La saison des prix littéraires tire à sa fin. Plusieurs n’ont pourtant pas encore eu l’occasion d’être sous les projecteurs à la hauteur de ce qu’ils méritent. Voici donc un bref tour d’horizon de plusieurs prix littéraires québécois ou franco-canadiens décernés récemment, de quoi attiser votre désir de découvertes littéraires!

Prix Cécile-Gagnon
En collaboration avec la librairie indépendante Monet, les deux Prix Cécile-Gagnon de cette année ont été remis lors du Salon du livre de Montréal. C’est On a un problème avec Lilou la loutre, d’Orbie (Fonfon) qui l’emporte pour le volet Album ainsi que L’ère de l’expansion, de Mathieu Muir (Éditions David) pour le volet Roman. Chacun des lauréats a reçu une bourse de 1000$, une reconnaissance qui souligne la relève en littérature pour la jeunesse.

Prix du livre jeunesse des bibliothèques de Montréal
Lucile de Pesloüan (auteure) et Geneviève Darling (illustratrice) ont reçu le Prix du livre jeunesse des Bibliothèques de Montréal pour l’ouvrage J’ai mal et pourtant, ça ne se voit pas…, publié aux Éditions de l’Isatis. Le livre propose de courts témoignages de jeunes aux prises avec différentes souffrances psychologiques, en lien avec leur quotidien, leur famille, l’école, les amis, etc., afin d’aider à la compréhension de ces douleurs invisibles. Une bourse de 5 000$ récompense les créatrices de cette œuvre.

Prix Philippe-Aubert-de-Gaspé
Le Prix Philippe-Aubert-de-Gaspé récompense annuellement un auteur de la Côte-du-Sud qui s’est distingué sur la scène littéraire ou historique. Cette année, c’est André-Carl Vachon qui remporte les lauriers et la bourse de 1500$ qui les accompagne. En 2019, monsieur Vachon – enseignant au secondaire en histoire, éthique et culture religieuse – a fait paraître deux livres : Histoire de l’Acadie de la fondation aux déportations (t. 2) (Grande Marée) ainsi que Raconte-moi la déportation des Acadiens (Petit homme).

Le Grand Prix du livre de Montréal
Carole David a reçu le Grand Prix du livre de Montréal pour son recueil de poésie Comment nous sommes nés, publié aux éditions Les Herbes rouges. « Enfants réels ou allégoriques, ils disparaissent sous nos yeux. Pour les attraper au moment crucial, Comment nous sommes nés déploie ses phrases amples, ses vers durs, monnaie qui brille au fond de la fontaine », en dit l’éditeur. Madame David remporte ainsi la bourse de 15 000$ ainsi que la proposition de participation à une tournée de promotion dans l’un des 80 pays membres de l’Association internationale des études québécoises.

Le Prix de la critique ACBD de la bande dessinée québécoise
Il a été primé par le Prix des libraires l’an dernier, et le voilà qui remporte également cet autre prix d’envergure : Francis Desharnais avec La petite Russie (Pow Pow) a conquis un jury de plus, celui de l’Association des critiques et journalistes de bande dessinée. Son texte, inspiré par l’histoire de ses grands-parents, nous entraîne dans une coopérative de travail lorsqu’en 1947, des hommes défrichent des terres à la sueur de leur front et en réinvestissant dans leur communauté 50% de leur salaire. Bûcherons et agriculteurs n’ont par contre pas toujours la même vision à long terme. Une œuvre majeure, féministe, historiquement nécessaire.

Le Prix des cinq continents
C’est l’écrivain québécois Gilles Jobidon qui remporte le Prix des cinq continents pour Le tranquille affligé, paru aux éditions Leméac et qui met en scène un jésuite défroqué vivant au XIXsiècle en Chine. Le jury a d’ailleurs qualifié ce roman de « chef-d’oeuvre ouvré ». Ce prix est accompagné d’une bourse de 10 000 euros ainsi que d’une tournée de promotion à travers la francophonie.

Le prix Samuel de Champlain
La poète innue Joséphine Bacon est devenue la première Autochtone à recevoir le prix Samuel de Champlain pour le Canada, alors que c’est Marc-Antoine Mahieu, un linguiste français qui enseigne l’inuktitut à l’Institut national des langues et civilisations orientales à Paris, qui a reçu les lauriers pour le pendant français. Effectivement, cette récompense souligne le travail de deux personnalités, une canadienne et une française, ayant contribué à mieux faire connaître le Canada à la France, et vice versa et est remis par le Cercle des nations américaines France-Amériques. 

Le Prix littéraire Antonine-Maillet-Acadie
Le Prix littéraire Antonine-Maillet-Acadie Vie a remis le Prix Annuel à Diane Carmel Léger et le Prix Volet Jeunesse Richelieu à Audrey Larocque. Les Acmaq (t. 1) : Le secret de la vieille Madouesse, qui a valu à Diane Carmel Léger de recevoir le Prix Annuel 2019, est également finaliste pour le Prix Hackmatack 2020. Dans son texte d’appréciation, le jury du prix a souligné « la plume extrêmement habile de l’auteure, qui éveille notre curiosité et nous tient en haleine ». La lauréate a reçu une bourse de 4 000$. Audrey Larocque a quant à elle reçu le Prix Volet Jeunesse Richelieu 2019 et une bourse de 1000$ pour sa nouvelle inédite « Les artistes déchus ». Le jury a notamment souligné son audace.

Le prix John-Glassco 2019
L’Association des traducteurs et traductrices littéraires du Canada (ATTLC) a récompensé Rémi Labrecque, pour Mes souliers me font mourir, traduction du recueil de poésie My Shoes Are Killing Me de Robyn Sarah, paru aux Éditions du Noroît. Cette première traduction littéraire publiée pour Rémy Labrecque lui a valu une bourse de 1000$ ainsi qu’une adhésion d’un an à l’ATTLC.

Prix littéraires des enseignants de français 
Cinq auteurs de talent ont été salués par les Prix littéraires des enseignants de français. Dans la catégorie album, c’est Mustafa (Dominique et compagnie), de Marie-Louise Gay qui l’emporte. En roman 9-12 ans, c’est Fanny Cloutier ou l’année où j’ai failli rater mon adolescence (Les Malins), de Stéphanie Lapointe qui gagne; Les sacrifiées de Lomé (Bayard Canada) de Caroline Auger l’emporte pour la catégorie 13 ans et +, suivi par Ce que l’avenir ne dira pas (Lévesque éditeur) de Caroline Thérien dans la catégorie nouvelle. Finalement, c’est Joséphine Bacon qui l’emporte avec Uiesh Quelque part (Mémoire d’encrier) pour la catégorie poésie. Les auteurs lauréats reçoivent chacun une bourse de 500$.

Les Prix de l’Association des auteures et auteurs de l’Estrie
Sarah Desrosiers a emporté le Prix Alfred-DesRochers pour Bon chien (Hamac), récit fragmenté d’une fille qui a toujours fait « comme il faut ». Le livre de Judith (VLB éditeur), qui met en lumière un épisode méconnu de la Deuxième Guerre mondiale, signé par Mylène Gilbert-Dumas, fut couronné du Prix estrien de littérature grand public. Le Prix Alphonse-Desjardins a été décerné à Étienne Beaulieu pour son essai La Pomme et l’Étoile (Nota bene), qui dépeint la relation entre Ozias Leduc et Paul-Émile Borduas. Finalement, en littérature jeunesse, Amélie Bibeau est récompensée pour Derrière le masque (Vent d’Ouest) par le Prix Suzanne-Pouliot–Antoine-Sirois, un roman qui traite d’intimidation.  

 

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