Le prix Décembre, parfois surnommé l’anti-Goncourt, a fait connaître son choix. Le jury du Décembre ne catégorise pas les livres qu’il choisit, si bien que dans la sélection de finalistes nous pouvions trouver autant des romans que des mémoires ou des essais. D’ailleurs, le livre primé a été décerné à l’historienne et psychanalyste Élisabeth Roudinesco pour son ouvrage Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre. L’auteure a écrit de nombreux livres et articles sur la psychanalyse – dont une biographie de Jacques Lacan –, mais aussi sur la philosophie, le judaïsme et la Révolution française. À 70 ans, Madame Roudinesco reçoit maintenant un premier prix littéraire.
Grâce à l’accès à de nouvelles archives concernant Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, Élisabeth Roudinesco a consulté les documents à Washington pour décomposer certains mythes à propos de l’homme. «Freud a construit un mouvement des Lumières, parfois très messianique. Non pas une révolution politique, mais une révolution du sens intime, une révolution symbolique qui a transformé notre regard sur nous-mêmes, fondée sur cette idée que si on se connaît mieux, on va un peu mieux», explique Madame Roudinesco en entrevue au journal Les Inrocks.
La psychanalyste ne fait cependant pas l’unanimité, ayant souvent été mêlée à des controverses, dont celle avec le philosophe Michel Onfray en 2010 dont elle critique le livre Le Crépuscule d’une idole. L’affabulation freudienne.
En remportant le prix Décembre, Élisabeth Roudineco récolte 30 000 euros (soit un peu plus de 42 000 dollars canadiens).
Sources :
Texte d’Élisabeth Roudinesco / Réponse de Michel Onfray
Photo : F. Lepage/SIPA
