Les lauréats du Prix de la création littéraire de Québec

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C’est en matinée à l’Hôtel de ville de Québec que le Prix de la création littéraire a été attribué par la Bibliothèque de Québec et le Salon international du livre de Québec à un auteur habitant la Capitale-Nationale.

Dans la catégorie adulte, la récompense est allée à Monsieur Hans-Jürgen Greif pour La colère du faucon (L’instant même), son huitième roman. Peur, violence, vengeance sont au coeur de l’enfance de Falk, vécue sous le IIIe Reich. Son père, que Falk ne veut pas reconnaître comme sien, est officier de la Wehrmacht. Aurélien Boivin, le président du jury a expliqué : « Si les membres du jury ont arrêté leur choix sur La colère du faucon, c’est que Hans Greif n’a pas hésité à plonger dans son enfance pour exploiter les travers humains et raconter une émouvante histoire, solidement construite, qui se passe sous le régime nazi. »

L’homme s’est approché, son haleine chargée de l’odeur du cigare les effleure, il tire sur la forte tresse blonde de la mère et lui renverse la tête. L’enfant voit ses yeux tout près. Ils sont gris clair et brillent d’un éclat métallique. Quelques phrases chuchotées encore, des s tranchants, des ou répétés, des mots et des sons que l’enfant saisit et n’oubliera jamais : « Anne… mensonges… je saurai.

Quant à la catégorie Jeunesse, la prix est revenu à Élisabeth Lepage-Boily pour les trois premiers tomes de sa série Maude (Les Intouchables), une jeune fille de 15 ans à la lucidité désarmante qui tente de garder le cap malgré les difficultés notoires de l’adolescence. Le jury s’est dit «séduit par le franc-parler de Maude L’Espérance ». Pour preuve:

Je hais le temps des Fêtes. Et je hais encore plus tous ces optimistes euphoriques qui croient encore que cette période maudite est un temps de réjouissances. Des cadeaux inutiles que l’on échange – du type chandelle parfumée ou sélection de thés – en faisant mine d’être satisfaits, des discussions incohérentes avec des tantes pompettes renversées (comme chaque fois qu’on les voit) de constater « comme on a grandi », des réflexions désarmantes de perspicacité comme « J’sais ben pas si on va avoir un Noël blanc c’t’année », des aînés mélancoliques qui débitent, année après année, les mêmes souvenirs au grand dam de la famille guettant le moindre signe qui pourrait les convaincre de les placer en maison de retraite et des gamins pleins de microbes qui se roulent dans la pile de manteaux entassés sur le lit de l’hôtesse de ce mémorable (et pitoyable) réveillon. Un temps de réjouissances ? Je ne crois pas, non.

Un quatrième tome, Maude ou Comment survivre à un voyage scolaire, s’ajoutera à la série le 1er avril prochain.

Bravo aux deux lauréats qui reçoivent chacun un montant de 5000$.

Les finalistes

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