12 livres avec des bêtes

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Encore une fois cette année, les libraires donnent rendez-vous aux lecteurs de tous genres pour la troisième année de l’événement Le 12 août, j’achète un livre québécois! Rappelons que cette initiative a été lancée par les auteurs Patrice Cazeault et Amélie Dubé via Facebook. Cet appel a eu un succès retentissant et depuis, libraires et lecteurs se préparent pour participer massivement à cette journée. Du 1er au 12 août inclusivement, nous vous proposerons chaque jour 12 titres québécois que vous pourrez voir apparaître sur notre site. N’hésitez pas à vous en inspirer et à ajouter des titres à ceux suggérés.

Qu’il soit de chair ou fruit de l’imaginaire, présence rassurante ou cruelle, d’aussi loin qu’on se souvienne, l’animal occupe une place de choix dans la littérature mondiale. Créature sauvage, longtemps mythique, immatérielle ou domestiquée, en filigrane ou bien campée, la bête est aussi un personnage récurrent de notre littérature québécoise. Voici un échantillon de cette présence animalière.

 

La mort de Mignonne et autres histoires
Marie-Hélène Poitras (Triptypque)

Amateurs de nouvelles, vous devez lire ce recueil! À travers douze histoires d’hommes et d’animaux, Marie Hélène Poitras porte un regard lucide sur des êtres souvent en marge de la société, en quête de vérité et surtout de liberté. Les univers qu’elle dépeint avec justesse sont pour la plupart durs, et les personnages qui y vivent semblent tous voués à un certain nihilisme. En surface seulement ; si on creuse un tant soit peu, on se rend compte qu’ils sont tous portés par un désir de vivre, et c’est à travers la sensibilité de l’auteure qu’on le découvre. Tout est habilement dosé et équilibré. Jamais Poitras ne porte un regard désespéré sur leur destin. C’est probablement pour cette raison qu’elle réussit si bien à nous émouvoir tout au long du recueil. Percutant! (Éric Simard, librairie du Square, Montréal)


Le vieux Chagrin
Jacques Poulin (Leméac)

Jacques Poulin a le mot juste du traducteur, l’imaginaire du poète et la tendresse de l’amoureux. Entre Mon cheval pour un royaume (1967) et L’homme de la Saskatchewan (2011) se déploie une œuvre forte qui parle d’écriture, de chats et des rues de Québec. Récit de femmes mystérieuses, de caverne énigmatique et d’écrivain qui n’arrive pas à parler d’amour, Le vieux Chagrin n’a certes pas remporté plusieurs prix pour rien. (Josée-Anne Paradis, Les libraires)


Le lion et l’oiseau
Marianne Dubuc (la Pastèque)

Dans cet album magnifique, ode à l’amitié, Marianne Dubuc se surpasse, encore une fois. Le texte, discret, accentue certains pas – sages, en précise d’autres. La lecture s’effectue d’abord et avant tout par l’image. Marianne Dubuc sait faire flotter l’émotion, laisser l’illustration raconter son histoire, manier le silence, permettant au lecteur de vivre l’album de l’intérieur, de s’en imprégner. Mais au-delà de tout cela, la relation entre le lion et l’oiseau est touchante. À l’instar de la relation texte-image, celle des deux comparses repose sur la complicité, la tendresse, le silence, l’attente. On ressort de cette lecture le coeur un peu gonflé, rempli de toute la beauté de cette histoire. Dès 6 ans. (Joëlle Hodiesne, librairie Monet, Montréal)


La bête à sa mère
David Goudreault (Stanké)

Les liens mère-fils sont très forts, même lorsque cette mère est inapte et suicidaire. Après avoir vécu dans différents centres et familles d’accueil, le narrateur va tout faire pour retrouver la sienne. Malheureusement pour lui, pendant toutes ces années de galère, personne n’a su le dompter et lui montrer les règles simples de la vie en société. Sans se rendre compte de ses multiples déviances, il partira à la recherche de sa mère idéalisée en faisant du mal aux chats et aux gens qui vont croiser sa route. Un univers trash soutenu par une écriture magnifique. David Goudreault est travailleur social et slameur : il a le sens du rythme et ça se sent tout au long de ce roman, permettant de mettre un peu de poésie dans ce monde débridé. (Marie-Hélène Vaugeois, librairie Vaugeois, Québec)


Biodôme (T. 03) : De mauvais poil
Yohann Morin et Frédéric Antoine (Boomerang)

Préparez-vous à une avalanche de gags toujours aussi poilants qui risque d’ébranler la petite communauté animalière que Réjean, Togo, Samuel et la vétérinaire Gudrun ont déjà bien du mal à gérer. Un nouvel album hilarant de la série BD inspirée du célèbre Biodôme de Montréal. Après cette lecture, votre prochaine visite au Biodôme ne sera plus la même!


La chauve-souris
Élise Gravel (La courte échelle)

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le pou, la limace, l’araignée, le rat, le ver, la mouche et le crapaud! Dans les sept tomes de la série Les petits dégoûtants, Élise Gravel nous rappelle, avec un humour délicieux, à quel point ces bestioles sont utiles et fabuleuses!


Vache à lait. Dix mythes de l’industrie laitière
Élise Desaulniers (Stanké)

Un verre de lait c’est bien, mais deux c’est mieux. Vraiment? L’auteure de Je mange avec ma tête ébranle toutes nos certitudes sur cette boisson blanche que les Québécois affectionnent. Sans être moralisatrice, elle met en lumière des faits qui donnent à réfléchir sur notre culture laitière. (Cynthia Brisson, Les libraires)


Guide d’initiation. Oiseaux du Québec
Suzanne Brûlotte (Broquet)

L’auteure et photographe de grande expérience propose aux ornithologues débutants de différencier les oiseaux par leurs couleurs. C’est donc en 11 couleurs que plus de 180 espèces y sont classées. Il vous suffira d’observer la couleur générale ou celle d’un trait spécifique pour repérer la bête. Comme dans tout bon guide d’ornithologie, chaque fiche contient de l’information sur la morphologie, le chant, l’habitat, une photo de l’oiseau en vol et posé, etc. C’est en début d’ouvrage qu’on entend la voix toute personnelle de l’auteure et que l’on devine le grand amour qu’elle porte à ces merveilles du monde vivant. Pour preuve, ses nombreux et judicieux conseils. Car Suzanne Brûlotte ne détient pas un savoir, elle le partage. (Sabica Senez, Les libraires)


HKPQ
Michèle Plomer (Marchand de feuilles)

Il arrive qu’en lisant un roman, je m’attache tellement à un personnage qu’il devient un peu un membre de mon entourage et que je me surprenne à en parler comme s’il existait réellement. Ce sentiment étrange vient de se produire à la lecture d’HKPQ. Bien sûr, je me suis attachée à cette femme qui quitte le Québec pour aller vivre en Chine, plus particulièrement à Hong Kong. Au fil des longues promenades de la protagoniste, j’ai découvert une ville surprenante aux odeurs enivrantes, je me suis inquiétée du destin de Wang Xia, cette mystérieuse voleuse rencontrée dans un train, et je me suis entichée de Poissonne, ce poisson très particulier qui suscite bien des convoitises. Dans mes amis littéraires imaginaires, il y avait des êtres humains et il y a maintenant un animal domestique, Poissonne, que j’aime bien retrouver dans son bocal. (Marie-Hélène Vaugeois, librairie Vaugeois, Québec)


Le langue-à-langue des chiens de roche
Daniel Danis (Leméac)

Sur fond d’aboiement et de chiens battus, sur une île du Saint-Laurent balayée par les vents et noyée de brouillard, une histoire d’amour à relais se développe, dans une langue à la fois rude et somptueuse.


Confessions animales. Bestiaire
Serge Bouchard (Bibliothèque québécoise)

« Je suis le loup, je suis la loutre, je suis le caribou, je suis le carcajou… » Il est Serge Bouchard, l’inclassable, une espèce de pic qui se casse la tête sur une matière dure, à chercher, chercher : qu’est-ce qu’être ? Ce bestiaire est un appel de l’Espace sauvage. Entendez craquer les épinettes, tambouriner la perdrix, penser la mouche, bondir le lynx; écoutez les confessions de l’ours-qui-pue et du castor qui se rit de nous, pauvres humains. L’anthropologue, l’écrivain, le conteur nous révèle ici une part de sa pensée sauvage et de son imaginaire.


Quand j’étais chien
Louise Bombardier et Katty Maurey (La courte échelle)

Antoine a 25 ans, mais dans sa tête, il n’en a que 5. Est-il arriéré, simplet ou autiste? Cela n’est pas précisé et, surtout, pas nécessaire. Nous découvrons son quotidien, la perte de sa mère puis le départ de son frère. Seul, il est incapable de se débrouiller. Son instinct le pousse à se nourrir, mais les aliments deviennent de plus en plus difficiles à trouver. Il va pendant un temps habiter avec son chien, unique présence dans la maison. L’histoire est dure, réaliste et extrêmement émouvante. Quand j’étais chien est un livre audacieux, au graphisme époustouflant, qui reste longtemps à l’esprit. Dès 14 ans (Tania Massault, librairie Pantoute, Québec)

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