Jim Harrison : la fin d’une odyssée américaine

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« Un écrivain est peut-être toujours un passager clandestin. Caché, et très en marge. »
Jim Harrison, En marge

« Les bois peuvent être un peu étranges. Il faut longtemps pour avoir l’impression d’être un homme des bois, mais ensuite, jamais plus on ne peut redevenir un homme des villes. »
Jim Harrison, En marge 

Big Jim n’est plus. L’écrivain américain Jim Harrison, qui a magnifié l’Amérique rurale, a été fauché par une crise cardiaque ce samedi, alors qu’il se trouvait dans sa résidence de Patagonia, en Arizona. Il avait 78 ans, une allure de colosse et un esprit rebelle toujours aussi vif.    

Romancier des grands espaces, figure majeure des lettres américaines, Jim Harrison aura été un représentant marquant du nature writing. Jim Harrison – né dans un petit bled du Michigan – a grandi au cœur de la nature. Pendant son enfance, un bête accident lui fait perdre l’usage d’un œil. Cela ne l’empêche guère de devenir un lecteur compulsif, enfilant les lectures variées, de la philosophie à la poésie. À 16 ans, il décide de se consacrer à l’écriture. Il quitte son Michigan natal et, rapidement, il se marie et devient père de deux filles, Jamie et Anna. Entre divers contrats de rédaction, il publie ses premiers romans et recueils de poésie. Au fil des années, il aura publié plus d’une trentaine d’ouvrages.

Le premier récit, Wolf, légèrement autobiographique, raconte l’ambition d’un homme qui aime (trop?) les femmes, l’alcool et la drogue et qui cherche à retrouver le dernier loup en liberté au Michigan. Son premier succès littéraire est sans conteste le recueil Légendes d’automne, dont la nouvelle éponyme a été adaptée au cinéma en 1994. Harrison enfile ensuite des ouvrages appréciés des lecteurs tels Dalva et Nord-Michigan, et s’aventure à Hollywood où il scénarise certains projets. En 2009, la publication d’Une odyssée américaine retient l’attention. Il y raconte les escapades d’un sexagénaire plaqué par sa femme qui décide de prendre la route. Ses deux derniers ouvrages traduits, Grand maître et Péchés capitaux, mettaient en scène un inspecteur à la retraite obsédé par l’alcool et les femmes. Comme quoi, les femmes et l’alcool l’auront tourmenté sa vie durant…

Pour vous, Big Jim, nos verres levés bien haut.

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