Les finalistes du prix Arthur-Ellis 2017

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Depuis 1984, l’association Crime Writers of Canada récompense les meilleurs polars canadiens grâce au prix Arthur-Ellis. Le jury se compose d’écrivains, de bibliothécaires, de libraires et de critiques notamment. Un volet francophone a été créé en 2000. Dans la catégorie Meilleur livre en langue française, cinq polars québécois sont en lice :


Red Light (t. 1) : Adieu, Mignone
Marie-Eve Bourassa (VLB éditeur)

Cette trilogie se déroule dans le quartier du Red Light à Montréal dans l’atmosphère glauque et enfumée des années 20, celle des cabarets, des bordels et de la corruption. Elle met en scène un enquêteur atypique, un ancien policier paumé, opiomane et infirme de guerre, qui évolue au milieu d’une faune bigarrée constituée de prostituées, d’écorchés et de malfrats. Des dialogues forts, une écriture rythmée, des personnages attachants, une histoire fascinante, un quartier mythique : tout est là pour que cette série enivrante nous happe.


Vrai ou faux
Chrystine Brouillet (Druide)

Chrystine Brouillet nous revient avec un roman-hommage à la mémoire de ses parents. Cette fois, l’enquête touche un univers très particulier, celui du vieillissement. Si Maud Graham, maintenant âgée de 50 ans, se questionne sur la sécurité et le bien-être de ses propres parents, Chrystine Brouillet en a fait autant! C’est pourquoi l’enquête sur le meurtre de la secrétaire de la résidence des Cèdres soulèvera bien des émotions et avancera petit à petit à l’aide de gens dont la mémoire semble défaillante. Maud devra rivaliser de patience devant plusieurs individus suspects avant de démêler ce qui est vrai de ce qui est faux! Ce roman policier est porteur de sensibilité et d’humanité.
-Lise Chiasson, librairie Côte-Nord (Sept-Îles)


Terreur domestique
Guillaume Morrissette (Guy Saint-Jean Éditeur)

À Trois-Rivières, l’inspecteur Jean-Sébastien Héroux enquête sur une série d’explosions suspectes qui pourraient être provoquées par un groupe terroriste. Personne n’est à l’abri : tant les enfants que les personnes âgées sont pris pour cible, les attaques aussi sournoises que brutales jetant sur la ville un étouffant climat de panique. Pourquoi Trois-Rivières? Pourquoi tant d’innocents? Tandis que la peur étend ses horribles tentacules, une course contre la montre s’enclenche. Saura-t-on éviter le pire? Un roman haletant et d’une troublante actualité dans lequel des menaces qui semblaient si lointaines se rapprochent dangereusement… [Résumé de l’éditeur]


Rinzen et l’homme perdu
Johanne Seymour (Libre Expression)

Un bon mélange tout simple d’intuition et d’action que nous cuisine Johanne Seymour dans ce Rinzen et l’homme perdu, une invitation à s’ouvrir aux différences. Les morts « weirds » s’accumulent et les hypothèses vont en s’additionnant pour le duo d’enquêteurs montréalais, la lumineuse bouddhiste aux parents tibétains Rinzen Gyatso et Luc Paradis, homosexuel aux tourments existentiels. « C’est jamais mauvais d’évaluer la compétition », souligne un des personnages du récit et Johanne Seymour, malicieuse, dissimule des clins d’œil à Martin Michaud, Maureen Martineau et autres collègues membres du club sélect de l’univers du polar au Québec, une raison supplémentaire de célébrer avec entrain cette enquête où les apparences sont bien trompeuses. Une histoire simple ai-je dit? Plus sûr.
-Christian Vachon, librairie Pantoute (Québec)


Le blues des sacrifiés
Richard Ste-Marie (Alire)

Le sergent-détective Francis Pagliaro, enquêteur plein de sagesse de la Sûreté du Québec, ne l’a pas facile dans ce Blues des sacrifiés. Non seulement il doit résoudre un double, puis un triple meurtre où s’entremêlent mafia russe, enregistrements musicaux et mouvements radicaux islamistes, mais il lui faut aussi amadouer un témoin important en usant de beaucoup de philosophie – ça il connaît –, un témoin qui ne porte pas la police dans son cœur. Très réjouissant et habile, ce nouveau polar énergique de Richard Ste-Marie, le doué auteur de l’Inaveu et d’Un ménage rouge nous tient captif, tout en nous faisant, par une double narration, partager les émotions, parfois très contrastées, du mari d’une des victimes et de l’enquêteur. Le romancier québécois nous fait plonger aussi dans un univers qu’il maîtrise bien – l’ayant observé par sa profession –, celui de la musique et des pratiques illégales de ce milieu. Vous cherchez un polar à l’intrigue costaude et consistante, vous faire surprendre par une trame liant Pat Benatar et Stanley Kubrick, Richard Ste-Marie vous offre ce gage de satisfaction.
-Christian Vachon, librairie Pantoute (Québec)

Le lauréat sera dévoilé le 25 mai prochain.

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