Lu un 4 juillet

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Oh say, can you read…? Juste à temps pour la fête nationale américaine, voici, en ce 4 juillet, huit auteurs américains vivants et incontournables. Chacun d’entre eux et chacun à leur façon, ils témoignent de la réalité nord-américaine : complexe, plurielle, où liberté et justice côtoient violence et burlesque. Escapade au pays de toutes les splendeurs et misères.

(Les résumés sont ceux des éditeurs. Par ordre alphabétique d’auteurs.)

1. Trilogie new-yorkaise – Paul Auster

Citation : Mais les chances perdues font autant partie de la vie que les chances saisies, et une histoire ne peut s’attarder sur ce qui aurait pu avoir lieu.

Résumé : De toutes les qualités qui ont justifié le succès de la Trilogie new-yorkaise, l’art de la narration est sans doute la plus déterminante. C’est qu’il suffit de s’embarquer dans la première phrase d’un de ces trois romans pour être emporté par les péripéties de l’action et étourdi jusqu’au vertige par les tribulations des personnages. Très vite pourtant le thriller prend une allure de quête métaphysique, et la ville illimitée, insaisissable – New York – devient un gigantesque échiquier où Auster dispose ses pions.

2. Cosmopolis – Don DeLillo

Citation : Le futur est toujours totalité, uniformité. On y est tous grands et heureux, dit elle. C’est pourquoi le futur échoue. Il échoue toujours. Il ne peut jamais être le lieu de ce bonheur cruel que nous voulons en faire.

Résumé : New York, avril 2000. Bloqué dans sa somptueuse limousine par un embouteillage géant qui paralyse Manhattan, Eric Packer, golden boy de vingt-huit ans, assiste au crépuscule du système qui a porté sa compagnie au firmament de la galaxie Wall Street. Les yeux rivés sur les cours d’une monnaie dont il a parié la chute et qui remonte contre toute attente, tétanisé par l’irruption dans son monde virtuel d’un réel ensauvagé qui embrase les rues de la ville, Packer accède, en vingt-quatre heures d’une initiation spectaculaire, aux codes qui détiennent le secret de son assassinat annoncé.

3. American Psycho – Bret Easton Ellis

Citation : Le mal est-ce une chose que l’on est ? Ou bien est-ce une chose que l’on fait ?

Résumé : Avec son sourire carnassier et ses costumes chics, Patrick Bateman correspond au profil type du jeune Yuppie des années Trump. Comme ses associés de la Chemical Bank, il est d’une ambition sans scrupules. Comme ses amis, de il rythme ses soirées-cocktails pauses cocaïne. À la seule différence que Patrick Bateman viole, torture et tue. La nuit, il dévoile sa double personnalité en agressant de simples passants, des clochards, voire un ami. Mais il ne ressent jamais rien. Juste une légère contrariété lorsque ses scénarios ne se déroulent pas exactement comme prévu…

4. Les corrections – Jonathan Franzen

Citation : Toutes ses amies étaient estimables et avaient des amis estimables, et comme les gens estimables tendaient à faire des enfants estimables, le monde d’Enid était comme une pelouse où le pâturin poussait si dense que le mal était proprement étouffé : irréprochable.

Résumé : La famille Lambert est une famille comme les autres, c’est-à-dire unique. Contradictoire, en guerre perpétuelle, dévorée par sa propre histoire, par ses conflits passés et à venir, ses silences. Derrière les visages, les cerveaux abritent des choses que, désespérément, on tente de cacher : Alfred, le père, derrière un caractère de fer dissimule l’impossibilité d’exprimer ses sentiments, tout comme ses désirs les plus profonds. Enid, sa femme, derrière sa soif inextinguible de moralité, tente d’affirmer sa personnalité… et sa libération. Gary, le banquier, le fils modèle est dévoré par la certitude paranoïaque du mensonge et de la trahison, du besoin de richesse. Chip, l’intellectuel, à la poursuite d’une gloire littéraire et de ses contradictions politiques, et Denise, en quête d’un amour véritable et de cette liberté qui la révélera à elle-même, complètent le tableau. Au travers d’une histoire aux multiples rebondissements, haletante, tout ce petit monde va s’aimer, se déchirer et tenter d’approcher de la vérité : quel visage pour l’Amérique ?

5. La route – Cormac McCarthy

Citation : Il sortit dans la lumière grise et s’arrêta et il vit l’espace d’un bref instant l’absolue vérité du monde. Le froid tournoyant sans répit autour de la terre intestat. L’implacable obscurité. Les chiens aveugles du soleil dans leur course. L’accablant vide noir de l’univers.

Résumé : L »apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. On ne sait rien des causes de ce cataclysme. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d »objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d »une humanité retournée à la barbarie. Cormac McCarthy raconte leur odyssée dans ce récit dépouillé à l »extrême.

6. Les chutes – Joyce Carol Oates

Citation : Ariah Burnaby était une femme logique. Elle deviendrait, avec le temps, une femme qui s’attendait au pire pour échapper à l’anxiété de l’espoir.

Résumé : Veuve au matin d’une nuit de noces hallucinante, lorsque son époux, un jeune pasteur, se suicide en se jetant dans les Chutes du Niagara, Ariah Littrell se considère désormais comme vouée au malheur. Pourtant, au cours de sa semaine de veillle au bord de l’abîme, en attendant qu’on retrouve le corps de son mari d’un jour, La Veuve blanche des Chutes (ainsi que la presse l’a surnommée avant d’en faire une légende) attire l’attention de Dirk Burnaby, un brillant avocat au coeur tendre, fasciné par cette jeune femme étrange.
Une passion improbable et néanmoins absolue lie très vite ce couple qui va connaître dix ans d’un bonheur total avant que la malédiction des Chutes s’abatte de nouveau sur la famille.

7. Les pieds dans la boue – Annie Proulx

Citation : Tu ne peux même pas imaginer à quel point c’est devenu insupportable. Je ne suis pas toi. Je peux pas me contenter d’un coup ou deux tirés dans les montagnes une fois ou deux par an. Tu représentes trop de choses pour moi, Ennis, fils de fils de pute. Je voudrais savoir comment te quitter. (Brokeback Mountain)

Résumé : Des histoires de désespoir, de temps difficiles où chacun lutte pour survivre envers et contre tout : l’histoire d’amour brisée de deux cow-boys, l’obsession d’un homme pour le rodéo, la route d’un vieil homme vers le ranch où il a grandi à l’Ouest et où son frère va être enterré, une jeune fille seule qui s’adresse aux tracteurs…

8. Pastorale américaine – Philip Roth

Citation : C’est même comme ça qu’on sait qu’on est vivant : on se trompe. Peut-être que le mieux serait de renoncer à avoir tort ou raison sur autrui et continuer rien que pour la balade.

Résumé : C’est à travers le récit des années fiévreuses de l’Amérique que le narrateur Nathan Zuckerman, personnage récurrent de l’oeuvre de Roth puisqu’il est Roth lui-même, évoque les failles mais surtout les revers du rêve américain devenu tas de cendres.

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