« La vie? J’ai appris à la tutoyer en m’approchant de la mort. Je flirte avec l’une, en pensant à l’autre. Tout le temps, depuis que l’autre chien, mon sang, ma chair, mon frère, est parti loin, là-bas, sur la terre des fous et des cinglés. Là où pour une cigarette grillée, on te sabre la tête. En Terre sainte. » Mahir Guven, Mon frère

Pour la troisième année, le prix Régine Desforges a récompensé l’auteur d’un premier roman. Il s’agit de Mahir Guven pour son livre Grand frère publié aux éditions Philippe Rey, l’histoire d’une famille parisienne qui voit l’un de ses membres partir pour la Syrie et s’enrôler dans le djihad.

Créé par les trois enfants de Régine Desforges un an et demi après sa mort, en collaboration avec la ville de Limoges, ce prix a aussi désigné comme lauréats Astrid Monfredi (2016) pour La petite barbare et Elisa Shua Dusapin (2017) avec Hiver à Sokcho. Cette année, en plus de la progéniture de la romancière Desforges, le jury était composé des écrivains Julie Bonnie, Marina Carrère d’Encausse, Noëlle Châtelet, Grégoire Delacourt, David Foenkinos, Daniel Picouly, Eric Portais, Serge Joncour et Agnès Martin-Lugand. Une bourse de 3000 euros (environ 4700 dollars canadiens) sera remis à l’auteur.

Mahir Guven est né sans nationalité dans la ville française de Nantes d’une mère kurde et d’un père turc alors que ceux-ci étaient réfugiés. Son livre a figuré dans la deuxième sélection du prix Médicis et a été honoré cette année du prix Premières remis dans le cadre de la Foire du livre de Bruxelles.

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