Le Goncourt des lycéens à Sorj Chalandon

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  Le quatrième mur, Sorj Chalandon

Contrairement à leurs homologues du Goncourt qui ont couronné Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre, les lycéens ont choisi de récompenser Le quatrième mur de Sorj Chalandon. L’histoire de Georges, un homme de théâtre qui pour exaucer les dernières volontés d’un ami, met en scène l’Antigone d’Anouilh sur le territoire du Liban, là où se vit déjà la tragédie. Le théâtre n’est-il pas un outil efficace de catharsis? Et si la réunion des êtres dissemblables qui composent ce peuple pouvait aider à les faire se comprendre? Et si le jeu et l’acte de création rappelaient au monde le caractère précieux de toute naissance, du rôle de chacun, rouage nécessaire à la tenue de l’histoire? Et si l’Antigone, chétive rebelle à la détermination sans failles, brûlait en chacun d’entre nous, espérant de tout son coeur rétablir justice et foi?

Sorj Chalandon a été correspondant de guerre pendant plus de trente ans pour Libération. Il est présentement chroniqueur au Canard enchaîné. Il est donc en mesure d’aborder son sujet avec une certaine connaissance. Bien qu’il s’agisse d’un roman, il donne à voir et à comprendre autant que le documentaire, laissant à l’auteur encore plus de liberté pour approfondir là où le reportage ne pourrait que synthétiser.

En tant qu’écrivain, il n’en est pas non plus à ses premières armes, ni à sa première récompense. Il a reçu entre autres le Médicis en 2006 pour Une promesse et le grand prix du roman de l’Académie française pour Retour à Killybegs.

De son livre Le quatrième mur, l’écrivain Chalandon confiait en octobre dernier à la journaliste Marie-Christine Blais du journal La Presse : « Je voulais que nous entrions dans la tragédie, la poussière et la fureur dès les premiers mots. Je voulais dire au lecteur: il ne faut pas espérer, même si ce n’est pas un roman désespéré. Il y a la guerre comme un décor immense. Et toujours cette question: est-ce que Georges va réussir à monter Antigone? En écrivant le livre, jusqu’à la fin, je vous le jure, je ne savais pas si Georges allait réussir ou non. »

Qui lira verra.

Photo de Sorj Chalandon: © Ginies / Sipa

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