C’est Jérôme Ferrari avec son roman À son image (Actes Sud) qui succède à Alice Zeniter (L’art de perdre, Flammarion) au titre de lauréat du prix littéraire du Monde. Ce même auteur a obtenu le prix Goncourt en 2012 pour Le sermon sur la chute de Rome. Le jury, composé des membres de la rédaction du journal Le Monde, a d’ailleurs tergiversé avant d’inscrire Ferrari sur la liste des finalistes étant donné que l’auteur avait déjà été récompensé d’un des plus importants prix littéraires français. Qu’à cela ne tienne, les hésitations sont tombées devant la vive réaction favorable des jurés pour ce titre qui s’est finalement hissé en place du favori.

Antonia, photoreporter corse, meurt dans un accident. C’est son oncle qui officiera les funérailles et qui se remémorera la vie de la femme, de ses réflexions sur l’image, la vérité et l’intégrité. « Sur les photographies, les vivants mêmes sont transformés en cadavres parce qu’à chaque fois que se déclenche l’obturateur, la mort est déjà passée. »

En entrevue au quotidien Le Monde, Jérôme Ferrari s’interroge d’un point de vue éthique sur la nécessité de faire voir mêmes les images les plus délicates. « Personnellement, je pense que les photos qui montrent ce qu’on devrait cacher doivent le montrer – même si j’ai conscience que l’impact du photo-reportage de guerre est inférieur à ce qu’il a pu être, parce que l’on est noyé sous les images. » Le roman allie la beauté d’une écriture sobre à la richesse des pensées qu’il suscite, sans manquer de plusieurs parcelles d’ironie.

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