Les trois finalistes du Prix des libraires de France

7
Publicité

Alors que les libraires québécois ont consacré leurs vainqueurs le 8 mai dernier, les libraires de France quant à eux se préparent à le faire. Le 8 juin 2017, sera nommé le lauréat du Prix des libraires de France. Près de 2000 libraires indépendants à travers tout le pays sont actuellement appelés à voter. Le jury composé de neuf libraires ont établi trois finalistes qui sont maintenant connus. Les jurés privilégient des livres qui n’ont pas obtenu de prix majeurs au cours de l’année afin d’être en phase avec la philosophie des fondateurs. Le Prix des libraires de France a été créé en 1955 par la Fédération française des syndicats de libraires.

Trois saisons d’orage

Cécile Coulon (Viviane Hamy)

Résumé
Saga portée par la fureur et la passion, Trois Saisons d’orage peint une vision de la seconde partie du XXe siècle placée sous le signe de la fable antique. Les Trois-Gueules, « forteresse de falaises réputée infranchissable », où elle prend racine, sont un espace où le temps est distordu, un lieu qui se resserre à mesure que le monde, autour, s’étend. Si elles happent, régulièrement, un enfant au bord de leurs pics, noient un vieillard dans leurs torrents, écrasent quelques ouvriers sous les chutes de leurs pierres, les villageois n’y peuvent rien; mais ils l’acceptent, car le reste du temps, elles sont l’antichambre du paradis. 

Extrait
« Je vis ici depuis presque quarante ans, mais je ne suis pas né ici. Je serai toujours un étranger. Je l’ai accepté : les familles du village se sont battues pour qu’il tienne, pour qu’il renaisse, encore et encore. Si loin des villes, des aventures faciles. Je suis arrivé après la victoire, prenant la place de mon prédécesseur. Je serai toujours un étranger; pourtant, je suis la grande oreille du village, la bouche cousue sous l’œil de Dieu. »

Règne animal
Jean-Baptiste Del Amo (Gallimard)

Résumé
Règne animal retrace, du début à la fin du vingtième siècle, l’histoire d’une exploitation familiale vouée à devenir un élevage porcin. Dans cet environnement dominé par l’omniprésence des animaux, cinq générations traversent le cataclysme d’une guerre, les désastres économiques et le surgissement de la violence industrielle, reflet d’une violence ancestrale. Seuls territoires d’enchantement, l’enfance – celle d’Éléonore, la matriarche, celle de Jérôme, le dernier de la lignée – et l’incorruptible liberté des bêtes parviendront-elles à former un rempart contre la folie des hommes? 

Extrait
« Lorsque le père se penche au-dessus de la bassine fumante, puise l’eau entre ses mains et la porte à son visage, 16 Éléonore se tient en retrait, attentive à chacun des gestes de cette toilette, exécutés chaque soir selon le même ordre, à la même cadence, dans le cercle de lumière de la lampe. Si la génitrice lui commande de s’asseoir, elle observe du coin de l’œil la courbe de ce dos, le chapelet de la colonne verté- brale, le gant savonneux passé sur l’épiderme, les muscles endoloris, les mouvements avec lesquels il revêt une chemise propre. Habités par une grâce fragile, ses doigts courent le long de la boutonnière comme les pattes tremblotantes des papillons de nuit, des sphinx à tête de mort dont les chrysalides éclosent dans les champs de pommes de terre. »

Équateur
Antonin Varenne (Albin Michel)

Résumé
Voleur et incendiaire dans le Nebraska, déserteur de l’armée, meurtrier dans le Nevada : Pete Ferguson est un homme en fuite. Sur la piste de l’équateur, là où le monde tourne à l’envers et où les rêves sont vrais, trouvera-t-il cette terre promise qui changera son destin?

Extrait
« Il disait qu’à l’équateur le monde tourne à l’envers, que les rêves sont vrais et les vérités si solides qu’on les trouve en pépites dans des mines de sable. L’air y est si léger qu’il n’arrête plus le regard et on peut voir à des miles de distance. On ne travaille plus une fois franchi l’équateur, parce que les efforts n’existent plus grâce à la gravité inversée. La force n’existe plus. La violence épuise ceux qui l’éprouvent et ils ne peuvent plus bouger. »

Sous la présidence de l’auteur Laurent Gaudé, le Prix des libraires sera remis au Centre national du livre à Paris.

Les résumés sont ceux des éditeurs.

Publicité