Le prix Athanase-David 2018, l’un des quatorze Prix du Québec remis annuellement par le gouvernement du Québec, a été remis à François Ricard. Ce prix honore un écrivain québécois pour l’entièreté de sa carrière et de son œuvre. Créé en 1968, le prix Athanase-David est accompagné, entre autres, d’une bourse de 30 000$, d’une pièce de joaillerie exclusive et d’une authentique médaille en argent réalisée par un artiste québécois.

Au cours de sa longue carrière, François Ricard a tenu plusieurs chapeaux. Professeur de lettres à l’Université McGill, critique, chroniqueur, auteur, éditeur et essayiste, pour ne nommer que ceux-là, son parcours a grandement contribué à la vie culturelle et littéraire au Québec.

Grands nombre de ses essais, pour la plupart parus chez Boréal, apportent un regard unique, critique, sans pour autant être négatif, sur des sujets tant politiques, sociaux que littéraires. Ses écrits lui ont déjà valu plusieurs prix dont le prix Jean-Éthier-Blais en 1997, la Grande Médaille de la Francophonie de l’Académie française en 2001 ainsi que la médaille de l’Académie des lettres du Québec en 2011. Il est notamment connu pour La génération lyriqueLa littérature contre elle-même ou encore Chroniques d’un temps loufoque.

La littérature malgré tout, son plus récent essai, publié en 2018 aux éditions du Boréal s’inscrit dans la suite logique de ces pensées, où il réaffirme l’importance de la littérature, des mots et de l’écriture.

Normalisation ou standardisation de la littérature nationale, libération et déchaînement sans précédent de l’écriture : ces phénomènes ne sont, pour François Ricard, que des indices parmi bien d’autres de la métamorphose que connaît depuis les dernières décennies du XXe siècle la littérature. Cette métamorphose touche à la fois le statut de cette dernière, sa place dans l’enseignement, les fonctions qu’on lui attribue, les critères d’après lesquels on détermine la valeur des écrits qui s’en réclament, et jusqu’à l’idée que les écrivains se font de leur métier comme de leur rôle, sans parler du fonctionnement de l’édition et de la librairie. Les mots ont beau rester les mêmes (littérature, écrivain, oeuvre, lecture, etc.), les significations, elles, ont complètement changé. Dans ce recueil d’essais, François Ricard part de ce simple constat : si la littérature a longtemps occupé une place souveraine dans le monde, cette souveraineté n’est plus et ne sera plus, et il ne sert à rien de le regretter. Mais, du même souffle, paradoxalement, il réaffirme l’importance plus grande que jamais de cette littérature, à laquelle il se dit attaché par toutes les fibres de son être.
[Extrait du résumé de l’éditeur]

 

Le prix Georges-Émile-Lapalme, un autre important Prix du Québec, a été remis à Lise Gauvin. Décerné depuis 1997, ce prix, également doté une bourse de 30 000$, d’une pièce de joaillerie exclusive et d’une authentique médaille en argent réalisée par un artiste québécois, vise à récompenser une personne qui, tout au long de sa carrière, a participé activement au rayonnement et à la qualité de la langue française, tant écrite que parlée, au Québec.

Professeure de littérature à l’Université de Montréal, essayiste, critique littéraire et nouvelliste, Lise Gauvin compte un grands nombre d’écrits à son actif dont plusieurs essais sur la littérature francophone et la langue française au Québec. Son engagement dans la francophonie et la littérature ne font aucun doute tout comme son amour de la langue.

Récompensée plusieurs fois, elle a notamment reçu le prix Jean-Hamelin en 1998, le prix France-Québec en 1999, le prix André-Laurendeau en 2007 ainsi que le titre d’Officière de l’ordre national du Québec en 2005.

Son travail a été maintes fois repris dans la francophonie internationale et traduit dans d’autres langues. Elle est régulièrement invitée à titre de conférencière, faisant rayonner la francophonie au-delà de nos frontières. En septembre dernier, elle était du Parlement des écrivaines francophones, un grand rassemblement de femmes écrivaines de divers pays autour de la francophonie.

Yves Gingras, historien des sciences à l’UQAM et auteur de plusieurs essais, tels que L’Impossible dialogue : Sciences et religions (Boréal) et Histoire des sciences (Presses universitaires de France), a reçu le prix Léon-Gérin, qui récompense un chercheur dans le domaine des sciences humaines et sociales.

 

Photo de Lise Gauvin : © Annie Éthier 
Photo de François Ricard : © Éric Labonté

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