Le Prix des libraires du Québec, propulsé par l’Association des libraires du Québec, a annoncé en ce 9 mai les six auteurs du domaine adulte lauréats de l’édition 2018. De plus, c’est lors de cette soirée que fut couronné un libraire d’exception par le Prix de l’excellence. C’est lors d’un grand gala à l’Olympia de Montréal – le tout premier gala, organisé pour souligner en force le talent d’ici et réunir toutes les catégories que couvre ce prix – que les couronnements ont eu lieu.

Animée par Fanny Malette et Catherine Trudeau, cette soirée commençait sur un tapis rouge et s’est déroulée dans une profusion d’amour pour la littérature grâce à des extraits lus par des comédiens des livres des lauréats ainsi que grâce aux commentaires des libraires membres du jury sur les titres en lice.

Voici donc les grands gagnants, pour chacune des catégories, qui ont été honorés :


CATÉGORIE ROMAN QUÉBÉCOIS

La bête creuse, de Christophe Bernard (Le Quartanier)

À travers moult péripéties, éclats de rire et calamités de tout acabit, suivez les exploits et les déboires vertigineux des Bouge, des Bradley et de leur tortueuse descendance. Une histoire grosse comme le bras, belle comme une anguille, giboyeuse à souhait, gonflée, puissante, accaparante et qui colle à la peau comme une langue de génisse. Une langue, justement, dont l’usage impétueux anoblit l’art de la tournure, une langue aventureuse, ratoureuse et raboteuse, mais polie comme du bois de grève. Christophe Bernard, traducteur de profession, délaisse véritablement les mots des autres pour se forger un style qui lui appartient en propre, hardi, intrépide, ingénieux. Une lecture de grand chemin! (Philippe Fortin, librairie Marie-Laura)

 


CATÉGORIE POÉSIE QUÉBÉCOISE

Les adieux, René Lapierre (Les Herbes rouges)

Qu’est-ce que l’amour et que fait-il de nous à la fin? Question habilement fouillée où l’auteur, couvrant une période de cent années d’Histoire, trace un portrait lucide, amoureux et politique du monde. Une écriture savoureusement frondeuse qui porte un aplomb, une sagesse, une extase. Une poésie maîtrisée, habitée, d’une maturité qui force l’admiration. Pendant plusieurs mois, je n’ai pas eu la force de le finir, refusant cet adieu. Ce livre offert par le poète « comme une bienveillance » est un legs immense, de ces œuvres qui marqueront notre littérature nationale. À lire, que vous aimiez ou non la poésie. (Vanessa Bell, Les libraires) 

 

 

CATÉGORIE ROMAN ÉTRANGER

N’essuie jamais de larmes sans gants, Jonas Gardell (Gaïa/Alto)

On découvre ici Jonas Gardell, un auteur suédois dont on retiendra le nom tellement il nous livre peut-être l’un des plus grands romans de l’année. Avec N’essuie jamais de larmes sans gants le lecteur est plongé en plein coeur d’une Suède aux prises avec les balbutiements du SIDA en ses terres. Roman d’apprentissage, saga familiale, fresque social; rares sont les qualificatifs capables de rendre pleinement cette oeuvre qui tient en son coeur Rasmus et Benjamin qui, comme le lecteur, passeront au travers l’amour, la maladie et la mort. 
(Jérémy Laniel, librairie Carcajou)

 

 

CATÉGORIE ESSAI QUEBECOIS

À nous la ville! Jonathan Durand Folco (Écosociété)

Dans le contexte de la ville néolibérale, est-ce que les villes peuvent être des vecteurs de changement politique et social? C’est ce que Durand Folco tente de répondre dans cet essai captivant. Celui-ci soutient qu’un espace politique doit être investi par les citoyens et la classe populaire comme contre-pouvoir. Avec des références théoriques et des expériences du Québec, de l’Espagne et du Kurdistan, l’auteur prône une stratégie politique de retour au municipalisme, c’est-à-dire de décentralisation des pouvoirs à l’échelle locale, comme espace de décision collective sur des enjeux sociaux, politiques et écologiques. Un essai qui nous offre une réflexion sur des possibles souhaitables pour un monde meilleur.
(Victor-Daniel Arriola, librairie Morency)

 

 

CATÉGORIE BANDE DESSINÉE QUÉBÉCOISE

Betty Boob, Julie Rocheleau et Véronique Cazot (Casterman)

Ce fut pour moi une belle surprise de découvrir cette bande dessinée. Avec cette couverture éclatée où des oiseaux sortent d’un sein du personnage, je ne savais pas où cette histoire allait me mener. Grâce aux dessins de la Montréalaise Julie Rocheleau, Véronique Cazot a su nous livrer un récit très touchant. On y retrouve Betty qui, du jour au lendemain, perd un de ses seins, son conjoint et son emploi à cause d’un cancer. Par des moyens les plus surprenants, elle se construira une nouvelle identité où tout lui sera possible. Cette présence d’images très burlesques allège le sujet principal de la maladie, mais surtout de ce deuil porté à l’absence d’un membre de notre corps. L’absence quasi totale du texte nous plonge davantage dans l’émotion du personnage plutôt que dans son contexte. Très belle découverte qui saura nous mettre le sourire aux lèvres.
(Émilie Bolduc, librairie Le Fureteur)

 

 

CATÉGORIE BANDE DESSINÉE ÉTRANGÈRE

Une soeur, Bastien Vivès (Casterman)

Alors qu’il s’apprête à passer ses vacances dans la maison d’été de sa famille, un garçon de 13 ans apprend que sa mère a fait une fausse couche avant sa naissance. En se réveillant le premier matin, il réalise que la fille de 16 ans d’une amie de sa mère partage sa chambre. Sera-t-elle sa grand soeur ou la source de ses premiers émois amoureux? Le dessin de Bastien Vivès apporte une touche onirique à cette histoire d’amourettes estivales. 
(Marie-Hélène Vaugeois, librairie Vaugeois)

 

Rappelons que pour le domaine jeunesse, les gagnants sont connus depuis le 28 février dernier. Pour retrouver la liste des lauréats, c’est par ici.

Par ailleurs, surveillez la prochaine édition de la revue Les libraires du 1er juin prochain : vous y découvrirez un dossier sur les 25 ans de ce prix ainsi qu’une grande place accordée à chacun des gagnants de chaque catégorie. Et, surprise : ce sont des lauréats qui seront photographiés sur la une! 

Pour l’information concernant le Prix d’excellence remis à Olivier Boisvert lors de ce même gala, nous vous invitons à cliquer ici

 

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