« Je ne souffrais pas; j’étais la souffrance.
Vivre à l’intérieur de la souffrance, entièrement, 
ne plus être déterminé que par elle, 
ce n’est pas souffrir; c’est autre chose; 
une modification complète de l’être. 
» 
Philippe Lançon, Le lambeau 

C’est le journaliste Philippe Lançon qui reçoit le prix Femina 2018 pour son récit Le lambeau (Gallimard) qui relate l’attentat perpétré contre Charlie Hebdo en janvier 2015 et dont Lançon fut une des victimes. Il raconte sa longue reconstitution, tant physique que morale, après avoir reçu une balle dans la mâchoire. Journal d’un survivant, Le lambeau a reçu de nombreux échos de la part du public et de la critique et est toujours en lice pour le Renaudot. Plus de 100 000 exemplaires ont été vendus jusqu’à maintenant.

« La prose est limpide, juste, d’une fulgurance sans ornement, avec les qualités de la langue journalistique (précise, économe) et celles d’une âme mise à nu. Le récit viscéral sert de seconde peau, à l’instar de celle que l’écrivain se fera poser à partir d’une greffe de son péroné, ce lambeau de chair qui va le caractériser », écrit Elsa Pépin, chroniqueuse en nos pages.

Le Femina étranger a été remis à l’Américaine Alice McDermott pour son roman La neuvième heure (La Table Ronde) qui met en scène, dans le New York du début du vingtième siècle, une jeune mère endeuillée par le suicide de son mari et qui sera secourue par une congrégation religieuse.

Le Femina essai a été octroyé à Elisabeth de Fontenay pour Gaspard de la nuit (Stock). La philosophe et essayiste livre ici un récit de la vie de son frère cadet qui est atteint d’un handicap mental important.

Un prix spécial a aussi été donné à l’auteur Pierre Guyotat pour l’ensemble de son œuvre.

 

Photo de Philippe Lançon : © Catherine Hélie

Publicité