L’Association des traducteurs et traductrices littéraires du Canada a décerné le Prix de la traduction John-Glassco 2018 à Sauline Letendre pour la traduction du roman Rouge, jaune et vert publié au Québec aux éditions Urubu. Ce roman d’Alejandro Saravia originalement écrit en espagnol sous le titre Rojo, amarillo y verde est paru il y a plus de seize ans et est considéré comme une œuvre phare et emblématique de la littérature latino-canadienne. Sa traduction en français nous permettra donc de découvrir cette œuvre importante.

Le prix John-Glassco de la traduction est remis annuellement à une première traduction littéraire vers le français ou l’anglais, tous genres confondus, qui se démarque par sa richesse, sa justesse et ses qualités linguistiques. Le prix est également accompagné d’une bourse de 1000$ et d’une adhésion gratuite d’un an à l’Association des traducteurs et traductrices littéraires du Canada.

Texte « polyphonique et multiforme des plus jubilatoires et d’une truculence rabelaisienne » selon les membres du jury Jonathan Kaplansky, Benoit Léger, Elisabet Ràfols-Sagués et Sonya Malaborza, la brillante traduction de Sauline Letendre fait preuve de prouesses et rend grandement hommage au texte original.

Un fantôme hante Alfredo Cutipa dans son exil à Montréal, loin de sa Bolivie natale. Le Boxeur, avec son visage à moitié détruit par une rafale de mitraillette, lui demande de se souvenir du coup d’État de 1980 et des atrocités qui y ont été commises. Alfredo s’efforce de conjurer ce spectre – et bien d’autres – à travers l’écriture; mais ce n’est qu’après sa rencontre avec Bolivia, une femme kurde qui a trouvé refuge au Québec, qu’il commence à percer le secret de sa hantise. Lui qui voulait échapper au poids écrasant de sa patrie parcourt désormais la ville à la recherche de cette militante qui, dans sa lutte pour offrir un pays au peuple kurde, a disparu comme elle était apparue. Leur improbable idylle achève d’ébranler les symboles de l’identité d’Alfredo, et c’est sur ses ruines qu’il tentera de porter témoignage pour tous ceux que l’histoire officielle a laissés de côté. Dans ce roman dont la narration éclate l’ordre linéaire du temps, Alejandro Saravia nous entraîne, par la beauté de ses passages poétiques, son humour ingénieux et sa critique aiguisée du pouvoir, dans un acte de résistance face à l’oubli.
[Résumé de l’éditeur]

Si le prix est une belle reconnaissance pour la traductrice Sauline Letendre, c’est aussi une belle visibilité pour la maison d’édition Urubu qui s’est donné comme mission de faire découvrir aux Québécois les auteurs latino-canadiens. Pour les curieux qui souhaitent en découvrir davantage sur cette jeune maison en plein essor, une entrevue avec eux a été publiée sur notre site en janvier 2018.

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