L’écrivaine française Anne Wiazemsky est morte aujourd’hui, 5 octobre, à l’âge de 70 ans. Elle était atteinte d’un cancer. Elle a d’abord été actrice et était considérée comme la muse du cinéma de la Nouvelle Vague. Elle a joué dans plus d’une quarantaine de films, réalisés entre autres par Pier Paolo Pasolini, André Téchiné et Jean-Luc Godard, avec qui elle sera mariée quelques années (1967-1970). Par sa mère, elle était la petite-fille de l’écrivain François Mauriac.

C’est en 1988 qu’elle publie son premier livre, le recueil de nouvelles Des filles bien élevées. Son oeuvre est composée d’une vingtaine de titres, principalement des romans autobiographiques, tous édités par Gallimard. C’est avec Canines, son troisième roman, qu’elle remporte le prix Goncourt des lycéens en 1993, un livre qui raconte les dessous de l’univers théâtral.

En 1996, elle reçoit le Grand prix RTL-Lire pour Hymnes à l’amour, un parcours semé d’histoires d’enfance. Avec son roman Une poignée de gens, une excursion de ses origines russes, elle se mérite en 1998 le Grand prix de l’Académie française, ainsi que le prix Renaudot des lycéens. Elle reçoit aussi des récompenses en 2012 pour une année studieuse et en 2007 pour son roman Jeune fille.

« C’était le printemps et pour la première fois depuis deux ans, depuis la mort de mon père, je l’attendais avec impatience. Dans mon cahier de textes, j’avais recopié ces lignes extraites d’un roman de mon grand-père, François Mauriac : « Le bonheur, c’est être cerné de mille désirs, d’entendre autour de soi craquer les branches. » Si la première partie de cette définition m’était encore inconnue, je commençais à entrevoir la seconde : j’écoutais, j’entendais « autour de moi craquer les branches ». C’était diffus, nouveau, troublant. Cela surgissait sans raison, n’importe où. »

Deux de ses livres ont été adaptés au cinéma. Jean-Paul Civeyrac réalise en 2003 Toutes ces belles promesses tiré du livre Hymnes à l’amour, tandis que Jean-Pierre Améris adapte en 2006 le roman Je m’appelle Élisabeth. Le film Le Redoutable de Michel Hazanavicius, présenté cette année au Festival de Cannes, est aussi inspiré d’un livre d’Anne Wiazemsky, Un an après, qui raconte ses années avec Godard. 

Son plus récent livre, Un saint homme, est paru en février 2017 et aborde le sujet de la spiritualité à travers sa rencontre avec le père Deau, connu au Vénézuela lorsqu’elle était adolescente.

Photo d’Anne Wiazemsky : Sacha

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