Décès de René Girard, le « nouveau Darwin »

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Le monde vient de perdre un grand penseur. René Girard, anthropologue et philosophe réputé, membre de l’Académie française, est décédé le 4 novembre à l’âge de 91 ans. On le surnommait, à juste titre, « le nouveau Darwin des sciences humaines ».

René Girard, né à Avignon en France en 1923, s’installe aux États-Unis en 1947, après avoir reçu une bourse universitaire. Son doctorat d’histoire en poche, il commence une carrière de professeur, principalement en littérature comparée, poste qu’il occupera dans divers états américains, avant de conclure sa carrière académique à l’Université Stanford en Californie (1980-1995).

En 1961, René Girard publie un premier ouvrage : Mensonge romantique et vérité romanesque où il expose les bases de sa théorie du « désir mimétique », qui stipule que tout désir est l’imitation du désir d’un autre. Au total, il aura signé une trentaine d’ouvrages érudits et audacieux, entremêlant intelligemment l’histoire, la sociologie, l’anthropologie, la littérature, la philosophie, la religion et la psychologie.

Sa publication la plus connue est certainement La violence et le sacré, publié en 1972, qui offre une relecture des tragédies grecques et qui met l’accent sur le rôle fondamental de la violence fondatrice. En 1990, Girard a reçu le Médicis essai pour Shakespeare, les feux de l’envie, une étude approfondie de l’œuvre de Shakespeare.

Au final, c’est une vision unique de la nature humaine qu’a élaborée René Girard, une vision qui a notamment influencé des écrivains comme Milan Kundera et J.M. Coetzee. On s’ennuiera de la richesse de la pensée de ce sage.

Source : Stanford University

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