les furies
Lauren Groff (L’Olivier)

Ce livre a beaucoup fait parler de lui, ne serait-ce que parce qu’il a été consacré meilleur roman 2015 par Barack Obama, ancien président des États-Unis et grand lecteur.

Résumé
Ils se rencontrent à l’université. Ils se marient très vite. Nous sommes en 1991. À vingt-deux ans, Lotto et Mathilde sont beaux, séduisants, follement amoureux, et semblent promis à un avenir radieux. Dix ans plus tard, Lotto est devenu un dramaturge au succès planétaire, et Mathilde, dans l’ombre, l’a toujours soutenu. Le couple qu’ils forment est l’image-type d’un partenariat réussi. Mais les histoires d’amour parfaites cachent souvent des secrets qu’il vaudrait mieux taire. Au terme de ce roman, la véritable raison d’être de ce couple sans accrocs réserve bien des surprises.

Commentaire
« Magnifique et terrible, ce roman à couper le souffle est une ode tout en subtilités aux silences de l’amour, un chant éblouissant inspiré par la face cachée de l’être qui demeure verrouillée même dans la plus grande proximité. » (Elsa Pépin, revue Les libraires)

Extrait
« Entre leurs deux peaux, le plus fin des espaces, à peine assez pour l’air, pour ce voile de sueur qui à présent refroidissait. Et pourtant, un troisième personnage, leur couple, s’y était glissé. »

 

Manuel à l’usage des femmes de ménage
Lucia Berlin (Grasset)

Ce livre a été découvert dix ans après la mort de l’auteure, survenue en 2004. Écrivaine d’un seul livre, Lucia Berlin marque cependant les esprits avec son roman autobiographique des plus surprenants.

Résumé
Lucia Berlin, mariée trois fois, mère de quatre garçons, nous raconte ses multiples vies en quarante-trois épisodes. Élevée dans les camps miniers d’Alaska et du Midwest, elle a été successivement une enfant solitaire au Texas durant la Seconde Guerre mondiale, une jeune fille riche et privilégiée à Santiago du Chili, une artiste bohème vivant dans un loft new-yorkais au milieu des années 50 et une infirmière aux urgences d’Oakland. Avec un délicat mélange d’humour, d’esprit et de mélancolie, Berlin saisit les miracles du quotidien jusque dans les centres de désintoxication du sud-ouest des États-Unis, elle égrène ses conseils avisés et loufoques tirés de ses propres expériences d’enseignante, standardiste, réceptionniste, ou encore femme de ménage.

Commentaire
« La grande affaire de la rentrée littéraire hivernale 2017. Traduction en français chez Grasset & Fasquelle du livre de Lucia Berlin (1936-2004). Les autres lectures attendront. » Donald Servais, Pantoute (Québec)

Extrait
« Le temps s’arrête quand quelqu’un meurt. Bien sûr, qu’il s’arrête pour eux, peut-être, mais pour ceux en deuil le temps devient n’importe quoi. La mort vient trop vite. […] Le mauvais côté c’est que lorsque vous revenez à votre vie ordinaire et toutes ses routines, les marques du jour deviennent des mensonges insensés. »

 

Le cœur est un chasseur solitaire
Carson McCullers (Stock)

Ce roman est paru en 1940, sa version française en 1947. Cependant, les éditions Stock l’ont réédité cette année, qui concorde avec le 50e anniversaire de la mort de l’auteure.

Résumé
Une petite ville poussiéreuse du sud des États-Unis, dans les années trente – et dont Carson McCullers recrée, avec un génie singulier, l’atmosphère de chaleur moite et d’ennui profond – sert de décor à ce roman baigné dans l’angoisse, la violence et la tendresse. Autour de John Singer, le mystérieux sourd-muet, gravitent quatre personnages, compagnons improbables, enfermés dans une commune solitude dont ils cherchent désespérément à s’échapper. Mick l’adolescente qui rêve de musique et de neige, Jake, le révolutionnaire militant incompris, le Dr Copeland, le vieux médecin noir aux ambitions déçues, Biff le cafetier maniaque. Mais la vie ne renonce que rarement à sa cruauté ordinaire…

Commentaire
Ce livre figure dans la bibliothèque idéale de Catherine Mavrikakis et d’Oprah Winfrey.

Extrait
« Pourquoi, en regardant le ciel, les explorateurs n’avaient-ils pas compris que la terre était ronde? Le ciel était courbe comme l’intérieur d’un énorme ballon de verre, et d’un bleu très sombre parsemé d’étoiles brillantes. »

 

Ton cœur comme un poing
Sunil Yapa (Rivages)

Il s’agit d’un premier roman. Américain par sa mère et Sri Lankais par son père, Sunil Yapa dépeint les bouleversments d’une Amérique en pleine mutation.

Résumé
Ce premier roman nous plonge dans une manifestation populaire à l’aube des années 2000, à Seattle, avant-goût d’Occupy Wall Street ou de Nuit debout. 50 000 personnes sont venues dire leur envie d’un monde meilleur. Cela se terminera par des visages en sang, des arrestations et des polémiques. Inspiré d’un événement réel, le texte n’est pas un reportage, mais bien un roman qui dévoile les histoires et les émotions de ce « peuple dans la rue ». C’est aussi une traversée de l’Amérique, où s’entrechoquent les races et les classes, les faibles et les puissants, et tous les autres… 

Commentaire
« La diversité des personnages ainsi que des points de vue sur cette même crise complexifie le roman en lui apportant une plus grande richesse. » Marie Vayssette, librairie de Verdun (Montréal)

Extrait
« S’il était sincère, ou un peu moins fatigué peut-être, il pourrait admettre que son cœur est dévoré par la colère, troué comme du gruyère. Blessé et infecté par une haine corrosive, par son âme malade. Mais il est trop épuisé pour cela. Trop épuisé pour croire en ce genre de chose –  le cœur ou l’âme. Trop épuisé pour éprouver de la haine ou de la rage, pour se sentir concerné; parce que comment haïr si l’on ne prend rien à cœur? Cela, il l’a trop fait. Ça l’a consumé. »

(Les résumés sont ceux des éditeurs.)

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