Les libraires conseillent : mai 2017

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Les libraires conseillent répond à la demande des lecteurs avides de suggestions. Chaque mois, un comité formé d’une quinzaine de libraires établit, après moult discussions passionnées et passionnantes, une sélection de cinq livres. 

Essais, BD, romans jeunesse ou pour adultes, d’ici comme d’ailleurs, ces cinq livres sont mis de l’avant dans les librairies membres de notre réseau. Cette initiative est une belle occasion de promouvoir des livres jugés particulièrement remarquables, ainsi que de valoriser le rôle primordial de votre libraire. 

Voici la sélection de mai :

L’année noire (t.1) : Les inquiétudes
Jean-Simon DesRochers (Les herbes rouges)

« Quel retour que cette « Année noire » de Jean-Simon DesRochers! Ce premier tome de ce roman, Les inquiétudes, a comme noyau la disparition d’un enfant, d’un quartier de l’Est de Montréal. De cela jaillit un roman multiforme, parfois noir, parfois chronique de la vie de quartier ordinaire, mais toujours captivant, écrit avec une prose enviable qu’on ne peut que dévorer. J’attends la suite avec impatience! »
Jean-Philip Guy, librairie du Soleil (Ottawa)

 

La vie secrète des arbres
Peter Wohlleben (MultiMondes)

« Ce livre est une belle surprise en soi, c’est le type de livre qu’on ouvre et ne sommes plus capable de lâcher. L’auteur nous dévoile toute une société complexe entre, par exemple, les vieux arbres qui « éduquent » les plus jeunes, la mémoire des arbres, le réseautage des champignons d’une façon qui rappelle Internet, etc. Un livre où vous apprenez sans même vous en rendre compte. Vous ne verrez plus la végétation qui vous entoure de la même façon! »
Sabrina Côté, librairie Les Bouquinistes (Chicoutimi)

Gilles
Mathieu Lavoie (Comme des géants)

« Il y a quelque chose du génie dans cet album hilarant, vraiment. Par des formes simples, des couleurs franches et un texte tout en questions, l’auteur parvient à tenir en haleine ses lecteurs, des plus petits aux plus grands. On y rencontre un oisillon naïf, un rusé renard et une mère oiseau qui a plus d’un tour dans son sac. Avec peu de mots et un graphisme épuré, Mathieu Lavoie parvient à nous étonner avec un habile détour de l’histoire, magnifique clin d’oeil à nos classiques. »
Chantal Fontaine, librairie Moderne (Saint-Jean-sur-Richelieu)


Le bal des absentes
Julie Boulanger et Amélie Paquet (La Mèche)

« Ce n’est pas un secret : les écrivaines sont trop peu étudiées dans les cours de littérature. Julie Boulanger et Amélie Paquet redonnent une voix à plusieurs auteures qui sont trop souvent confinées au silence parce qu’elles sont des femmes. Si l’essai semble interpeller davantage les enseignant(e)s et les incite à intégrer plus d’écrivaines dans leurs cours, la réflexion et l’analyse des textes demeurent pertinentes pour l’ensemble des lecteurs et lectrices qui sont aussi responsables (souvent inconsciemment) du peu de place accordée à l’écriture des femmes. Chose certaine : vous ne ressortirez pas de cette lecture sans avoir augmenté votre PAL (pile à lire)! »
Pascale Brisson-Lessard, librairie Marie-Laura (Jonquière)

Taqawan
Éric Plamondon (Le Quartanier)

« Les histoires individuelles font écho à la grande Histoire dans cette fresque se déroulant en 1981. Toujours avec le style auquel il nous a habitués, Éric Plamondon croise le récit de quelques personnages avec des anecdotes historiques et des informations quasi-encyclopédiques. Mais, ici s’ajoute une intrigue, un rythme et une violence qui fait de ce roman un vrai page turner. C’est donc un livre riche en connaissance, mais également en questionnement, puisque l’auteur sonde le rapport à l’autre, les questions identitaires, de même que la place que l’on accorde aux Amérindiens dans notre société. On le lit pour tout ça, et pour cette phrase, qui résonne longtemps après avoir refermé le livre : Au Québec, on a tous du sang indien, si c’est pas dans les veines, c’est sur les mains. »
Audrey Martel, librairie L’Exèdre (Trois-Rivières)