Le meilleur de 2016 selon l’équipe des Libraires

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Encore cette année, l’équipe des Libraires s’est lancé le défi de choisir ses meilleurs livres de l’année 2016. Chacun devait choisir cinq livres parmi les livres parus en 2016. Le choix est souvent déchirant! Comme notre pile à lire est toujours bien garnie et que l’année n’est pas terminée, plusieurs titres sont évidemment encore à découvrir. Mais sans plus attendre, voici nos lectures marquantes de 2016 :

Les choix de Dominique 

Laëtitia 
Ivan Jablonka (Seuil)

Le regard que jette Ivan Jablonka sur Laëtitia Perrais, jeune femme de 18 ans assassinée froidement en janvier 2011 dans une commune de l’Ouest de la France, est empreint d’humanité. Avec une habileté rare, il déconstruit le fait divers – qui a retenu l’attention des médias pendant plusieurs semaines et qui a causé une crise politique en France – pour dresser un portrait de société juste, toujours porté par une intelligence vive et une sensibilité naturelle. L’historien s’attarde à comprendre le parcours de Laëtitia, et à lui ramener un semblant d’honneur. Un grand livre!

Kuei, je te salue 
Deni Ellis Béchard et Natasha Kanapé Fontaine (Écosociété)

On constate ces derniers temps un intérêt nouveau pour les mots des écrivains autochtones – il était temps, avouons-le. Ici, le dialogue entre la poète innue et le romancier québéco-américain ouvre la voie à une réflexion nécessaire sur les relations entre Autochtones et Allochtones, abordant notamment le poids du racisme, les stigmates du passé et la méconnaissance de l’autre. L’échange entre les deux est riche en apprentissages, en constats, en questionnements. Un texte rempli de sagesse, et qui devrait être mis entre les mains de tous, car « comment peut-on vivre ensemble sans connaître et respecter l’histoire de l’autre »?

Petit pays
Gaël Faye (Grasset)

Pour moi, les livres permettent de mieux comprendre notre société, notre monde. Ce premier roman de Gaël Faye fait œuvre utile en racontant, avec une justesse incontestable, l’enfance de Gabriel, 10 ans, vivant au Burundi avec son père français, sa mère rwandaise et sa petite sœur. Cette enfance comme les autres, marquée par les joies du quotidien et les mauvais coups avec les copains, glisse vers l’horreur, alors que le pays s’aventure vers la guerre civile, et que le Rwanda voisin côtoie l’innommable. L’enfance disloquée, le cœur en miettes, les tourments. On respire l’horreur, et on comprend mieux ce que portent en eux les gens qui fuient leur pays en quête d’un monde meilleur. Ça rend humble, ça rend peut-être plus humain.

Le nouveau nom 
Elena Ferrante (Gallimard)

J’en conviens, il n’est pas original de placer ce titre dans une liste limitée à cinq choix. Le premier tome se trouvait d’ailleurs dans ma sélection 2015… Mais, mais, mais, j’ai encore été happé par la construction sans faille de ce texte planté dans un quartier napolitain, alors que les deux protagonistes principales traversent la fin de leur adolescence et le début de leur vie adulte – l’une mariée, l’autre poursuivant ses études. L’écriture, divinement portée par une traduction exemplaire, et le portrait de société, d’une justesse flagrante, font le reste. Si la tendance se maintient, le tome 3 devrait se trouver dans ma liste de l’an prochain…

Le poids de la neige 
Christian Guay-Poliquin (La Peuplade)

Ça aurait pu être Sans terre de Marie-Ève Sévigny, L’âge des démagogues de Pierre-Luc Brisson, Les yeux tristes de mon camion de Serge Bouchard, Une colère noire de Ta-Nehisi Coates… Mais mon choix final s’est arrêté sur ce texte solide figé par la neige et le froid. Obsédante incursion dans une maison en retrait d’un petit village, alors que deux personnes sont rassemblées au nom d’un pacte étrange. Le premier, Matthias, attend que l’hiver finisse avant d’aller rejoindre en ville sa femme mourante; le deuxième se remet péniblement d’un grave accident de voiture qui l’a laissé sévèrement blessé. Matthias s’occupe de l’éclopé, seule façon de lui assurer une place dans le convoi de retour vers la ville. La force dramatique du roman est parfaitement maîtrisée, et en résulte l’un des grands coups de l’année en littérature québécoise.

 

Les choix de Josée-Anne


En attendant Bojangles

Olivier Bourdeaut (Finitude)

Un roman qui arrache autant de rires que de larmes; une aventure improbable vécue par un couple qui n’en a rien à faire du monde formaté dans lequel on vit. Leur vie est une continuelle aventure; Papa appelle Maman avec un nouveau nom tous les jours et ils vivent au gré des fantaisies de cette dernière, leur animal de compagnie est un grand oiseau exotique, il n’y a aucun couvre-feu imposé. Un petit garçon grandit au milieu de leurs extravagances : intelligent, touchant, c’est lui qui nous raconte cette histoire qui les mènera jusqu’à leur château en Espagne, pour une danse finale… Un roman qui démontre que la littérature possède encore cette faculté de nous faire vivre des fantaisies impossibles – ou presque – dans la vraie vie.

Le grand marin
Catherine Poulain (L’Olivier)

C’est sans crier gare que le premier roman de Catherine Poulain s’empare de nous. On commence la lecture, se laissant bercer tranquillement alors qu’on croit encore deviner l’horizon au loin, puis tout à coup, on réalise qu’il est trop tard : nous sommes captifs de ce roman autant que la protagoniste l’est de cette forte mer d’Alaska, aux vagues aussi impressionnantes que destructrices. C’est que dans ce roman, il y a un petit quelque chose d’Herman Melville dans chaque description, un grand quelque chose de Jack London dans chaque aventure. Contrairement à ce que son titre laisse présager, Le grand marin n’est pas une histoire d’amour. Certes, il y aura un homme – fort, hirsute, alcoolique et doux –, mais ce sera secondaire. Il s’agira plutôt d’une histoire de survies, au pluriel. D’abord celle de Lili, la narratrice qui a fui la France pour une raison qu’elle taira, puis celles des marins, qui ont chacun leur propre cerbère à terrasser. Parmi ces hommes qui sentent la mer et le poisson, qui sont larges, costauds et qui crient avec une force incroyable, Lili dit « le moineau » fera sa place. Ce petit bout de femme tendue comme la corde d’un arc brave la vie autant que la mort dans un monde où tout tangue, mais où l’on ne peut que se tourner vers soi-même pour se tenir debout. « Embarquer, c’est comme épouser le bateau le temps que tu vas bosser pour lui », dira un jour un homme des mers à Lili. Pour le meilleur et pour le pire. 

Mon combat (t. 2) : Un homme amoureux
Karl Ove Knausgaard (Folio)

Un livre à mi-chemin entre le journal intime, le cahier d’écriture et l’autobiographie. Mais comme le tout n’est pas écrit en ordre chronologique, on n’a pas l’impression de lire une vie de A à Z, mais plutôt d’écouter le fil des pensées du narrateur. Et ce narrateur, Knausgaard lui-même, a décidé qu’il se livrerait entre ses pages sans filtre, sans censure, sans état d’âme par rapport aux gens qui l’entourent. C’est ainsi qu’on assiste à des réflexions pures, parfois hâtives (et sur lesquels il revient alors ensuite, dans un autre passage), souvent empreintes d’émotions; la vérité, dans ce qu’elle a de plus beau comme de plus laid. J’ai commencé le cycle « Mon combat » par ce second tome, lorsqu’une collègue m’a indiqué que dans les dernières pages s’y trouvait un passage où Knausgaard se fracture la clavicule au soccer. Pour avoir vécu exactement la même chose en 2016, je peux attester de la justesse de ses propos et des dialogues qui s’ensuivirent… Troublant. Tout comme l’entièreté de son œuvre.

Bobos : Chroniques de la petite douleur
Hugo Léger et Sébastien Thibault (ill.) (Somme toute)

J’ai hésité entre ce livre et Zoothérapie de Catherine Lepage, chez le même éditeur. Mais j’ai dû trancher, et ce fut Bobos. Dès le départ, on nous avertit : ce livre est « un becquer bobo à l’être humain dont le sport favori est de se plaindre ». Ainsi, Hugo Léger trempe sa plume, alerte à la moindre blessure, dans la poésie que crée la conscience du corps, dans ce quotidien qui, parfois, nous meurtrit. Par ici la coupure au doigt, le feu sauvage, le mal de cœur ou la gastro! Avec son écriture décomplexée, vive et intelligente – on n’est pas étonné d’apprendre qu’il fut concepteur-rédacteur chez Cossette Communication-Marketing –, il nous prouve combien il peut être intéressant d’avoir mal et que « les gens en santé n’ont pas d’histoire ». Rien de triste, donc, que des constats factuels et inspirés. De son côté, Sébastien Thibault fait un travail remarquable en illustrant chacun des maux avec intelligence et acuité d’esprit. À elles seules, ses images parlent un langage que tous saisiront, en mémoire d’une petite douleur passée. Étrange et non moins intéressant, Bobos propose d’entrer dans le corps d’un narrateur sympathique, hautement attentif à sa chair. Mais Zoothérapie est assurément à lire aussi!

Ces livres peuvent changer votre vie
Élodie Chaumette (First édition)

Parce que même si je travaille dans les livres, que je partage ma vie avec un libraire et que je lis dans mes temps libres, j’adore encore lire ce que les autres écrivent sur des livres. Et Ces livres peuvent changer votre vie, c’est justement 100 suggestions de lectures sous forme de prescriptions. Mais attention : sous des hypothèses du type « Si votre somnambulisme vous pousse à faire des choses bizarres la nuit » ou encore « Si vous trouvez que la photocopieuse a un gros potentiel comique », on a droit à de véritables suggestions de très TRÈS bons – et pourtant souvent méconnus – livres. L’auteure, psychologue, chroniqueuse en littérature jeunesse et excellente bibliothérapeute a vraiment ce don de présenter un ouvrage pour qu’on veuille immédiatement s’y plonger!


Les choix d’Isabelle

Mektoub
Serge Lamothe (Alto)

Au départ, on a l’impression d’entrer dans un monde irréel où les temps se chevauchent, ce qui habituellement a tout pour me déplaire. Mais avec son verbe fluide, l’auteur est si habile qu’il réussit à nous amener là où il le veut bien. À notre corps défendant, l’écriture nous aimante irrémédiablement vers la suite. Puis nous comprenons petit à petit que ce qui nous paraissait être de la science-fiction n’est autre que l’enchevêtrement de toutes les vies que nous aurions pu vivre ou que nous vivons en parallèle de celle dont nous avons conscience. Serge Lamothe touche au mystère et arrive ni plus ni moins à dire l’indicible.

Continuer
Laurent Mauvignier (Minuit)

Une femme tente de rescaper son fils du mutisme dans lequel il semble s’enfoncer de plus en plus. Elle est elle-même bien loin de ses ambitions premières et décide de partir avec son fils pour un périple à cheval au Kirghizistan afin de se rendre au plus près de la vie, qu’ils soient entourés de la nature et des nomades. Le voyage ne se fera pas sans heurts, il est difficile de faire tomber les barrières et d’aller vers la réconciliation, celle avec les autres, mais aussi avec soi-même. Empruntant le rythme parfois haletant parfois tranquille de la chevauchée, l’écriture de Mauvignier nous fait revisiter nos croyances et nous projette dans l’ouverture.

Le nouveau nom
Elena Ferrante (Gallimard)

Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas lu un roman avec une psychologie des personnages si fine et pénétrante. Nous sommes dans l’Italie des années 60 et tandis qu’Elena, la narratrice, poursuit ses études pour tenter d’échapper à la pauvreté, son amie Lila se rend compte le soir même de son mariage qu’elle s’est fait flouer par son mari. Rage, trahison, vengeance, amour sont autant de mécanismes mis en place par l’être humain pour assurer sa survie et Elena Ferrante nous les fait voir magistralement avec le personnage de Lila, un des plus beaux de la littérature contemporaine, et d’une superbe complexité. Ce livre fait suite à L’amie prodigieuse, tout aussi brillant, qui relatait l’enfance des deux jeunes femmes. Dans l’ordre ou dans le désordre, l’important c’est de les lire!

La faim blanche
Aki Ollikainen (La Peuplade)

Ce roman inaugure la collection Fictions du Nord des éditions La Peuplade. Dès les premières phrases, on reconnaît le flair habituel des éditeurs pour dénicher des œuvres uniques et surprenantes. L’action se situe en 1867, alors que la Finlande fait face à une grande famine. Quand les besoins primaires sont menacés, les choses prennent une tout autre perspective. La valeur humaine peut-elle se mesurer à ce qu’on soit né du mauvais côté de la plaine? Les pauvres et les nantis n’ont pas les mêmes chances et si on est en 1867, cela n’empêche pas d’évidents échos avec le 21e siècle. Parle-t-on le même langage quand le rôle de l’un est de décider du sort du peuple et que celui de l’autre est de simplement arriver à survivre? Oui, parce que sans distinction, nous sommes humains.

Le monde par-dessus la tête
Caroline Paquette (XYZ)

Je ne voudrais pas être accusée de favoritisme, alors je le dis d’emblée : l’auteure est une de mes grandes amies. Comme nous avons plusieurs univers communs, ce n’est donc pas étonnant que je sois si touchée par celui de son livre qui raconte le monde de l’enfance avec toute la force qu’il nous imprègne et l’intensité qui le caractérise. Contrairement à plusieurs écrivains québécois de la nouvelle génération qui utilisent, avec brio d’ailleurs, la phrase brève ou le fragment, l’écriture de Caroline Paquette prend son temps, elle est faite de détours et de détails, et c’est en se déployant qu’elle fait apparaître sens et évocation. Les personnages de ces trois novellas ont eu de la chance d’être tombés sur une auteure qui a su de façon vibrante honorer leur fibre sensible.

Les choix d’Alexandra


Station Eleven
Emily St. John Mandel (Alto)

Dans ce roman postapocalyptique fascinant, le monde tel qu’on le connaît s’écroule parce qu’une pandémie de grippe géorgienne décime 99% de la population mondiale. Vingt ans après, parmi le peu de survivants, une troupe présente des concerts et des pièces de théâtre de Shakespeare dans divers lieux où subsistent encore des communautés. Ces gens survivent grâce à l’art et à l’amitié, tentant courageusement de préserver le peu d’humanité qu’il reste. « Parce que survivre ne suffit pas. » Emily St. John Mandel signe une œuvre brillante et prenante, qui met en lumière la fragilité de notre monde. 

Repose-toi sur moi
Serge Joncour (Flammarion)

Aurore est une styliste et mère de famille à bout de souffle. Son entreprise a des dettes et les corbeaux qui envahissent sa cour l’obsèdent peu à peu. Elle rencontre Ludovic, un ancien agriculteur maintenant recouvreur de dettes qui habite son immeuble, un homme solide, croit-elle, sur qui elle peut s’appuyer et qui l’éloigne de son quotidien. De cette rencontre improbable naîtra une histoire d’amour même si ces deux solitudes ont peu en commun, si ce n’est d’être dépassés par la vie. Un grand roman!

Mektoub
Serge Lamothe (Alto)

« Notre existence suit-elle une marche inéluctable qui échappe à notre volonté ou disposons-nous d’un libre arbitre qui nous permet d’infléchir le destin? » C’est à cette question que s’attarde cet original et surprenant roman sur les hasards, la fatalité, le destin qui semble nous échapper. Sans véritablement se connaître, un homme et une femme sont liés, leur vie s’entrecroise et se réponde à divers moments. Ce roman profond et humain orchestre de façon ingénieuse le mystère insondable qu’est la vie.

Red Light (t. 1) : Adieu, mignonne et Red Light (t. 2) : Frères d’infortune
Marie-Eve Bourassa (VLB éditeur)

Cette trilogie – dont le troisième tome n’est pas encore paru – se déroule dans le quartier du Red Light à Montréal dans l’atmosphère glauque et enfumée des années 20, celle des cabarets, des bordels et de la corruption. Elle met en scène un enquêteur atypique, un ancien policier paumé, opiomane et infirme de guerre, qui évolue au milieu d’une faune bigarrée constituée de prostituées, d’écorchés et de malfrats. Des dialogues forts, une écriture rythmée, des personnages attachants, une histoire fascinante, un quartier mythique : tout est là pour que cette série enivrante nous happe.

Sans terre
Marie-Ève Sévigny (Héliotrope)

Le chalet de la militante écologiste Gabrielle Rochefort est la proie d’un incendie criminel au même moment où cette dernière prend part à une manifestation contre une pétrolière. Puis, le cadavre d’un travailleur saisonnier est retrouvé. Chef, un retraité de la SQ, proche de Gabrielle, enquête même s’il ne croit pas les élucubrations de la militante, qui relie ces sombres événements au gouvernement. Ce polar politique audacieux et enlevant se déroule à l’Île d’Orléans quelques années devant nous, dans un Québec corrompu…

Les choix de Marie-Claire

Les trois carrés de chocolat
Mélodie Vachon Boucher (Mécanique générale)

Les trois carrés de chocolat, c’est un tout petit livre qui traite d’un grand thème. Mélodie Vachon Boucher dépose avec douceur les réflexions intimes à propos du lourd sujet qu’est le viol. Cette formule courte, épurée et illustrée offre une lecture qui n’est pas choquante. Je vois en cela une proposition parfaite pour aborder le sujet avec les jeunes, ou encore simplement pour voir le sujet autrement. On aime ce livre pour son propos, pour sa douceur, pour son efficacité et pour les heures de discussions qu’il suscite. À mettre entre les mains de tous : ados, amis, parents, enseignants.

Hiroshimoi
Véronique Grenier (Ta Mère)

Si Véronique Grenier pouvait être un animal totem, j’aimerais qu’elle soit le mien. Avec Hiroshimoi, on plonge dans l’univers des ruptures impossibles et de l’amour qui est, mais qui ne devrait pas. En bribes de vie éclatées, l’auteure nous fait revivre la foule d’émotions que l’amour, la rupture et le désir suscitent. Ce livre est tout simplement sublime et fait jaillir les souvenirs de ces amours passionnels, difficiles, interdits. Un petit livre puissant, tout simplement vrai et ouvert.

La légèreté
Catherine Meurisse et Philippe Lançon (Dargaud)

On retourne sur Paris au moment de l’attentat de Charlie Hebdo. On suit Catherine Meurisse qui, grâce à un matin où elle aura traîné au lit pour cause de cœur brisé, est arrivée en retard au travail. Hasard faisant en sorte qu’elle ne sera pas du lot des victimes du maintenant triste 7 janvier 2015. On repasse les événements du point de vue de l’auteure et on l’accompagne à travers son cheminement vers sa quête de la légèreté. Comment continue-t-on à vivre, après avoir perdu ses collègues, ses amis, le plaisir de créer? Une réflexion poignante sur la vie, l’amitié et la beauté du monde, dans un ouvrage magnifique qui m’aura permis de découvrir Catherine Meurisse.

Ramures
Bellebrute (Bayard Canada)

C’est peut-être parce que j’ai le grand plaisir de collaborer avec ce duo qui est notre illustrateur officiel de la saison, mais je dois avouer avoir craqué pour cette BD de Bellebrute! Avec Ramures, on entre dans l’univers mélancolique et à la fois plein de douceur d’Albert, un jeune cordonnier effacé du reste de son quartier, qui fait sa vie sans rien bousculer. Son seul vrai plaisir, il le puise lorsqu’il va dans son jardin. On le découvre au beau milieu d’un tournant de sa vie, au moment où il fait la rencontre de Simone. Mal de vivre, coup de foudre, déceptions et petits bonheurs font un mélange parfait pour cette histoire humaine et touchante. Le style visuel bien distinct de Bellebrute ajoute beaucoup à l’univers du personnage.

Si j’étais ministre de la culture
Carole Fréchette et Thierry Dedieu (D’eux)

Mais à quoi ressemblerait notre société si l’art et la culture n’avaient plus leur place? Voilà la question à laquelle on répond dans cet album jeunesse qui, bien franchement, est destiné autant aux plus vieux qu’aux tout-petits. Il fait prendre conscience de l’importance de la culture dans notre quotidien et inspire de belles réflexions avec les enfants.

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