Le prix littéraire Jacques-Poirier consacre chaque année un auteur originaire ou résident de l’Outaouais pour la qualité d’un de ses ouvrages. Cette fois-ci, l’honneur est rendu à Catherine Voyer-Léger pour son livre Prendre corps paru en mars 2018 aux éditions La Peuplade. Le jury, composé de Camille Deslauriers, Jacques Vézina et présidé par Benoît Laflamme, a exprimé qu’« avec ce texte charnel et sensible, Catherine Voyer-Léger réactualise les liens qui unissent langage, poésie et corps féminin. Penser le corps et les mots pour mieux panser la chair, tel est l’enjeu du projet ». Publié dans la collection « Microrécits », le texte est divisé en fragments, chacun d’eux représentant une partie du corps et décryptant sa complexité.

« ORTEILS Juchée contre mon gré, démarche de canard. Choisir des souliers comme marque de réussite. Biographème du succès. Accomplie en nombre de pouces, lévitant. Avoir mal toute la soirée. Performer la féminité ou une certaine idée. Perdre l’équilibre donc éviter de marcher. Faire la plante en souriant. Espérer que quelqu’un remarquera mes souliers. Sortir de là sans compliment. Sous le bas, une phalange en sang. Perdre la guerre. Craindre d’être ma propre ennemie. »

Catherine Voyer-Léger a aussi publié deux livres de chroniques – Détails et dédales (Hamac, 2013), Désordre et désirs (Hamac, 2016) et un essai – Métier critique (Septentrion, 2014). En mai dernier, on lui attribuait la bourse Jean-Pierre-Guay – Caisse de la culture pour l’achèvement d’un prochain ouvrage qui traitera de la procréation comme métaphore de la création.

L’auteure recevra le prix Jacques-Poirier, ainsi nommé en hommage à celui qui fonda le Salon du livre de l’Outaouais (SLO). Le prix, qui est accompagné d’une bourse de 2000$, lui sera d’ailleurs remis le 2 mars prochain lors de la prochaine édition qui se tiendra au Palais des congrès de Gatineau du 28 février au 3 mars.

L’an dernier, la récompense avait été octroyée à Clara Lagacé pour son recueil de poésie En cale sèche (David).

 

En complément
Chronique de Dominic Tardif : Chronique du corps

 

Photo : © Marianne Duval

Publicité