Le prix Hervé-Foulon récompense depuis 2013 un livre tombé dans l’oubli et que la qualité et la pertinence méritent qu’on y revienne. Le lauréat de cette année est le roman L’écrivain public de Pierre Yergeau publié en 1996 (en format poche en 1999) aux éditions L’instant même. À sa sortie, il avait d’ailleurs été finaliste au Prix des libraires du Salon du livre de Québec et avait remporté le prix Desjardins de Lanaudière.

L’Abitibi est au cœur de ce livre où évolue Jérémie Hanse, dont le père trapéziste a connu la mort à l’occasion d’une tournée avec le Grand Cirque d’Hiver, et d’autres personnages qui s’emploient à bâtir des villes qui deviendront Amos, Val-d’Or, Senneterre. La nature occupe une grande partie de l’œuvre, comme en témoigne l’extrait suivant : « Le paysage développait sa propre mélodie. Le bruissement intime et ascétique des pinèdes, posées contre un ciel plat. Une musique de feuilles mouillées et d’émiettement, de poils de bête qui se frottent, d’arbres noirs qui grouillent doucement. »

L’écrivaine, éditrice, journaliste et traductrice Marie-André Lamontagne, une des jurés de la présente édition du prix Hervé-Foulon, explique : « L’écrivain public est un récit d’apprentissage aux grandes qualités de style, qui se présente comme une succession de moments dont le réalisme magique gagne en puissance à mesure que progresse le récit. » Les autres membres du jury, qui était présidé par l’écrivain Jacques Allard, étaient l’écrivaine et journaliste Lise Bissonnette, l’auteure et chroniqueuse Martine Desjardins et le libraire à la Librairie de Verdun à Montréal Billy Robinson.

Monsieur Yergeau reçoit une bourse de 5000$ et sera un des invités des prochaines Correspondances d’Eastman qui auront lieu du 8 au 11 août 2019. Pierre Yergeau vient de faire paraître en mai dernier le recueil de poésie La théorie de l’existence aux éditions du Noroît.

Les deux autres finalistes du prix Hervé-Foulon 2019 étaient Ostende de François Gravel publié en 1994 chez Québec Amérique, Adieu Babylone de Naïm Kattan publié en 1986 chez l’éditeur Leméac et La chute du corps d’Hélène Lebeau, paru en 1992 chez Boréal.

L’an passé, c’est Noces de sable de l’auteure Rachel Leclerc qui remporta le prix.

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