« Vivre jusqu’à la dernière minute sans savoir à quelle heure on va mourir
 est le plus beau cadeau que les dieux nous font,
des dieux, quel que soit leur nom,
en qui, rien que pour cette raison, on devrait croire.
»
François Weyergans, Trois jours chez ma mère

L’académicien François Weyergans est décédé le 27 mai dernier à l’âge de 77 ans. Natif de la Belgique, il a passé la majeure partie de sa vie en France. En 1973, il publie Le pitre, un roman truffé d’ironie qui s’inspire de sa psychanalyse menée avec Jacques Lacan. Grâce à ce livre, il obtient le prix Roger-Nimier. Il remportera aussi le prix Renaudot en 1992 pour La démence du boxeur et le prix Goncourt en 2005 pour Trois jours chez ma mère, faisant de lui le deuxième auteur à recevoir l’une et l’autre récompense (le premier étant Philippe Hériat). C’est en 2009 qu’il entre à l’Académie française.

Dans Trois jours chez ma mère, François Weyergraf, le narrateur, écrivain dans la cinquantaine, marié à Delphine, père de deux grandes filles, est désabusé. Il cherche, à travers ses souvenirs, à trouver un sens, à tracer une ligne directrice qui le remettrait en piste. Weyergans utilise la mise en abyme pour mener à bien son livre, mettant en scène l’histoire d’un écrivain en train d’écrire un roman qu’il n’arrive pas à achever.

« Je vais aller dormir. Je me fais toujours une joie de m’endormir. C’est le moment où j’ai le plus d’idées. J’en ai plein, les plus belles qui soient, je les accueille et les entoure de prévenance, d’autant plus que je sais que je ne pourrais pas les utiliser. Il m’est impossible, hélas d’écrire et dormir en même temps. Je m’endors donc en me trouvant génial et je me réveillerai en trouvant que ma vie est horrible, deux jugements très exagérés. »

François Weyergans a également réalisé une douzaine de films dans les années 60 et 70. Il fut aussi critique pour les Cahiers du cinéma.

Son plus récent livre, Royal Romance, est paru en 2012 aux éditions Julliard.

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