Grand Prix de Littérature de l’Académie française à Butor

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On le connaît pour avoir été un participant actif de la période du Nouveau Roman avec, entre autres, La modification, publié en 1957, et quasiment écrit en entier à la deuxième personne du pluriel. Ce mouvement littéraire souhaitait apporter un renouveau dans la façon d’écrire des romans, reléguant au second plan intrigue, personnages, fil conducteur pour approcher d’autres façons moins conventionnelles.

Mais on aurait tort de figer Michel Butor dans cette catégorie puisque s’il a effectivement participé au mouvement, il délaisse complètement le roman dès 1960 pour se consacrer à une écriture définitivement expérimentale, alliant collages, livres-objets, poèmes, récits de rêves et de voyages, essais (il s’intéresse beaucoup à la critique d’arts, notamment de peinture). Peut-être cela lui vient-il de son père, Émile Butor, qui malgré son métier dans l’administration des chemins de fer, était amoureux de dessin, d’aquarelle et de gravure sur bois.

Les voyages occuperont une bonne partie de sa vie, enseignant en Égypte, puis en Angleterre, pour ensuite se rendre en Grèce et en Suisse où il rencontre l’amour qui porte le nom de Marie-Jo. Après les épousailles en 1958, naîtra de cette union quatre filles. Conférences, travail éditorial, écriture, il prend finalement un poste d’enseignant à Genève.

Aujourd’hui âgé de 86 ans, l’Académie française lui décerne son Prix de Littérature pour l’ensemble de son œuvre. Avant lui, l’ont reçu Jean-Bertand Pontalis (2011), Milan Kundera (2001), Marguerite Yourcenar (1977) et Henry de Montherlant (1934).

Ne se complaisant jamais dans un statut d’écrivain confortable, Butor a toujours tenté de faire du livre un objet libre qui insuffle le goût de la découverte. Il aime particulièrement mêler les genres, travaillant en collaboration avec des peintres, des photographes et des musiciens. Il n’a jamais cessé de voyager, se promenant encore aux États-Unis, au Japon, en Australie. Il demeure dans un petit village de Haute-Savoie.

Hommage à un grand écrivain qui repousse les limites du commun.

Source : ActuaLitté

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