Auteure prolifique qui a vendu plus de 100 millions d’exemplaires de ses livres à travers le monde, Mary Higgins Clark, celle que l’on qualifiait de « reine du suspense », est décédée de causes naturelles le 31 janvier dernier. Elle avait 92 ans.

Mary Higgins Clark est née à New York dans le Bronx d’une famille d’origine irlandaise. Son père meurt alors qu’elle n’a que 10 ans. Dans sa jeunesse, elle perdra aussi un frère aîné et un neveu. À 35 ans, alors qu’elle a cinq enfants, elle est affectée par la mort subite de son mari qui est foudroyé d’une crise cardiaque. Elle écrit depuis l’âge de 7 ans et malgré le fait qu’elle doit gagner sa vie et élever ses cinq enfants, elle continue à écrire, de 5 à 7h, avant l’organisation de la maisonnée pour le départ à l’école. Elle travaillera entre autres comme standardiste, dactylo et hôtesse de l’air, mais caresse le rêve de vivre de son écriture.

À la fin des années 60, elle écrit une biographie de George Washington destinée à un public jeunesse qui remporte cependant très peu de succès. Mais dès la publication de son premier roman policier, La maison du guet (1975), elle obtient du succès. Elle a alors 47 ans. La sortie de son roman La nuit du renard (1977) fait d’elle une millionnaire. Elle en écrira en tout cinquante-six, dont cinq avec sa fille Carol. « Personne n’a jamais été aussi connecté à ses lecteurs : elle les comprenait comme s’ils étaient des membres de sa propre famille. Elle savait avec certitude ce qu’ils voulaient lire, et ce qu’ils ne voulaient pas lire. Et pourtant elle réussissait à les surprendre à chaque nouveau livre », a expliqué son éditeur Michael Korda (Simon & Shuster). Quant à la principale concernée, elle souhaitait avant tout happer son lecteur : « Vous devez avoir envie de tourner la page. […] Mais si vous lisez mes livres, je veux que vous soyez obligé de lire le paragraphe d’après. » À constater l’immense succès qu’elle a récolté, nul doute qu’elle ait gagné son pari.

                                                                                                                                                                  

Photo : © Bernard Vidal

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