Le prix Adrienne-Choquette à Charles Bolduc

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Cette année, le prix littéraire Adrienne-Choquette revient à Charles Bolduc pour son deuxième recueil de nouvelles Les truites à mains nues. Juste le titre évoque une très belle image de ce qui nous fait défaut et de ce que nous n’arrivons jamais tout à fait à saisir, la vie qui nous file entre les doigts et qui va sans s’arrêter. En entrevue à Radio-Canada, Bolduc dit lui-même : « C’est un livre sur le temps qui passe, les choses qui fuient et qui nous échappent ».

Malgré la jeune carrière de Charles Bolduc, son style est déjà très assumé. Il s’insinue dans les failles des parois en apparence lisse, débusque de son regard indépendant ce qui nous fait et défait, les espoirs déçus, les amours désabusés mais qui ne sont pas sans soubresauts, nos toquades qui nous rappellent à quel point nous sommes trivialement humains, superbement humains.

Le problème, c’est qu’on ne se débarrasse jamais de soi complètement. On traîne derrière cet enfant solitaire, farouche, troué de blessures secrètes, cet enfant qu’on ne peut pas bâillonner et qui revient nous hanter en nous rappelant qui l’on est et pourquoi l’on est devenu ainsi.

Oui, il y a une lucidité étonnante dans les nouvelles de Bolduc, il y a aussi une tendresse indomptée, de l’amour profond, du désir et des violences, il y a la vie, quoi!

C’est en l’honneur de Madame Adrienne Choquette, nouvelliste qui a grandement contribué à l’essor de ce genre, que Simone Bussières décide de nommer ce prix qui est accompagné d’une bourse de 1000$. C’est en 1981 que le premier prix littéraire de la nouvelle Adrienne-Choquette fut attribué et que depuis, il dirige la loupe sur un recueil de nouvelles important. On a vu défiler les noms : Monique Proulx, Mélanie Vincelette, Nicolas Dickner, Esther Croft, Christiane Frenette, Guillaume Corbeil, Raymond Bock, etc., et maintenant Charles Bolduc, qui a tout à fait la trempe pour se retrouver parmi les grands.

Source : Radio-Canada

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