Les libraires conseillent répond à la demande des lecteurs avides de suggestions. Chaque mois, un comité formé d’une quinzaine de libraires établit, après moult discussions passionnées et passionnantes, une sélection de cinq livres. 

Essais, BD, romans jeunesse ou pour adultes, d’ici comme d’ailleurs, ces cinq livres sont mis de l’avant dans les librairies membres de notre réseau. Cette initiative est une belle occasion de promouvoir des livres jugés particulièrement remarquables, ainsi que de valoriser le rôle primordial de votre libraire. 

Ce mois-ci, une sélection de livres en format poche a été privilégiée afin de s’accorder avec le temps des vacances estivales.

Voici la sélection de juillet :

 

 

L’art de perdre
Alice Zeniter (J’ai lu)

Lorsque la galerie d’art où travaille Naïma l’envoie en Algérie, pays d’origine de son père, pour préparer une exposition, c’est l’occasion pour elle de s’interroger sur l’histoire familiale, dont elle ne connaît à peu près rien. Et sur les traces de ses ancêtres, c’est aussi toute l’histoire récente de l’Algérie qui se révèle : les soldats enrôlés pendant la Deuxième Guerre mondiale laissés à eux-mêmes quand arrive la décolonisation, la guerre civile algérienne, la fuite vers la France, la difficulté à s’y faire accueillir et s’y construire une vie… En trois actes pour chacune des figures du roman – le grand-père, le père et Naïma elle-même – Alice Zeniter donne un visage humain à ceux qui luttent pour fuir un pays déchiré.
Julien Robitaille, librairie Vaugeois (Québec)

 

La bête creuse
Christophe Bernard (Le Quartanier)

Le Prix des libraires 2018 arrive enfin en poche! Au menu : un hommage au langage coloré de la Gaspésie en forme de fresque rabelaisienne où le mensonge est à l’honneur. François Bouge, descendant de Monti, le « héros » de notre histoire, plongera au fond du gouffre gaspésien pour trouver la vérité sur la rivalité des Bouge et des Bradley, ainsi que le secret de cette bête qui ronge les Bouge. Se perdra-t-il en chemin? Mais ne vous méprenez pas : la véritable protagoniste de cette histoire, c’est l’écriture époustouflante de Christophe Bernard. Bon voyage et surtout, prenez garde à la bête!
Denis Gamache, librairie Au Carrefour (Saint-Jean-sur-Richelieu) 

 

La note américaine
David Grann (Pocket)

1870 : Des Indiens Osages sont déportés du Kansas vers une réserve rocailleuse de l’Oklahoma jugée de moindre valeur. 1900 : Les colons blancs américains découvrent que la région en question recèle des gisements pétrolifères d’une ampleur et d’une qualité stupéfiantes. 1921 : Les choses se mettent à tourner mal, des Indiens sont sournoisement assassinés, la folie de l’or noir gagne le territoire. Débarque alors un certain John Edgar Hoover, en route vers sa propre gloire. Le récit authentique d’une enquête ahurissante.
Philippe Fortin, librairie Marie-Laura (Jonquière)

 

La fille qui brûle
Claire Messud (Folio)

Claire Messud nous invite au cœur d’une amitié adolescente, féminine, avec un regard lucide empreint de tendresse. D’une plume vive et feutrée à la fois, elle laisse la parole à Julia, qui s’inquiète du chemin tortueux que prend Cassie, son amie de toujours. Tout de suite, on pressent la césure, le drame qui pointe. Et c’est dans cette relation qui s’étiole, dans cette distance qui s’instaure, que l’auteure tisse sa trame et livre tout son talent. Elle parvient à créer une tension qui ne s’effrite pas, une atmosphère envoûtante qui captive jusqu’à la fin.
Chantal Fontaine, librairie Moderne (Saint-Jean-sur-Richelieu) 

 

 

De cape et de mots
Flore Vesco (Le Livre de Poche Jeunesse)

Serine refuse de se marier. Pour sauver ses six frères de la pauvreté, elle entreprend plutôt de se faire accepter à la cour comme demoiselle de compagnie. Grâce à sa langue ciselée et à sa ruse, elle saura faire sa place au palais et tenir bon devant la reine aussi tyrannique qu’égocentrique. Il faudra aussi se méfier de ces gens fourbes qui rôdent en vrais loups. Flore Vesco nous offre un premier roman palpitant d’intrigues et de complots, truffé d’humour et d’esprit où la langue se manie mieux qu’une épée.
Katia Courteau, librairie Le Port de tête (Montréal)