Mort de l’historien Jacques Le Goff

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Le Moyen-âge ne m’a retenu que parce qu’il avait le pouvoir quasi magique de ma depayser,
de m’arracher aux troubles et aux médiocrités du présent
et en même temps de me le rendre plus brûlant et plus clair.

À la recherche du Moyen Âge, Jacques Le Goff

L’historien français Jacques Le Goff est mort ce 1er avril à l’âge de 90 ans. Il a publié près d’une cinquantaine d’œuvres portant principalement sur l’époque du Moyen Âge et avait la qualité de l’érudit qui rend intelligible ce qui ne l’est pas pour les néophytes que sont la plupart d’entre nous.

«Il faut une histoire de l’imaginaire. Elle est heureusement aujourd’hui en pleine expansion. L’imaginaire construit et nourrit des légendes, des mythes. On peut le définir comme le système des rêves d’une société, d’une civilisation transformant le réel en vues passionnées de l’esprit.»

Le roi Arthur, Robin des bois, la papesse Jeanne, la fée Mélusine, tous ses personnages «entre l’histoire et la légende» ont été rencontrés par Le Goff. Comme Jacques Le Goff s’intéresse spécialement à l’histoire des mentalités, il invite à réfléchir à notre évolution, autant dans ses exploits que dans ses dérives, et à déterminer la clé de voûte du prochain itinéraire.

L’historien éclaire le présent en examinant le passé pour une meilleure compréhension de l’avenir. Jacques Le Goff «pratique» l’histoire d’une manière personnelle. Il n’hésite pas à prendre position, il n’a d’ailleurs jamais caché ses allégeances pour la gauche.

L’historien Le Goff a fait paraître en autres Le Moyen Âge expliqué aux enfants afin de leur transmettre «l’appétit de l’histoire», pour reprendre un terme qu’il aimait employer. Faut-il vraiment découper l’histoire en tranches ?, son plus récent ouvrage, est paru en février.

Sources :

Nouvel Obs

Le Monde

Photo: MAXPPP

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