Du 29 septembre au 8 octobre prochain, le 33e Festival international de la poésie de Trois-Rivières (FIPTR) accueillera quelque soixante-dix poètes, du Québec, du Canada, mais aussi de l’Australie, du Sénégal, de l’Écosse, de Louisiane, de la Russie, etc. Juste avant de commencer les festivités, le FIPTR a annoncé les noms des lauréats de ses prix de poésie, question de bien partir le bal.

Le Prix Félix-Antoine-Savard de poésie a été remis à Roseline Lambert pour sa suite poétique « L’uniforme » qui a été publiée dans le numéro 84 de la revue ExitLes poètes Anne Peyrouse, Jean-Marc Desgent et André Barette, qui constituaient le jury, ont déclaré avoir affaire à « une œuvre achevée qui dénonce vigoureusement le règne de la femme-objet et les pratiques excessives des célébrations de la beauté plastique féminine, mais qui possède l’intégrité des images et un ton de voix relancé du premier au dernier vers ». 

« Je suis Rose, je ne suis pas rose, je ne suis pas rose.
je suis couchée sur du papier
glacé de profil éblouie
on me voile de scintillants à paupières de sauteries de
colliers qui étranglent mes jolis poignets et d’une
collection de vernis automne hiver en petites couches
roses qui m’enfoncent sous la glaçure
on m’empèse
on retouche ce qui dépasse
on touche ce qui me
dépasse
mon écharde ma cicatrice mes grains
ce qui déborde
je miroite
et des milliers me miment
sans rien
porter

nue avec ma carabine pesante
j’ai écrit mon nom dans la neige
rose »

Roseline Lambert a publié le recueil Clinique aux éditions Poètes de brousse en mai 2016.

Le Grand Prix Quebecor a été remis à Denise Boucher pour Boîtes d’images, publié chez L’Hexagone en mars 2016. Ce sont les poètes Hélène Dorion, Stéphane Despatie et Michel Pleau qui ont eu à délibérer, estimant le recueil de madame Boucher comme étant son meilleur jusqu’à ce jour. Cette récompense est accompagnée d’une bourse de 15 000$ et d’un droit de passage pendant toute la durée du festival.

Le Prix international de poésie Antonio Viccaro a été décerné à la Mexicaine María Rosa Lojo (traduction de Bernardo Schiavetta et Christina Madero pour En attendant le matin vert / Esperan la mañana verde publié en 2015 par Reflet de lettres en France. Le travail de la poète est identifié par ses homologues comme une « voix nettement singulière et immédiatement identifiable ».

Le Prix Gatien-Lapointe/Jaime-Sabines a quant à lui proclamé le poète mexicain Luis Armenta Malpica pour Volonté de la lumière / Voluntad de la luz (traduction de Françoise Roy) publié en coédition par les Écrits des Forges (Trois-Rivières, Québec) et Mantis Editores (Guadalajara, Mexique).

Le Prix Piché de poésie de l’Université du Québec à Trois-Rivières, remis à un poète n’ayant jamais publié de recueil, va à Laetitia Beaumel pour Il n’existe jamais que la moitié du ciel, tandis que la deuxième place est tenue par Sophie-Anne Landry pour Crever l’abcès qu’excusent les pénombres. Les deux textes seront présentés au courant du festival et publiés par les Éditions d’Art Le Sabord.

Le Prix Félix-Leclerc de poésie récompense le premier ou deuxième recueil d’un poète de 35 ans et moins. Cette année, l’honneur a été décerné à Laurence Lola Veilleux pour Amélia (Poètes de brousse), un recueil qui selon le jury (Isabelle Forest, Gérald Gaudet et Jean-Marc Desgent) fait montre d’« une rare maîtrise et [d’]une étonnante originalité de l’écriture poétique ».

Enfin, le Prix d’innovation en enseignement de la poésie est remis à Geneviève Fillion, professeure au collège Ste-Marcelline, pour son projet L’enseignement du haïku au secondaire qui a permis à plusieurs élèves de découvrir l’expérience poétique et de déboulonner au passage quelques mythes sur l’inaccessibilité du genre littéraire.

Laurence Lola Veilleux : Nourir une certaine vision du monde

Sur la photo : Roseline Lambert

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