Le prix Ivoire pour la littérature africaine d’expression francophone, créé en 2008, a annoncé ses finalistes 2017. Parmi eux, Blaise Ndala, avec son roman Sans capote ni Kalachnikov paru en début d’année chez l’éditeur québécois Mémoire d’encrier.

C’est le 1er août dernier, à Abidjan en Côte d’Ivoire, que le comité de lecture s’est réuni pour nommer publiquement les six titres finalistes de sa 10e édition, parmi les cinquante-trois ouvrages initialement en lice :

– Antoinette Tidjani Alou, On m’appelle Nina, éd. Présence Africaine

– Khalil Hachini Idrissi, La foi n’est convoquée que les jours de fête, éd. la rosée des chemins

– Marina Niava, American Dreamer, éd. Néi-Céda

Johary Ravaloson, Vol à Vif, roman, éd. Dodo Vole

Sylvestre Simon Samb, Terra incognita, éd. Spinelle

– Blaise Ndala, Sans capote ni Kalachnikov, éd. Mémoire d’Encrier

L’auteur de Sans capote ni Kalachnikov, dont nous avons plusieurs fois parlé sur ce site, vit à Ottawa. Il est né et a grandi au Congo (RDC), puis s’est établi au Canada en 2007. Son premier roman, J’irai danser sur la tombe de Senghor (L’Interligne, 2014), a reçu de nombreuses distinctions.

L’auteur à propos de son roman :

Si la misère ne faisait pas le bonheur, pas une seule célébrité n’irait au soleil voir si elle y est moins pénible; et si elle n’était pas cotée en bourse, aucun riche n’y investirait sa fortune.

Ce roman est une auto-dénonciation : je viens avouer au lecteur que j’appartiens à cette société du spectacle qui participe, d’une crise à l’autre, à la mise en abîme de « l’aide » aux pauvres. Je viens lui tendre ma joue pour qu’il y balance la gifle qui me rappellera mon statut de comparse. Du Kivu au Congo, aux Gonaïves en Haïti, la danse du ventre de « l’egocharité » n’aurait peut-être pas séduit autant si j’avais fait de moi-même un homme qui s’interroge. Si je n’avais pas feint d’ignorer que nous ne donnons plus pour vaincre la misère que nous montre CNN, mais bien pour nous assurer que nous sommes le nombril du monde. C’est donc pour sortir de ma torpeur que j’ai écrit cette fiction, car si elle est auto-dénonciation, elle est avant tout monologue.*

Créé par Akwaba Culture, une association de droit ivoirien qui se donne comme mandat de promouvoir la culture africaine, donner vie à la littérature et célébrer les écrivains, ce prix est parrainé par le Ministère de la Culture et de la Francophonie de Côte d’Ivoire, l’Organisation internationale de la Francophonie, l’Ambassade de France à Abidjan et la Librairie de France Groupe de Côte d’Ivoire.

C’est en novembre prochain, à Abidjan, que le lauréat sera dévoilé et qu’il recevra son trophée, ainsi que la bourse de 3000 euros.

Nous souhaitons bonne chance à Blaise Ndala et aux autres finalistes!

(Sources : *Mémoire d’encrier, B&A.com)

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